Le problème de tous ces malades réside dans la pose du diagnostic qui est fait tardivement, la plupart d’entre eux n'ont pas bénéficié à temps d'une prise en charge néphrologique, alors qu'un dépistage précoce aurait pu éviter à la maladie d'arriver au stade terminal de l'insuffisance rénale qui nécessite la dialyse rénale à raison de trois séances par semaine au coût de 800 DH la séance, alors qu'un traitement et un suivi adaptés, ainsi que le respect de règles hygiéno-diététiques auraient pu ralentir la progression de la maladie et ouvrir la voie vers la guérison. C’est là où se situe tout l’intérêt des associations de lutte contre les maladies rénales, des associations qui ont accumulé un art et un savoir faire dans la prévention de la maladie rénale. Il serait très opportun d’encourager ces associations afin qu’elles puissent réaliser des dépistages gratuits et approfondis de la fonction rénale des personnes habitant dans les zones éloignées et d’accès difficiles, en mettant à leur disposition des moyens humains. Il vaut mieux prévenir que guérir, c’est d’autant plus vrai que nous constatons malheureusement chaque année une augmentation du nombre de personnes atteintes d’insuffisance rénale, les chiffres et l'évolution des maladies rénales restent préoccupantes et alarmants surtout quand on connaît les difficultés d’accès à la dialyse et ce que cela coûte, sans oublier que ces pathologies ont des conséquences radicales sur la qualité de vie des patients.

L'hémodialyse est lourde et invalidante à vie. La seule porte de sortie, la greffe de rein, ne peut être proposée à tous, loin de là, faute nous dit-on d’une législation claire en ce qui concerne le don d’organes. Jusque-là, le Maroc a pu réaliser 200 greffes de reins. Par ailleurs les citoyens ont une vision totalement fausse en ce qui concerne l'insuffisance rénale qui n'est toujours pas perçue comme une maladie grave. Il faut donc sensibiliser encore plus le public. Ce rôle est dévolu aux associations de lutte contre les maladies rénales, aux médias qui doivent informer plus les personnes à risque, telles les diabétiques, les hypertendus, les personnes âgées, les parents d'un patient atteint d'une maladie rénale génétique ou encore les individus ayant pris des traitements médicamenteux potentiellement toxiques pour les reins...