L’accès pour tous aux médicaments

Ce choix, nous l’avons fait en connaissance de cause, et s’il fallait citer les différents moments forts qui ne laissent planer aucun doute sur ce choix collectif, nous citerons les différents discours de sa majesté le Roi Mohammed VI qui place la santé de tous les citoyens au rang de priorité national. Il en est de même pour le gouvernement marocain qui hisse la santé au rang de priorité gouvernementale.
On comprend mieux dès lors les choix qui sont opérés par le Maroc pour permettre à tous nos concitoyens d’avoir accès a des soins de qualité dans des structures adaptés, accès aussi aux médicaments qui est un produit essentiel pour la promotion de la santé de notre population. Le plus bel exemple en la matière c’est l’assurance maladie obligatoire (AMO), qui permet aujourd’hui a des millions de nos concitoyens et à leurs ayant droit de se faire correctement soignés, c’est aussi la mise en place du régime d’assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED) qui permettra de faire bénéficier plus de 9 millions de Marocains de soins et de médicaments au même titre que ceux qui ont une assurance maladie, c’est là un haut degré de civilisation qui place le Maroc parmi les pays les plus développés, ceux qui accordent une place importante a leurs citoyens.

L’industrie pharmaceutique marocaine : 55 ans et pas une seule ride

On comprend mieux pourquoi notre pays s’est doté depuis 55 ans d’une industrie pharmaceutique performante, tant en termes de qualité et de sécurité que d’accessibilité aux médicaments.
Le Maroc est l’un des rares pays du continent à s’être doté d’une industrie pharmaceutique, dont l’essor prend racine dans la politique économique, sociale et sanitaire menée depuis le recouvrement de notre indépendance en 1956.
Aujourd’hui, le Maroc veut légitimement se positionner en leader surle continent en tant que pionnier du développement grâce à sa stratégie de quête de meilleure qualité et accessibilité du médicament.

Par ailleurs, le secteur pharmaceutique marocain a produit environ 203 millions d’unités permettant de couvrir près de 70% des besoins locaux en médicaments, soit un chiffre d’affaires de 7 milliards de DH en 2008. Les 30% restants sont assurés par les importations de produits à faible volume de consommation provenant surtout de pays européens. Le secteur exporte en moyenne 10% de sa production vers des pays européens, arabes, asiatiques ou encore africains. En outre l’industrie pharmaceutique est toujours à la recherche de plus de qualité, de plus d’innovation et de sécurité, c’est ainsi que plus de 300 millions de DH sont annuellement investis pour rehausser et accompagner cette industrie très performante. A signaler que le Maroc est la deuxième industrie du médicament, il se classe deuxième après l’Afrique du Sud. Il compte plus de 35 laboratoires pharmaceutiques qui sont tous conformes aux normes internationales et cherche à aller plus en avant.

Une industrie qui s’engage dans la formation

Pour optimiser la fabrication, le pays n’a pas hésité à développer son industrie d’un bout à l’autre de la chaîne de production. Avec tout d’abord des dispositifs de formation idoines dans les établissements d’enseignement supérieur : faculté de médecine et de pharmacie de l’université Hassan II Casablanca, filière biotechnologie de l’université Al-Akhawayne Ifrane, laboratoire de chimie bio-organique et macromoléculaire de l’université de Marrakech.

Comme l’a si bien dit la ministre de la santé dans son discours prononcé a l’occasion de la tenue des 2éme assises nationales de l’industrie pharmaceutique : «...le secteur du médicament connait un mouvement concurrentiel, des mutations profondes en termes économiques et réglementaires. La mondialisation et la globalisation des échanges ont généré des effets sur l’industrie du médicament au travers de l’internationalisation de la fabrication des médicaments avec l’uniformisation des procédures d’enregistrement, la généralisation des normes de bonnes pratiques de fabrication et l’avènement du concept de la gestion des risques sanitaires. Ces effets exigent aujourd’hui des adaptations, voire une mise à niveau rendue nécessaire pour rester compétitif, à travers une formation ciblée et appropriée.

