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Revue de presse

Interview avec Jaâfar Heikel, docteur d'Etat (PhD) en épidémiologie et biostatistiques. «La communication du ministère sur la grippe A n'a pas été optimale»

Le matin | Maroc | 11/11/2009

Il n'existe aucune raison pour qu'une bavette soit utilisée par une personne non contaminée. Une explication, parmi bien d'autres, fournies par le Dr. Jaâfar Heikal, qui commente la situation de la pandémie au Maroc. Dr. Jaâfar Heikel : Pour qu'une vaccination soit efficace, il faut atteindre un seuil minimal de vaccinations de masse. Autrement, il faut qu'il y ait un pourcentage de la population qui soit vaccinée pour éviter la propagation de la pandémie. Ainsi, il faut vacciner au minimum 70% de la population.

Cependant, plusieurs pays ont décidé de ne pas vacciner les 70% des habitants et de privilégier d'abord les personnes à risque. Cette décision a été prise parce que les responsables dans ces pays estiment que la pandémie n'est pas suffisamment grave pour nécessiter une vaccination de masse d'au moins 70% de la population. Ainsi, le virus A/H1N1 n'est pas aussi dangereux sauf pour certaines personnes vulnérables. C'est pour cette raison qu'il ne faut pas paniquer mais il faut tout de même rester vigilant.

En tant que spécialiste, quel est votre point de vue concernant le cheminement des faits depuis l'apparition du premier cas en juin dernier ?

Concernant certains aspects, la réactivité du ministère de la Santé était bonne. Car les services concernés se sont bien préparés et la logique des choses a été bien entamée. Cependant, dans certaines situations, les responsables ont manqué de bases... Je parle ici de deux bases : les évidences scientifiques et la réalité épidémiologique. Certaines mesures prises par les responsables suscitent bien des interrogations, notamment la mise en place des portiques thermiques dans les aéroports. Ces portiques donnaient trop de ''faux positifs'' à la grippe pandémique, alors qu'il n'y a aucune raison scientifique qui explique leur utilisation. A mon sens, il faut axer tous les efforts sur la communication avec la population. Actuellement, la population ne sait plus quelle décision adopter : est-ce qu'il faut se faire vacciner ou pas ? Faut-il faire des prélèvements ou pas ? Est-ce qu'il faut acheter le Tamiflu? Est-ce que tous les membres de la famille doivent être mis sous traitement ? Ce sont là autant de questions que les citoyens se posent mais en l'absence d'une bonne communication, la désinformation cède sa place à une panique générale. Nous avons tous vu dans les journaux ainsi que dans les télévisons des images de médecins habillés de combinaisons blanches débarqués dans une école où il n'y a même pas d'eau courante. Ce genre de réaction a pour résultat de faire paniquer les gens.

Faut-il craindre une même tragédie qu'en 1918 ?

Le virus de la grippe A, en l'occurrence la souche H1N1, est un virus qui est connu depuis 1918. Ce n'est pas donc un nouveau virus. Mais il faut bien comprendre qu'en 1918, il n'y avait pas la même réactivité d'un point de vue épidémiologique et la même connaissance du virus. La stratégie de prise en charge n'est plus la même et de nombreux pays, notamment le Maroc, dispose d'un système de soins meilleur. De même, la médecine dispose actuellement de moyens plus efficaces pour traiter les complications. Vous savez qu'une personne peut mourir à cause du virus mais également à cause des complications lorsqu'elle a ''un terrain fragilisé'' comme les femmes enceintes et les enfants en bas âge, les gens souffrant d'asthme, du diabète ou d'un certain nombre de maladies neurologiques graves…

Qu'est-ce que vous pensez de l'arrêt de la vente du Tamiflu puis sa remise en vente dans les pharmacies ?

Dès le départ, le ministère a toléré la vente du Tamiflu. Les gens ont pris d'assaut les officines... Par la suite, la vente de l'antiviral a été arrêtée. Aujourd'hui, sa vente a été encore une fois autorisée. Ce genre de décisions peuvent créer une atmosphère de non-confiance. Il est certain que le ministère agit de bonne foi mais la prise de décisions sur certains sujets laisse perplexe. La boîte de Tamiflu ne sert à rien... Il faut l'acheter en cas de besoin et uniquement sur prescription médicale. L'utilisation de cet antiviral à tort et à travers peut donner lieu à des résistances. En effet, si le virus commence à résister à l'antiviral, la situation pourrait devenir problématique, notamment pour les personnes vulnérables.

Est-ce que la stratégie poursuivie jusqu'à aujourd'hui est efficace ?

L'objectif poursuivi par le ministère est bien défini mais la méthode n'a pas été, à mon avis, optimale surtout au niveau de la communication. Les responsables n'ont même pas expliqué la différence entre un masque FFP2 et un masque chirurgicale, alors qu'il y a une différence fondamentale entre les deux. Il faut savoir que les bavettes bloquent uniquement certaines particules comme les microgouttelettes, mais elles ne bloquent pas les aérosols qui peuvent également transmettre la maladie. De même, une bavette doit être utilisée par les personnes infectieuses pour éviter de transmettre le virus. Mais il n'existe aucune raison pour qu'elle soit utilisée par une personne non contaminée.

Actuellement, quelle est la vraie problématique aujourd'hui ?

La problématique aujourd'hui est, à mon sens, une problématique d'éducation et de communication. Nous devons faire de l'hygiène et de l'information une priorité. Dans ce sens, le lavage des mains avec du savon est très efficace sans même l'utilisation de solution hydro-alcoolique qui pourrait être utilisée uniquement en l'absence de d'eau et du savon. Par ailleurs, il n'est plus préconisé aujourd'hui de ''traiter systématiquement l'entourage d'une personne infectée par le Tamiflu''. L'utilisation du Tamiflu est importante seulement lorsqu'il y a un terrain sous-jacent (maladie chronique).

Le vaccin utilisé par le ministère contient plus d'adjuvants

Le vaccin utilisé contre la grippe A par le ministère est le “ pandermix''. Un vaccin qui a été d'ailleurs homologué par l'Agence européenne du médicament (EMEA). Toutefois, selon Dr Heikel, le pandermix contient plus d'adjuvants par rapport à d'autres vaccins. «Pour la fabrication d'un vaccin, deux éléments sont utilisés : le virus et l'adjuvant. Ce dernier dope le système immunitaire mais on sait que l'adjuvant peut avoir des effets secondaires. Le nom du vaccin utilisé actuellement au Maroc n'a pas été divulgué, alors que les responsables devaient expliquer à la population le choix de ce vaccin. En effet, le premier lot de vaccins arrivés au Maroc est constitué de vaccins pandermix. ‘'Ces derniers contiennent plus d'adjuvants, notamment le ‘'squalène'', par rapport à d'autres vaccins'', affirme Dr Heikel. En effet, il existe une controverse sur les avantages et les dangers du squalène utilisé en tant qu'adjuvant vaccinal. Il semble induire des effets immunologiques qui pourraient expliquer le ‘'syndrome de la guerre du Golfe'' chez les soldats américains ayant été vaccinés contre l'anthrax avec cet adjuvant. «Pour plus de précisions, le nombre d'hémagglutinines vaccinales est de 3,75 microgrammes dans le pandermix, alors que la quantité de squalènes est de 10,69 mg. Pour faire une comparaison, prenant le vaccin Focetria. Ce dernier contient ‘'9,75 de squalène'' mais il comporte ‘'7,5 microgrammes de souche''», conclut Dr Heikel.

Par Mohamed Badrane

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