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Libération | Maroc | 15/05/2008
La mise en place du PSR de lutte contre le VIH/Sida suppose la pleine participation de l'opinion publique et notamment des mécènes de la région, mais aussi un assouplissement institutionnel pour mieux accéder aux populations qui plaident la concentration ou qui présentent une fragilité susceptible de développement du virus s'il n'est pas combattu à temps. Les contraintes socioculturelles dues au manque de communication sociale, aux tabous, à l'analphabétisme sont autant de freins qui peuvent corrompre les résultats réels du dépistage mais aussi l'envergure du plan d'action du PSR.
Quant aux contraintes institutionnelles, juridiques et organisationnelles, elles sont plus déterminantes dans la lutte contre la propagation du fléau. Si l'on prend le cas du groupe des professionnelles du sexe, 1er groupe touché par la VIH/Sida dans la région, les conditions d'interventions dans le cadre de la lutte contre le Sida butent contre des paramètres relevant du caractère illégal de la « profession », la marginalisation du groupe non organisé et non structuré et contre le sentiment d'insécurité des intervenants et leur instabilité.
Pour le cas des ouvrières saisonnières, leur grande mobilité et la non implication du ministère de l'Emploi et réticences de certains chefs d'entreprises, dont toute intervention est vouée à l'échec au départ. Les routiers et marins sont difficiles à cerner en raison de leur instabilité et leur grande mobilité. Quant à la population carcérale, il est tout simplement strictement interdit d'introduire ou de distribuer des préservatifs.
La taille importante de la population des jeunes, entre 15 et 24 ans, le manque d'information en matière d'IST/Sida, d'éducation sexuelle et le manque d'encadrement, l'insuffisance de données sur ce groupe en plus de l'abandon scolaire fragilisent toute intervention dans ce cadre. Ceci dit, il reste à travailler dans le sens de l'amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec le VIH et de leur réinsertion dans la société tout en les prenant en charge. Les personnes porteuses du VIH vivent un isolement social radical jusqu'au niveau de la famille et un déchirement psychologique frustrant. La défiance et l'austérité du milieu immédiat de la personne atteinte du syndrome, n'encouragent pas ce dernier à déclarer son infection, ce qui se répercuté négativement sur les chances de cerner le problème pour mieux le combattre.
C'est ainsi que de pareilles contraintes (l'absence de respect des droits des PVVIH en milieu de travail ; la limite des estimations des PVVIH vu la non disponibilité des tailles des groupes les plus exposés ; l'insuffisance du soutien psychologique et social ; l'insuffisance des structures d'accueil des PVVIH dans la région, ; l'absence de service des maladies infectieuses ; la difficulté de constituer une base de données des malades ; l'insuffisance des ressources humaines (infirmiers, assistantes sociales, psychologues…; la non disponibilité de la charge virale au CR; la faible implication des médecins gynécologues et pédiatres dans la PEC et l'absence des AGR pour les PVVIH) peuvent sérieusement hypothéquer les chances des PSR et des PSN de lutter contre le Sida.
Nour-Eddine SALLOUK
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