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Albayane | Maroc | 09/07/2009
Si on se réfère à ce qui se passe sous d'autres cieux, et plus particulièrement en Europe, nous constatons que la part des génériques dans les prescriptions européennes s'établit autour de 30 à 40 % et atteint près de 60 % en Allemagne et plus aux Etats-Unis. Au Maroc, on peut toujours rêver d'atteindre de tels scores. Avant d'aller plus en avant, une plus ample connaissance avec les génériques s’impose.
Qu’est- ce qu’un médicament générique ?
Selon l’OMS, le mot générique a plusieurs significations en fonction des juridictions. L’utilisation de ce terme est quelquefois écartée au profit de «médicaments multi sources». Car il y a plusieurs origines de la matière première. Le médicament générique peut être mis sur le marché sous un nom déposé (nom de spécialité) ou celui de la Dénomination commune internationale (DCI), suivi du nom du laboratoire fabricant. Le terme générique implique que ce produit pharmaceutique est substituable à l’innovateur et qu’il soit fabriqué et mis sur le marché après expiration du brevet (en moyenne 20 ans). De plus, ce produit est similaire à l’innovateur en termes des équivalences pharmaceutiques et thérapeutiques. Mais avant de pousser plus loin notre exploration des génériques, il est utile de faire un petit rappel sur la biographie type des médicaments.
La vie d'un médicament
Lorsqu'un laboratoire découvre une molécule potentiellement efficace, il dépose un ou des brevets auprès des autorités compétentes, la durée d'un brevet pour un médicament est de 20 ans. Pour rembourser les frais engagés dans la recherche, le découvreur peut donc commercialiser librement son médicament sans crainte d'être copié. A la fin de cette période de 20 ans, le brevet expire et la molécule tombe dans le domaine public. A partir de cet instant, tout autre établissement pharmaceutique peut fabriquer et vendre des médicaments avec cette même molécule. Bien sûr, le médicament copié remplit les mêmes critères de qualité, d'efficacité et de sécurité que le médicament original ou «princeps». Par ailleurs, toute la chaîne de fabrication et de distribution est l'objet de contrôles aussi nombreux et rigoureux, que le médicament soit un générique ou non.
30 à 50 % moins cher
Le principal avantage des génériques est leur coût. La molécule ayant déjà été identifiée, étudiée sous toutes ses coutures, la constitution de la demande d'autorisation de vente (la fameuse autorisation de mise sur le marché ou A.M.M) coûte moins cher, et le prix de vente du médicament s'en ressent. En moyenne, le prix d'un générique est 30 % inférieur à celui de l'original et peut atteindre parfois 50 %. Dans la plupart des cas, l'arrivée de médicament générique pousse le laboratoire commercialisant le princeps à revoir ses prix. Mais là, c'est une autre histoire.
Une évolution pratique
La généralisation des génériques ne peut pas se faire d'un coup de baguette magique. Connaître un médicament sous plusieurs noms est difficile, aussi bien pour le patient que pour le médecin qui, dans bien des cas, se trouve déstabilisé. Pour surmonter cet obstacle il serait utile de trouver un cadre légal qui puisse permettre au pharmacien de pratiquer une substitution à condition que ni le médecin, ni le patient ne s'y opposent. Ainsi le pharmacien peut délivrer le médicament générique alors que le médecin a prescrit la molécule princeps.
Un autre moyen de favoriser le générique est certainement la possibilité pour le médecin de faire sa prescription en utilisant le nom de la molécule (DCI) pour dénomination commune internationale et non pas le nom de la marque du médicament. Au pharmacien ensuite de choisir quelle marque il va délivrer.
La prescription en DCI a été un succès en France, pourquoi pas chez nous ? Elle a même été légalisée par l'adoption du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2002. Au Maroc, le générique peut connaître de beaux jours car non seulement il répond à nos besoins mais il est à la portée des ménages à faible revenu. Actuellement, force est de constater que les médicaments existants, et surtout les molécules princeps, sont chers et parfois inabordables, pénalisant ainsi les malades les plus démunis.
Des contrôles rigoureux
Le ministère de la Santé ne cesse d'encourager les génériques pour permettre a l’ensemble de notre population d’avoir accès aux médicaments et en même temps, il veille, bien entendu, à la qualité des produits ainsi fabriqués grâce aux contrôles qualité de ces génériques, contrôles qui sont entrepris au sein du Laboratoire National de contrôle des médicaments qui dépend du ministère de la Santé. Il faut rappeler à cet effet que le LNCM a reçu le label ISO 17025 par la direction européenne de la qualité du et qu’à ce titre tous les contrôles de la qualité des médicaments génériques sont très rigoureux.
De même, l’enregistrement des médicaments génériques suit le même circuit, les mêmes procédures que les produits princeps. Il est clair que tout le monde sera gagnant en optant pour une telle politique. Mais d'ici là, il va falloir entreprendre un travail de fond car les mentalités doivent évoluer aussi bien parmi les prescripteurs et les laboratoires de produits pharmaceutiques qui écartent les génériques pour ne commercialiser que les médicaments originaux et certains pharmaciens qui ne veulent pas des génériques car la marge bénéficiaire est insignifiante, selon eux. Comme on le voit, il nous reste encore du chemin à parcourir avant de rattraper nos voisins européens.
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