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Le matin | Maroc | 24/06/2006
Des journalistes du monde entier ainsi que des grandes sommités du
domaine de l'oncologie se sont donné rendez-vous le mardi 20 juin à
Bâle en Suisse pour débattre d'un thème d'une grande actualité
dans le monde : «Nouvelle approches thérapeutiques contre le cancer».
Initiateur de cette grand-messe de la science, le laboratoire Roche fait de
la lutte contre le cancer son fer de lance.
Et pour cause. Les chiffres avancés, lors de cette conférence
de presse par William Burns, CEO de la division Pharma de Roche, concernant
cette pathologie sont alarmants et augurent une hausse notable dans les années
à venir. En effet, chaque année, environ 11 millions de cas de
cancer sont diagnostiqués dans le monde. On estime que ce chiffre atteindra
15 millions de cas vers 2020. Au Maroc, environ 40.000 personnes sont atteintes
par le cancer chaque année, dont plus de 1.000 enfants.
L'incidence du cancer dans le monde devrait atteindre 15 millions de cas par
an. Cette maladie est responsable d'environ un décès sur cinq
dans le monde.
La bonne nouvelle c'est que grâce à la recherche menée d'arrache-pied pour combattre cette maladie, aux dimensions pandémiques, la médecine a contribué à améliorer significativement les taux de survie ces 30 dernières années. Aujourd'hui, 6 cancéreux sur dix sont encore en vie cinq ans après le premier diagnostic.
Un tiers des nouveaux cas de cancer pourrait être prévenu et,
selon plusieurs éléments probants, un autre tiers pourrait être
traité efficacement avec la mise en place de mesures de détection
précoces telles que le screening.
Force est de constater que l'étiquette «mortelle» qu'on colle
habituellement à cette pathologie ne lui sied plus. Preuve en est le
taux de mortalité qui est en baisse. Aujourd'hui, les traitements novateurs
n'ont pas uniquement pour but d'augmenter la moyenne de survie des patients
mais également d'améliorer leur qualité de vie. Herceptin,
Xeloda, Avastin, Terceva et Mab Thera sont autant de médicaments (signés
Roche) ayant révolutionné le monde de la médecine.
Les traitements par chimiothérapie, par trop éprouvants pour le patient, sont aujourd'hui confortés par des adjuvants qui en augmentent l'efficacité tout en en réduisant les effets secondaires. Les recherches, qui vont bon train, pour dépasser les traitements par chimiothérapie se présentent sous de bons auspices.
En attendant, praticiens et chercheurs s'accordent à penser qu'un nouvel
espoir naît avec ces médicaments qui améliorent la qualité
de vie des patients. «Le sentiment de reprendre le contrôle de ma
maladie m'a donné un grand coup de pouce» affirme Magie Duke, 57
ans, atteinte du cancer du sein et sous Herceptin.
Ce dernier sauve 10.000 vies par an dans le monde quand il est utilisé
à un stade précoce de cancer du sein. Il réduit le risque
de mortalité d'un tiers.
Les femmes qui en sont atteintes à un stade avancé peuvent espérer
vivre 2 fois plus longtemps sans progression de la maladie si elles sont traitées
avec Avastin.
Pour les patients atteints du cancer colorectal, qui utilisent ce même
médicament en thérapie de première ligne, ils ont 50% de
plus de chance pour rester en vie s'ils l'utilisent en association avec une
chimiothérapie.
Avastin, premier traitement antiangiogénique a fait ses preuves en terme
de survie dans les trois plus grands types de cancer que sont le cancer colorectal,
le cancer du poumon non à petites cellules et bien entendu le cancer
du sein. En revanche, le patient se rend environ 4 fois moins à l'hôpital
s'il est traité avec Xeloda au lieu d'une chimiothérapie intraveineuse.
Ce médicament offre la possibilité d'être utilisé
à la maison.
Autre cancer, autre traitement. Celui des poumons est généralement traité par chimio dont les effets toxiques peuvent être très handicapants. Tarceva agit différemment de la chimiothérapie en ce sens qu'il ne s'attaque qu'aux cellules tumorales, ménageant ainsi le reste de l'organisme. La prise d'un comprimé de Tarceva par jour permet à de nombreux patients déjà traités pour NSCLC de bénéficier d'avantages significatifs en termes de survie et de qualité de vie.
