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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 25/09/2009
A cet égard, Ali Lotfi, coordinateur du Réseau précité a souligné: «La réticence des gens à être volontaires s’explique par le fait que le département de la Santé exige le paiement de 720 DH pour deux pochettes de sang alors que les donneurs de sang le font gratuitement. Il est vraiment inadmissible de payer une telle somme». Et d’ajouter : «Les donneurs ont appris que le sang est procuré au secteur privé moyennant de l’argent, c’est pourquoi ils sont devenus réticents».
Concernant le nombre des donneurs de sang en 2009, M. Lotfi a déclaré : «Nous ne disposons pas de chiffres. Par contre, en 2008, le Maroc n’a pas dépassé le nombre de 192.000 donneurs. Ce chiffre ne couvre même pas le taux d’1% des besoins de la population. Tandis que l’Organisation mondiale de la santé recommande d’atteindre le taux de 5%». En outre, le besoin se manifeste notamment au niveau des accidents de la circulation qui enregistrent une augmentation constante. Dans ce cadre, les hôpitaux connaissent beaucoup de difficultés à cause du manque des quantités de sang. Et pour sauver la vie des patients, certains hôpitaux procèdent à des mesures illégales telles que recourir aux membres de la famille des patients pour donner du sang. D’ailleurs, parfois on exige quatre donneurs.
Alors que : «c’est illégal d’obliger les familles des patients à donner leur sang», a martelé M. Lotfi. Cette situation a poussé certains chômeurs à vendre leur sang. A cet égard, M.Lotfi a indiqué : «Ces jeunes chômeurs vendent leur sang en contrepartie d’une somme allant de 50 à 100 DH». D’autant plus que l’opération de transfusion sanguine nécessite une certaine hémovigilance, car on risque de transmettre des maladies graves. Face à cette situation, le Réseau marocain de défense du droit à la santé appelle le ministère de la Santé à revoir sa stratégie. Ainsi, le département de Yasmina Baddou doit se pencher sérieusement sur cette question en prenant les mesures nécessaires sur les plans financier et humain.
Le ministère doit également fournir les équipements nécessaires, voire créer des banques de sang. De même, il faut encourager les associations et coordonner les efforts des acteurs œuvrant dans ce cadre.
Par ailleurs, ce secteur souffre de l’absence d’une couverture du territoire par des infrastructures régionalisées. En effet, il existe des centres régionaux dans les grandes villes, cependant dans les petites, les patients doivent parcourir des centaines de kilomètres pour bénéficier de l’opération de transfusion du sang. «La transfusion de sang est une nécessité notamment pour les indigents. C’est une question de vie humaine, c’est pour cela qu’il faut la sauver», a conclu M. Lotfi.
Par : Salima Guisser
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