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Le matin | Maroc | 10/07/2006
«L'approche du cancer ne peut être que multidisciplinaire, et doit impliquer plusieurs spécialités médicales (chirurgiens, cancérologues, psychologues), mais aussi d'autres intervenants, afin que toutes les composantes de la maladie soient prises en compte», explique le Pr Abdelmoumen Grefft Alami.
Cette dynamique et cette volonté de faire bouger les choses, du côté marocain, ne datent pas d'hier. Depuis deux ans, un groupe de médecins réfléchit, sous l'impulsion de l'Amicale des cancérologues marocains, à la mise en place d'un système de réseau, avec un groupe d'experts habilités à définir les meilleures stratégies de lutte pour chaque type de cancer et à les mettre à la disposition des cancérologues par le biais d'un site Internet.
Un groupe de spécialistes (médecins, psychologues, infirmiers, travailleurs sociaux, associations de patients, de représentants de l'assurance maladie et des mutuelles) s'est ainsi constitué en réseau portant le nom d'ONCOMA et s'est assigné pour tâche d'améliorer la qualité des soins prodigués aux malades atteints du cancer, tout en leur offrant la possibilité de bénéficier des dernières thérapies.
Il s'est créé sur le modèle du réseau français ONCORA, qui œuvre depuis 1994 en région lyonnaise. Aujourd'hui, l'organisation française regroupe 50 établissements ou structures de santé, publics et privés, qui prennent en charge environ 12.000 patients cancéreux par an. C'est dire l'ampleur et le poids de cette institution. L'un des moments forts du congrès était justement la signature d'une convention de coopération entre les deux associations, marocaine et française.
On peut lire dans l'article 1er portant sur les modalités de coopération : «ONCOMA souhaite développer un partenariat avec ONCORA dans le but : dans un premier temps de pouvoir disposer des outils du réseau afin de les adapter aux besoins des professionnels d'ONCOMA et des patients dont ils ont la charge. Dans un deuxième temps : de pouvoir disposer de l'expertise méthodologique d'ONCORA afin d'utiliser et éventuellement d'adapter ces outils.
Dans un troisième temps : de pouvoir établir un partenariat équilibré et bi-directionnel qui permettrait que sur des objectifs communs, sur des actions communes, les professionnels des deux organisations puissent partager les compétences ou mutualiser des moyens pour y parvenir.»
Le côté marocain a été représenté par le Pr Grefft Alami et le côté français par Fadela Farsi, coordinatrice du réseau ONCORA, membre fondatrice et vice-présidente de la Coordination nationale des réseaux. «Il est tout à fait naturel que cette organisation se mette en place entre les deux pays sur cette problématique parce que nos préoccupations sont les mêmes.
Aussi, le but de cette convention est de partager notre expérience autour de l'amélioration de la qualité de la prise en charge des patients cancéreux. C'est un travail que nous effectuons depuis une quinzaine d'années par le biais de l'élaboration de référentiels de pratiques qui constituent un moyen d'aider à la prise de décision des cancérologues. Cette prise de décision s'appuie sur les résultats de la recherche et à travers la littérature scientifique», explique-t-elle.
De manière plus concrète, ce partenariat fera bénéficier les Marocains du réseau français qui a 15 ans d'existence, de son site Internet et de ses bases de données. Il reste à définir les critères de choix des référentiels qui seront établis à travers la littérature scientifique. En effet, il ne s'agit en aucun cas de tout copier mais d'effectuer un tri minutieux de cette pléthore de nouvelles thérapies qui tombent tous les jours. Et Fadela Farsi de mettre plus de lumière sur cette manière d'opérer : «Nous partons des mêmes bases qui sont la littérature scientifique internationale.
A partir de cette documentation, nous allons extraire ce qui convient le mieux à notre métier. Par la suite, chacun de nous devra l'adapter à son contexte culturel, à ses moyens et à la typologie de cancers qui sévissent dans son pays. Ce travail peut se faire quand même en mettant en commun cette stratégie de base.
Il y aura également un partage au niveau des méthodologies. Il est plus intéressant de coopérer ensemble pour éviter à la partie marocaine d'avoir à passer par toutes les étapes que nous avons mises en place pour avoir cette méthodologie d'appropriation des référentiels. Le fait de ne pas commettre les mêmes erreurs permet de gagner du temps.»
Bref, tout le monde sera gagnant dans cette action : les malades seront mieux soignés, les médecins mieux informés et l'Etat optimisera ses coûts de prise en charge hospitalière.
Kenza Alaoui
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