L'hépatite ‘B' est une maladie dangereuse. Très répandue et plus contagieuse que le sida même, elle reste méconnue par le grand public. Il est opportun de tirer la sonnette d'alarme et dire que c'est une pathologie grave du foie causée par le virus de l'hépatite de type ‘B'. Ce virus extrêmement contagieux se transmet par les rapports sexuels, ou après un contact avec le sang ou tout autre liquide organique contaminé notamment le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel. L'Organisation Mondiale de Santé parle d'environ deux milliards de personnes infectées dans le monde et près de 350 millions vivent avec une atteinte hépatique chronique. Pire encore, 600.000 personnes environ en meurent chaque année à travers le monde. Ce virus extrêmement contagieux se transmet également par le partage d'aiguilles de drogues par intraveineuse ou l'emploi de rasoirs ou d'aiguilles à tatouage contaminés.

Si l'injection de drogue est une pratique moins répandue au Maroc, le tatouage est devenu de plus en plus en vogue chez nous.A noter que les femmes enceintes, atteintes d'hépatite ‘B', peuvent transmettre le virus à leur bébé. On pense que la transmission a lieu pendant l'accouchement. La plupart des bébés infectés qui ne sont pas rapidement soignés deviennent porteurs chroniques et courent un plus grand risque de souffrir de cirrhose hépatique, de défaillance hépatique et de cancer du foie. En effet, le risque de décès par cirrhose ou cancer du foie dus au virus de l'hépatite B est approximativement de 25% si l'infection a eu lieu pendant l'enfance, selon les estimations de l'OMS. Par conséquent, toutes les femmes enceintes doivent subir un test de dépistage du VHB. A propos du diagnostic du mal. Il est à noter que seul une prise de sang est fiable pour trancher si nous sommes porteurs du virus ou pas.

Un examen du sang de routine signale l'infection. En outre, une analyse de sang spécifique de dépistage du virus permet d'établir un diagnostic décisif de l'hépatite B. La plupart des personnes ayant des infections autolimitées, connaissent une guérison complète et développent des niveaux protecteurs d'anticorps. Un petit nombre d'individus (5 à 10 %) n'arrivent pas à se débarrasser de l'infection et deviennent des porteurs chroniques. Selon les mêmes estimations de l'OMS, de 10 à 30 % de ces porteurs souffriront de maladies hépatiques chroniques ou de cirrhoses.

En outre, les porteurs chroniques de VHB peuvent infecter d'autres personnes durant toute leur vie et leur risque d'avoir le cancer du foie est 200 fois plus élevé. Alors, il vaut mieux prévenir que guérir.

La prévention est le maître-mot

La prévention se résume au début à administrer le vaccin à tous les nourrissons. Cela veut dire qu'il faut également vacciner tous les enfants et les adolescents de moins de 18 ans qui ne l'ont pas encore fait.

Il faut également vacciner les personnes appartenant à des groupes exposés à un risque élevé comme celles qui ont un comportement sexuel à risque, les partenaires et personnes vivant sous le même toit que les personnes infectées par le virus de l'hépatite B, ainsi que celles qui ont un besoin fréquent de transfusions ou de produits sanguins, entre autres les hémophiles. A ajouter à cette liste les receveurs de transplantations d'organes, les personnes exposées à un risque professionnel, dont les personnels de santé et les voyageurs se rendant dans des pays où il y a un taux élevé d'infection par le virus de l'hépatite B.

Explication : Docteur Mohamed Boutaleb - Gastro-entérologue

«C'est une maladie silencieuse»

Qu'est-ce que l'hépatite B ?

L'hépatite virale B comme son nom l'indique est une atteinte inflammatoire du foie (du grec hépar : foie et ite: inflammation). C'est une maladie infectieuse, contagieuse, due à un virus à tropisme hépatique qui est le virus B. Même si 9 patients sur 10 guérissent spontanément, 350 millions d'individus dans le monde auraient une hépatite B chronique. L'hépatite B est la première cause de maladie professionnelle pour le personnel de santé.

Ses symptômes ?

C'est une maladie silencieuse, elle donne rarement des symptômes lorsqu'elle est aiguë. La personne infectée par le virus B peut ressentir au début les signes d'une grippe banale (fièvre, douleurs musculaires et/ou articulaires) puis une fatigue générale avec parfois une jaunisse (peau et yeux jaunes, urines foncées et rares, selles plus claires). Ces symptômes disparaissent progressivement entre 2 et 6 semaines et l'infection virale aiguë évolue soit vers la guérison (90%) soit vers la chronicité (9%) soit exceptionnellement (1%) vers une forme grave dite fulminante avec atteinte neurologique et risque de coma, de décès. Dans les formes chroniques, les patients consultent en général à l'occasion d'une complication de leur hépatite, entre autres, une hémorragie digestive sous forme de vomissements sanglants ou de selles noirâtres, ou tout simplement une dyspnée d'effort due à leur anémie ; Une ascite avec augmentation du volume de l'abdomen du à une séquestration d'eau.

Quels sont ses effets sur la santé ?

Pour l'individu malade, en période aiguë ou chronique, on note l'asthénie et l'anorexie, l'absentéisme scolaire pour les enfants. Pour la société, c'est l'absentéisme professionnel à répétition dans les formes chroniques, les hospitalisations dans les formes compliquées, les dépenses pour les soins médicaux et pharmaceutiques. Le traitement de l'hépatite virale B au stade chronique est médical de très longue durée pour ne pas dire à vie avec des médicaments coûteux (pris en charge par la société dans le cadre de l'assurance maladie obligatoire presque à 100%).

Par Abderrahim Bourkia