Quant au lymphome non hodgkinien, il est traité par le MabThera, premier
anticorps monoclonal à visée oncologique.
Dans le traitement du LNH agressif, MabThera administré en association
avec une chimiothérapie offre aux patients la meilleure chance de guérison,
par rapport à une chimiothérapie utilisée seule. De plus,
MabThera administré à titre de traitement d'entretien du LNH indolent
entraîne une amélioration spectaculaire des chances de survie.
Des données récentes montrent en effet que le risque de décès
est réduit de moitié par rapport à ce que l'on constate
chez les patients sans traitement d'entretien. Une amélioration aussi
significative du résultat thérapeutique lors de LNH indolent n'avait
pas été observée depuis 30 ans. Toutefois, s'il est bien
beau de constater les avancées thérapeutiques dans le domaine
de l'oncologie, ces médicaments n'en demeurent pas moins chers et hors
de portée pour beaucoup de bourses, d'autant plus que l'oncologie est
sous financée par rapport aux autres thérapies.
L'exemple le plus représentatif de cet écart est celui des maladies
cardiovasculaires qui sont privilégiées en matière de financement.
« Les gouvernements du monde ne reconnaissent pas l'innovation et n'ont pas foi en la science alors que la communauté scientifique et les patients y croient», justifie Peter Harper, médecin consultant et oncologue médical, du Guy's and St Thomas Hospitals de Londres.
Selon une étude comparative paneuropéenne, l'accès des patients aux traitements du cancer est au-dessus de la moyenne en Espagne, en Suisse et en Autriche. En Suède, Finlande, Allemagne, Belgique, France, Italie, Grèce et en Irlande, il est à peine moyen, tandis qu'en Angleterre, en Norvège, en Pologne, en République Tchèque, et en Hongrie, il est en dessous de la moyenne.
Au Maroc, où le budget de santé est minime, les patients n'accèdent pas facilement aux nouveaux protocoles qui coûtent très cher. D'où l'existence de traitements à deux vitesses. Les médicaments, qui coûtent environ 25.000 DH à 30.000 DH par mois, ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Le recours aux thérapies classiques reste, partant, de mise surtout pour les personnes qui ne bénéficient pas de l'Assurance maladie obligatoire (AMO). Cela même alors que les spécialistes marocains se battent à grand renfort de formations, de rencontres internationales et de recherche pour se mettre au diapason des nouvelles avancées thérapeutiques en oncologie. Un dilemme qui devrait donner à penser au ministère de tutelle.
Traiter le patient et la maladie
Dans son intervention, Peter Harper, médecin consultant et oncologue médical du Guy's and St Thomas Hospitals de Londres a évoqué l'écart qui existe entre la perception de la maladie du point de vue des patients et du personnel de la santé. Les premiers nourrissent toujours l'espoir de voir leur état de santé s'améliorer alors que cette conviction n'est forcément pas celle des aides-soignants.
En cas de traitement par chimiothérapie, les effets secondaires (nausée, anorexie, diarrhée…) sont tolérés par les patients pour le bénéfice qu'ils en attendent alors que le personnel médical pense qu'ils ne valent pas la peine d'être supportés. Du coup, les patients estiment leur chance de rémission de 50% et de guérison de 15% alors que le personnel de santé pense qu'ils n'ont que 15% de chance de se remettre et 0% de guérir.
Pour conclure, Peter Harper rappelle que les patients ont besoin d'être soutenus dans leur lutte contre la maladie en vue d'avoir une meilleure qualité de vie, d'adhérer au traitement et pour leur réhabilitation. Ils ont donc besoin de toute notre attention pour les aider à trouver des solutions et mieux vivre avec leur maladie et supporter les effets du traitement. " Il faut traiter le patient et sa maladie et non seulement la maladie ", dit-il.
Roche en oncologie
De notre envoyée spéciale à Bâle Kenza Alaoui
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