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Le matin | Maroc | 17/04/2009
Malheureusement, tel est l'état actuel de la profession médicale au Maroc. A l'occasion de la tenue de la 27e édition du Congrès médical national de la médecine, organisé hier vendredi et aujourd'hui samedi 18 avril par la Société marocaine des sciences médicales (SMSM), les professionnels du secteur se partagent un brin d'optimisme et beaucoup d'espérance. Le thème choisi pour cette année est relatif à l'éthique médicale. Un thème universel qui suscite de plus en plus de rebonds. Néanmoins, un constat semble être pour le moins curieux : bon an, mal an, les revendications des médecins marocains sont, à quelques différences près, les mêmes. «C'est un secret de polichinelle. Le code de déontologie qui régit notre profession date du début des années cinquante du siècle dernier. Autrement dit, il date de la période du protectorat. Le renouveler, c'est une nécessité qui s'impose», lance d'emblée le professeur Saïd Motaouakkil, président de la SMSM. Et d'ajouter: «Ce ne sont pas les tentatives de régularisation qui manquent, mais des raisons qui demeurent aussi nombreuses que floues». Si pour ce professionnel les raisons sont inconnues, d'autres ne mâchent pas leurs mots et ne vont pas par quatre chemins pour désigner le premier accusé.
«Le Conseil de l'Ordre qui est censé régir notre profession est paralysé. Ce ne sont pas les citoyens qui iront défendre leurs droits en matière de déontologie médicale. Il faut un organisme de taille pour qu'il puisse prendre la relève. Or, le Conseil de l'Ordre est indécis, incohérent et j'en passe…», s'insurge Dr. Mohamed Naciri Bennani, président du Syndicat national des médecins du secteur libéral (SNMSL). Pour ce dernier, les lacunes relatives au secteur sont fourmillantes et la société civile doit, plus que jamais, réagir: «La santé du citoyen est au cœur même de l'éthique médicale. Malheureusement, il y en a ceux qui “trainent les pieds“, ce qui fait que les dérapages subsistent encore et l'erreur médicale n'est qu'un exemple de ces lacunes», rappelle le médecin. Pour Dr. Rajae Abdellaoui Maane, un médecin, même s'il respecte religieusement le code de la déontologie, peut envoyer toute sa carrière en l'air dès la moindre erreur médicale. Même s'il a une réputation en or…
En effet, l'erreur médicale est omniprésente. Les derniers cas flagrants survenus au Maroc ne sont certainement pas à minimiser, mais il serait pertinent de se pencher sur les “magouilles“ volontaires qui se mijotent au vu et au su de tout le monde. Il s'agit là de certains subterfuges dont les auteurs se font passer pour des médecins mais qui, en réalité, ne sont attirés que par le lucre. «Même en plein troisième millénaire, il existe curieusement des charlatans qui exercent encore», affirme Dr. Naciri Bennani. Et d'additionner, non sans étonnement: «Il s'agit de ces semblants de charcutiers qui prétendent être des gynécologues et qui proposent des services pour le moins ridicules, tel le “lavage de l'utérus“, un soin qui n'a jamais existé durant toute l'histoire de la médecine». Décidément, le dernier projet de loi relatif à l'amendement du code déontologique médical, somnole encore. Par ailleurs, même si le Congrès médical national de la médecine s'apparente à une bouteille jetée à la mer, ses participants continuent d'espérer. Pourvu que leurs dernières propositions puissent intéresser les décideurs du secteur et surtout, solidariser les membres de l'actuel Conseil de l'Ordre qui reste toujours, rappelons-le, transitoire.
En parlant de cette entité, nombreux sont ces médecins qui pensent qu'avec ou sans amendement du code déontologique, la profession est régie par l'immortel sermon d'Hippocrate. Car, qu'il y ait un code déontologique moderne ou pas, le médecin ne doit jamais oublier qu'il n'est pas un commerçant. Son éminente profession lui a toujours exigé de respecter scrupuleusement ledit sermon. Il suffit que les praticiens respectent la vie des autres. En revanche, il y en a qui défendent plus que tout, l'importance de concilier la déontologie avec les thèmes d'actualité. A titre d'exemple, beaucoup de citoyens ignorent encore leurs droits en matière de santé publique. «Il est temps de tirer la sonnette d'alarme. Il faut tout faire pour que les professionnels puissent enfin jouir d'une éthique professionnelle qui répond aux normes de la société moderne, mais aussi aux thèmes médicaux actuels», conclut Dr. Mohammed Bennani.
Et l'erreur médicale !
Les affaires d'erreur médicale se multiplient mais ne se ressemblent pas. Une mort causée par coagulation par-ci, une paralysie suite à une chirurgie ratée par-là... et vogue la galère. Que l'erreur du médecin soit fatalité ou négligence, son résultat demeure le même: des vies qui continuent de s'éteindre. Parmi les dernières douloureuses expériences relatées: Un mari qui perd son épouse lors d'un accouchement à cause du manque du personnel. Un père qui perd sa fille née par césarienne; morte pour la même raison. Pire encore, un jeune écolier dont la fracture du radius s'est déplacée sous un plâtre trop lâche et une patiente de près de 60 ans dont la thrombose veineuse a été prise en charge trop tard... Quoi qu'il en soit, il existe des médecins qui font fi des dégâts causés par l'erreur médicale, comme ce dermatologue interrogé qui requiert l'anonymat et qui trouve qu'il est «aberrant de vouloir réduire toute une carrière professionnelle à néant, à cause d'un seul écart…»
Houda BELABD
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