L’industrie pharmaceutique nationale ne peut rester en marge de ce mouvement international. Le médicament de par son essence, exige «qualification et compétence». et à ce titre, je voudrais rappeler que l’industrie pharmaceutique nationale bénéficie d’un encadrement important et d’un très bon niveau.

Un cadre reglémentaire en constante évolution

Conscient de la place stratégique qu’occupe le médicament dans notre système de santé et de la nécessité d’accompagner, l’industrie pharmaceutique, le ministère de la santé a mis en place les instruments réglementaires nécessaires à l’évolution de notre industrie à travers la publication de la loi 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie et la poursuite de l’achèvement du processus d’élaboration de l’ensemble des textes d’application qui est actuellement à un stade avancé, notamment les projets de textes sur l’AMM, l’inspection, la publicité, la bioéquivalence, les prix, les bonnes pratiques de fabrication, de distribution ainsi que d’autres textes qui touchent les produits de santé à savoir entre autres les dispositifs médicaux et les réactifs de laboratoire.
L’évolution du cadre réglementaire de l’industrie pharmaceutique a été accompagnée d’une adaptation de la formation. Chaque texte réglementaire crée de nouveaux métiers et donc de nouvelles formations. A titre indicatif je ne citerais que la loi 17-04 qui exige des formations dans des domaines particuliers comme la bioéquivalence, la promotion des médicaments génériques, les exigences en matière d’assurance qualité et de propriété industrielle entre autres.

A chaque profil d’activité pharmaceutique, il convient d’adopter une formation continue adéquate. C’est cette multitude d’objectifs qu’il faut pouvoir inscrire aux programmes de formation.
La formation nécessite l’implication de tous les acteurs. Elle doit s’inscrire dans un véritable projet pédagogique qui peut faire de la formation la pierre angulaire d’une démarche éducative ambitieuse qui permet l’individu au cœur du dispositif de l’apprentissage et qui privilégie la pluridisciplinarité.
Le ministère de la santé, en sa qualité d’acteur, joue un rôle important dans la formation universitaire et continue. Il contribue ainsi à la formation universitaire générale de base et spécialisée. En accord avec le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique à travers le personnel enseignant et les sites d’encadrement.

Le département de la santé participe de même à la formation spécialisée dans le domaine de l’industrie pharmaceutique par la formation des préparateurs en pharmacie et techniciens de laboratoire à travers les instituts de formation aux carrières de santé.
Citons également que le ministère de la santé contribue à la formation professionnelle continue de type universel au travers de séminaires, réunions, congrès… la formation professionnelle prenant ainsi le relais de la formation initiale pour informer, améliorer et perfectionner.

Dans le cadre de la formation d’accompagnement, le ministère de la santé à travers la direction du médicament et de la pharmacie et son laboratoire national de contrôle des médicaments accompagne l’industrie pharmaceutique marocaine dans la démarche de l’assurance de la qualité adoptée depuis plusieurs années par le ministère de la santé…»
Je voudrais terminer cet article par un passage du mot du président de l’AMIP Ali Sedrati qui parlant de l’industrie pharmaceutique Marocaine a employé des mots simples, clairs, directs avec sa gentillesse habituelle et une grande humilité qui ne font que le rendre plus grand à nos yeux : «L’industrie pharmaceutique Marocaine a le privilège d’être investie d’une double mission à savoir :

• l’amélioration de la santé de nos populations,
• la contribution au développement socioéconomique de notre pays.

Nous n’en dirons pas plus, toujours est il que ces 2es assises nationale de l’industrie pharmaceutique, nous ont permis de constater tout le chemin qui a été parcouru par de véritables pionniers de l’industrie pharmaceutique marocaine, ceux-là mêmes qui aujourd’hui contribuent au développement et au rayonnement d’une industrie résolument citoyenne.