Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb au Maroc > Revue de presse
L'Opinion | Maroc | 05/07/2008
Meryem qui, à cause de la maladie, se trouve encore, à l’âge de 13 ans, en cinquième année primaire, avait été soignée d’une leucémie dans ce service où elle avait été admise en 2003. La famille, de revenu très modeste, habitait à Inzegane et a immigré progressivement à Casablanca pour soigner Meryem parce que la durée des soins se prolongeait. Cette famille n’est pas la seule dans son cas. Meryem avait souffert et sa famille avait enduré le martyr avec elle avant de voir le bout du tunnel. Il y a eu de nombreux jours sombres depuis la découverte de sa maladie. Heureusement, il y a eu un happy end grâce à un mécène qui avait fourni les médicaments, l’équivalent de 120.000 DH. Grâce aussi au service d’hématologie, Meryem a pu être sauvée et retrouver le sourire. En ce temps-là (2003) la mère n’avait pas eu les médicaments à l’hôpital et elle devait trouver quelqu’un pour payer les frais avant que ce ne soit trop tard.
« Il paraît qu’aujourd’hui c’est différent, les mères des enfants malades m’ont dit qu’ils reçoivent la plupart des médicaments », déclare la mère Hayat. Elle précise qu’elle a cherché à revoire certains enfants qu’elle avait rencontré plusieurs fois au service en 2003 et 2004. Certains étaient là, ils ont grandi, alors que d’autres dont elle se souvient très bien, sont morts lui a-t-on fait apprendre.
D’après le Professeur Benchekroun, chef de service d’Hématologie pédiatrique, les choses, actuellement, se sont beaucoup améliorées : « Tous les malades à leur arrivée au service reçoivent après diagnostic tous les médicaments pour la première ligne ».
Autrement dit tous les médicaments sont donnés au premier protocole. S’il y a une bonne réaction on continue. Sinon on se tourne pour sauver d’autres malades.
Il faut préciser que pour recevoir ce soin complet, il faut venir très tôt c’est-à-dire aux premiers stades de la maladie.
Découvrir que son enfant a le cancer, occasionne un vrai traumatisme pour les parents. Il faut donc un soutien psychologique pour diminuer le choc. Cela entre notamment dans le cadre de l’amélioration de l’accueil soulignait le slogan de la journée portes ouvertes du service d’hématologie.
Celle-ci a été une occasion de fêter les enfants guéris qui donnent l’exemple de l’espoir pour les autres. Elle est intervenue dans le cadre de la 3ème journée portes ouvertes de l’Hôpital du 20 Août de Casablanca sous le thème : « Hôpital 20 Août pour un meilleur accueil des malades ». Une occasion pour les ONG de présenter le bilan de leur activité et l’objectif de leur action ainsi que les perspectives d’avenir. Parmi les ONG il y avait l’Association de soutien aux malades du sang et aux enfants atteint du cancer AGIR, SOS Tuberculose et maladie respiratoires, L’Association marocaine pédiatrique AYNI et la Société marocaine d’ophtalmologie NADRA.
Au service d’hématologie, l’association AGIR s’occupe depuis des années des malades du sang notamment les enfants atteints du cancer. En plus de l’aide aux soins, elle s’intéresse à la sensibilisation, un appoint essentiel pour lutter contre la maladie. Ainsi, le 25 juin, ce fut l’occasion pour expliquer ce qu’est le lymphome, le cancer du ganglion, par les malades eux-mêmes, comment ils ont vécu la découverte de la maladie et comment ils ont vécu les différentes étapes des soins jusqu’à la guérison, avec toutes les angoisses et tracas pour les gens démunies.
A cette occasion, l’accent a été mis sur le fait que certains organismes publics de couverture sociale et de remboursement des frais de soins et aussi les assurances, devraient se mobiliser sérieusement pour améliorer les conditions de prise en charge des malades tant sur le plan du taux de remboursement que sur celui des délais. Les malades, pour faire face à la maladie, doivent respecter des protocoles qu’il ne faut pas rater dans le calendrier indiqué, autrement la maladie risque de s’aggraver. Or, des patients se plaignent des taux bas de remboursement et des délais qui traînent en longueur à cause de la bureaucratie.
D’autre part, la CNSS, à titre d’exemple, « devrait supprimer le ticket modérateur de 30% sur le médicament pour les patients atteints de cette maladie à l’instar de la CNOPS. L’enjeu est donc de taille. Il y va de l’état de santé de la population marocaine source de tout développement du pays » avait indiqué Pr Benchakroun dans un communiqué rendu public à l’occasion de la journée porte ouverte.
A noter qu’il y a chaque année 400 à 500 nouveaux cas d’enfants atteints de maladies du sang au service d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, dont 250 sont atteints de maladies cancéreuses.
Le même service reçoit 1.500 patients adultes dont 800 cancéreux qui viennent non seulement de Casablanca (800 environ) mais d’autres villes et provinces de la partie sud du Royaume (700 environ). Le deuxième service similaire se trouve à Rabat au CHU Ibn Sina et reçoit les patients de Rabat et des villes et province du nord du pays. Un troisième service similaire d’hématologie et d’oncologie verra le jour prochainement à la ville de Marrakech.
Grâce à la Maison de Vie, ouverte en février 2007, à l’initiative de l’Association Lalla Salma de Lutte Contre le Cancer, le sort des ces familles s’est amélioré, surtout les familles qui viennent des régions éloignées dont le déplacement vers Casablanca est une souffrance supplémentaire. La Maison de vie avait été inaugurée en février 2007. De Février à juin, 232 malades et 147 accompagnants ont été accueillis, soit 2930 jours d’hébergement.
De manière générale, le cancer de l’enfant est rare. Selon l’OMS, 100 à 150 nouveaux cas chaque année sur un million d’enfants de moins de 15 ans. Au Maroc, il y a 1200 à 1300 nouveaux cas chaque année dont 700 seulement sont diagnostiqués dans les principales unité hospitalière existantes à Rabat, Casablanca (Hôpital des enfants de Rabat, service hématologie du 20 Août et Hôpital des enfants du CHU Ibn Rochd). Par ailleurs, 500 enfants ne sont pas diagnostiqués, non ou mal traités et donc meurent après avoir enduré de grandes souffrances et fait subir le martyr à leurs parents. La guérison des enfants cancéreux est fréquente si traitement et suivi il y a. Ainsi quatre enfants malades sur cinq guérissent.
M.B.
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.