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Revue de presse

Diabète : malgré la lutte, la maladie inquiète autant ; Le pancréas n'est pas le seul responsable de la régulation glycémique, l'intestin est aussi mis en cause

Le matin | Maroc | 12/05/2009

En dépit des progrès réalisés en matière de lutte contre le diabète, la progression de cette maladie demeure «inquiétante». En effet, il existe plusieurs millions de diabétiques dans le monde, la part du Maroc est de 3 millions. Ce chiffre impressionnant recouvre différents types de maladies. Seule une petite minorité de diabétiques a un diabète secondaire dont le traitement peut parfois entraîner la guérison. Dans l'immense majorité des cas, la cause du diabète reste inconnue, conséquence de la conjonction de facteurs d'environnement et d'une prédisposition génétique. Cette évolution est due notamment à la faiblesse de l'information et l'éducation du diabétique dans les structures de santé, au diagnostic tardif des malades au stade déjà de complications, aux difficultés rencontrées dans l'accès à une prise en charge de qualité et à l'absence de registre et de dossiers standardisés communs pour la prise en charge des malades, estiment les spécialistes.

Aussi, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le diabète de type 2 représente aujourd'hui un véritable problème de santé publique, vu son évolution dans le monde. On passera de 194 millions de diabétiques dans le monde enregistrés en 2004 à 330 millions en 2025. Cependant, il va sans dire que la plupart des patients atteints de diabète (de type 2 surtout), ayant des modes d'action différents, devront un jour prendre plusieurs médicaments pour arriver à maîtriser leur glycémie. Ainsi, dans le but de limiter les ravages que cause le diabète à l'échelle mondiale, de nouvelles recherches thérapeutiques ont vu le jour pour lutter contre le diabète de type 2. Principale déduction : Le pancréas n'est pas le seul responsable de la régulation glycémique, l'intestin est aussi incriminé.

L'étude canadienne

En effet, selon certaines recherches scientifiques canadiennes, il existe de nouvelles molécules qui amplifient un mécanisme naturel de l'organisme de manière à abaisser davantage un taux de sucre trop élevé dans le sang.
Il s'agit de la «Sitagliptine». Cette molécule qui débarquera bientôt au Maroc, permet d'abaisser le taux de sucre trop élevé d'une toute nouvelle manière chez les patients atteints de diabète de type 2. Elle amplifie un mécanisme naturel de l'organisme appelé «voie des incrétines» qui contribue à la régulation du taux de sucre dans le sang. Notons que les incrétines sont des hormones produites dans l'intestin à la suite d'un repas. Ainsi, lorsque le taux de sucre dans le sang s'élève, les incrétines aident l'organisme à normaliser celui-ci de deux manières : elles font augmenter la libération d'insuline par le pancréas et diminuer la production de glucose par le foie. La «Sitagliptine» maintient l'activité de ces hormones pour une période plus longue en empêchant leur dégradation.

Toutefois, à la fin d'une étude de 24 semaines menée au Canada auprès de 701 patients atteints d'un diabète de «type 2» non maîtrisé au moyen de la Metformine (médicament antidiabétique), les patients qui avaient reçu de la Sitagliptine, en plus de la Metformine, étaient plus de deux fois plus nombreux à avoir atteint un taux d'HbA1c (mesure de glycémie) inférieur à 7 % que ceux qui avaient continué à prendre de la Metformine seulement. Aussi, l'association de Sitagliptine et de Metformine a également entraîné une diminution significative de la glycémie à jeun et de la glycémie postprandiale (2 heures après les repas). Notons dans ce sens que la Sitagliptine n'est pas associée à un gain de poids ni à une augmentation du risque d'hypoglycémie. C'est ainsi que cette analyse canadienne, dont les paramètres étaient prédéterminés, démontre que la fréquence d'hypoglycémie (taux de sucre sanguin très faible) chez les patients traités au moyen de Sitagliptine et de Metformine (1,3 %) était semblable à celle observée chez les patients qui avaient reçu un placebo et de la Metformine (2,1 %). Notons qu'à l'instar de cette étude, d'autres recherches devront suivre. Les professionnels de la santé ne cessent de lancer un appel aux pouvoirs publics pour l'élaboration d'un programme national de prise en charge des diabétiques qui visera à apporter aux professionnels de la santé une meilleure connaissance du diabète dans le but d'en améliorer la prise en charge et d'en atténuer les complications.

Stratégie de prise en charge

Face aux nombreux cas de diabète enregistrés chaque année, les praticiens se doivent d'être bien informés des formes (insulino- et non insulinodépendants), des traitements et des complications de cette pathologie dont la prévalence ne cesse d'augmenter. C'est du moins ce qu'affirment les spécialistes au cours des différents séminaires et ateliers consacrés à l'élaboration du «guide de bonne pratique du diabète» pour une meilleure prise en charge des personnes atteintes de cette maladie au Maroc. Ces rencontres ayant pour objectif de mettre en place une stratégie de prévention, de dépistage précoce et de prise en charge des malades. Les participants à ces rencontres appellent à la sensibilisation de la population sur le risque de développer le diabète. A ce propos, ils soulignent la nécessité de promouvoir le dépistage précoce notamment chez les personnes ayant des antécédents ou exposées à des facteurs de risque tout en préconisant de nouvelles méthodes notamment l'implication et l'intégration des structures de santé de proximité. Les experts ont, par ailleurs, tiré la sonnette d'alarme quant à l'évolution de cette maladie chronique qui se traduit par un poids de plus en plus «lourd» sur les systèmes de santé qui, face à une modification des pyramides des âges, place les politiques devant de nouveaux défis.

Par Rajaa Kantaoui

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