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Albayane | Maroc | 23/10/2008
Une pénurie qui tue les... dispensaires
Par ailleurs cette pénurie est à l’origine de la fermeture de plusieurs centaines de dispensaires et centres de santé surtout dans le milieu rural. Ce constat ne peut laisser personne indifférent, c’est pour cela que nous tirons la sonnette d’alarme afin d’attirer l’attention des responsables sur les réels risques inhérents à ce manque de personnel para-médical. Des mesures immédiates courageuses, cohérentes doivent être prises par les responsables du département de la santé, faute de quoi bien des hôpitaux seront confrontés à une réelle crise dans les années à venir surtout qu’un grand contingent d’infirmiers (ères) vont partir a la retraite. Qui va assurer la relève ? Comment compte-on remédier à ces sous effectifs ? C’est un problème urgent qui nécessite des solutions urgentes.
Quand nous parlons de pénurie d’infirmiers (ères), nous voulons en réalité parler de plusieurs pénuries, car Aux carences de médecins spécialistes qui ne cessent de défrayer la chronique en faisant la une des journaux, viennent s’ajouter une pénurie d’infirmières polyvalentes, d’aide soignants, de kinésithérapeute, de techniciens de radiologie, de laboratoire, d’infirmiers anesthésistes...
Cette pénurie d’infirmiers (ères) se fait sentir au niveau de tous les services, mais elle est plus ressentie et plus exacerbée dans les unités des soins intensifs (réanimations) bloc opératoire, radiologie, traumatologie, oncologie, maternité… Nous ne devons pas nous voiler la face et dire que la pénurie d’infirmiers dans notre pays n’est pas si dramatique que cela, ou qu’elle n’est qu’une simple vue de l’esprit. La pénurie d’infirmiers au Maroc est une réalité, elle est vécue au quotidien par les personnels soignant (infirmiers, infirmières) qui sont acculés à faire face à une charge de travail rebutante, lourde, pénible, qui finit par avoir raison des plus solides.
Un infirmier n’est jamais de trop
Il y a donc lieu de s’alarmer de l’évolution de la situation au moment où aucune stratégie gouvernementale cohérente n’est entreprise pour pallier ce manque de personnel. C’est vrai que le ministère de la santé tente bien que mal de faire face à une situation qui lui échappe car le problème de la pénurie d’infirmiers (ères) ne date pas d’aujourd’hui, cette pénurie était programmée par les responsables et les décideurs qui avaient en charge la santé des citoyens dans les années 80 et plus particulièrement ceux qui avaient pris la décision de fermer les écoles de formation des infirmiers. C’est donc une situation héritée, mais cela ne doit pas pour autant justifier la situation actuelle.
Une situation caractérisée par des sous effectifs en infirmiers (ères) polyvalentes et techniciens de santé, nous avons besoin à l’heure actuelle de près de 16.000 infirmiers, chose qui a été à maintes reprises reconnue et qui confirme si besoin est la pénurie. Une situation qui devient de plus en plus sérieuse, qui inquiète et qui doit inciter à la vigilance surtout que dans une ou deux années il va y avoir une grande vague de départs à la retraite et il n’est pas exagéré de prédire un raz de marée, une déferlante, un Tsunami qui videra de près d’un tiers les effectifs actuels de personnels infirmiers. Actuellement et selon les estimations, il y a prés de 26.400 infirmiers toutes catégories confondues au Maroc, si le 1/3 part à la retraite, on peut aisément deviner les drames qui y découleront. Les 21 instituts de formation aux carrières de santé que compte notre pays arrivent à former 1500 lauréats chaque année, mais ils ne sont pas tous recrutés par manque de postes budgétaires. Un grand nombre part s’exiler dans pays qui accorde à l’infirmier une grande importance (Canada, Etats-Unis, France, Italie) pour ne citer que ces pays, les autres arrivent à s’insérer dans le secteur privé. Dans ces conditions on ne comprend pas le paradoxe qui caractérise le département de la santé : d’un côté il y a une pénurie d’infirmiers (ères) et de l’autre côté on ne recrute pas les infirmiers qui sont formés pour pallier aux sous effectifs, c’est à ne rien y comprendre.
En attendant des jours meilleurs nous ne pouvons que rendre un hommage à tous ces infirmiers et infirmières qui œuvrent de jour comme de nuit aux chevets des malades, des infirmiers qui apportent une contribution essentielle pour le maintien et la bonne marche de notre système de santé public. Ces professionnels de la santé démontrent quotidiennement un grand professionnalisme et un dévouement exemplaire, alors qu’ils doivent travailler dans des conditions qui rendent leurs tâches encore plus difficiles. C’est tout à leur honneur et ces infirmières et infirmiers méritent notre plus grande reconnaissance.
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