Cependant, bien que ces chiffres restent relativement bas, ils soulignent la nécessité de renforcer la vigilance contre l'épidémie d'autant plus que des prévalences plus élevées ont été relevées dans quelques régions chez certains groupes les plus exposées au risque d'infection. Une nécessité qui a été en effet pressentie par le ministère de la Santé et ses partenaires, qui ont mené d'importantes actions dans le cadre du plan stratégique national de lutte contre le Sida.

C'est ainsi qu'au cours de la période 2005 à 2008, et dans le cadre des actions de prévention, le nombre de personnes sensibilisées sur le VIH, plus particulièrement les jeunes et les femmes a pratiquement triplé pour passer de 240.000 à 750.000. En matière de dépistage, les chiffres sont également prometteurs, le nombre de bénéficiaires est passé de 10.000 à 43.000 personnes pour les mêmes périodes.

Enfin, le nombre de personnes vivant avec le VIH prises en c harge par les antirétroviraux a lui aussi connu une forte progression passant de 1.100 en 2005 à près de 2.000 en 2008. Mais ce n'est pas tout, Selon Mme Baddou, le ministère de la Santé prévoit dans son plan d'action santé 2008-2012 l'élargissement de l'accès au dépistage du VIH et la prise en charge médicale qui inclut la trithérapie, le traitement des infections opportunistes et le suivi biologique.

Le plan d'action comprend également l'appui psychosocial aux personnes vivant avec le VIH, le renforcement des capacités des intervenants, l'extension du partenariat public/privé, la restructuration du comité de coordination national et l'appui aux comités régionaux intersectoriels de lutte contre le Sida menés dans le cadre d'une approche multisectorielle.

D'après Yassmina Baddou, le ministère ne se limite pas uniquement à l'application du plan national de lutte contre le Sida mais il entreprend également de nouvelles actions en faveur des populations les plus exposées au risque d'infection VIH. C'est ainsi que des programmes spécifiques de prévention on été initiés durant les années 2007-2008 en faveur des usagers des drogues injectables d'une part et des populations migrantes d'autres part. Des programmes régionaux ont été également mis en place en faveur de cinq nouvelles régions à savoir, Souss Massa Draa, Marrakech Tanssift El Haouz, Casablanca, Tadla Azilal et Tanger Tétouan. De même que des moyens conséquents ont été mobilisés pour renforcer les actions de dépistage mobile menées par les associations thématiques.

Néanmoins, il est important de souligner que la réalisation de ces programmes, n'aurait pas été possible sans le soutien du fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme qui apporte depuis 2003 un appui conséquent à la mise en œuvre de la stratégie nationale. Notons que ce fonds profite en plus du ministère de la santé à 18 institutions relevant des autres départements ministériels et des ONG qui bénéficient de cette subvention.

En effet, un total de 224,4 millions de dirhams est alloué à ces institutions pour la période 2007-2012.
Par ailleurs, et en poursuivant ses efforts de mobilisation de tous les partenaires dans la lutte contre le Sida et de tous les acteurs de la société civile, le ministère de la Santé a choisi de mobiliser cette année les artistes de toutes les disciplines afin de parapher «le pacte des artistes contre le Sida» à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida.

Les adhérents à ce pacte, s'engageront donc à participer à la sensibilisation en matière VIH et à contribuer par leur engagement individuel et collectif au renforcement du leadership dans la lutte contre le Sida. Les artistes promettent également de participer au soutien des actions de lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et d'intégrer les actions de lutte contre le Sida dans le cadre des manifestations à caractère culturel.

Par Yousra Amrani