Aujourd’hui la spécialité existe dans les grands hôpitaux du pays mais les médecins spécialistes en la matière restent trop peu nombreux. Ainsi, l’hôpital Hassan II d’Agadir, qui a une vocation régionale, ne dispose que d’un seul hématologue mais sans service d’hématologie en raison du manque notamment d’infirmiers. Aussi toute personne à hospitaliser suite à une maladie du sang est-elle redirigée vers Casablanca. «Et là, la difficulté c’est de trouver de la place pour le malade», indique un médecin.

La cherté des médicaments nécessaires au traitement des maladies est aussi une entrave à la prise en charge partout au Maroc. Ce qui fait dire au professeur Said Benchekroun, président de la SMH, que l’hématologie est une spécialité des pays riches. «S’il n’y avait pas quelques bonnes volontés, la spécialité aurait du mal à se développer», lance-t-il.

En effet, grâce à la synergie des ONG, des élus et des institutionnels, de nombreux produits remèdes sont aujourd’hui offerts aux malades. A Agadir notamment, grâce à un don de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, 90% des médicaments nécessaires aux personnes souffrant de maladies du sang sont disponibles. Par ailleurs depuis deux ans, une dotation en médicaments est allouée aux hôpitaux du royaume pour les urgences en la matière.

En outre, il y a de même une volonté du côté institutionnel pour améliorer la prise en charge des malades. A ce sujet, quatre centres d’hématologie seront mis en place à travers le royaume. Dans ce programme, les villes retenues sont Casablanca, Rabat, Marrakech et Fès. En attendant, les participants à la 6e édition du congrès national de la SMH sont attentifs aux évolutions scientifiques pour faire face aux maladies du sang.

Aussi lors de la rencontre, c’était l’occasion d’aborder entre autres le cas de l’hémophilie. La maladie se soigne aujourd’hui au Maroc mais le traitement médicamenteux reste excessivement cher. Il faut compter par exemple près de 50.000 DH de traitement avant une circoncision.

Malika ALAMI