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Revue de presse

« Les choses n'ont pas beaucoup évolué » : dr Aziz Radi, spécialiste d'endocrinologie

Le matin | Maroc | 08/05/2008

A l'heure où la réforme dans le domaine de la santé fait ses premiers pas, plusieurs autres bonnes compétences humaines, en outre, médecin et personnel paramédical œuvrent pour faire évoluer le secteur médical. Le seul hic : le manque de moyens.

Le Matin : Après une vie très dense, n'avez-vous pas à un certain âge, envie de prendre votre retraite ?

Dr Aziz Radi : Non, j'ai envie de faire comme Molière, mourir sur les planches. En d'autres termes, mourir en soignant, en restant utile. Il y a énormément de choses à faire, en terme de solidarité, en terme du «vivre ensemble» notamment dans le secteur de l'éducation et de la santé. Dans toute société, la solidarité est une valeur fondamentale. J'ai moi-même perdu ma mère, alors que j'étais encore bébé. N'eût été la solidarité de mes nourrices, qui m'ont fait frère de leurs enfants, de mes belles mères ou des servantes, tout ce monde de femmes, je n'aurais sans doute jamais émergé, je n'aurais pas été un résilient.

Votre cursus est bien rempli. Vous commencez vos études de médecine à Rabat, vous faites votre spécialité à Lyon. Vous obtenez votre agrégation à Casablanca puis à Paris. Vous enseignez d'abord à Casablanca, puis vous vous installez en France de 1982 à 2007 avant un retour au Maroc. Quel regard portez-vous sur le secteur de la santé ?

Les choses n'ont pas beaucoup évolué. Il y a de bonnes compétences humaines, de bons médecins et du personnel paramédical capable de faire évoluer le secteur. Reste la question des moyens. Je suis aujourd'hui à l'hôpital Cheikh Zayed, une structure moderne. Mais il faut dire que le secteur de la santé dans le budget d'un état est toujours faible .Quand j'étais président de Bordeaux rive droite dans le mouvement des citoyens, j'ai discuté avec Jean Pierre Chevènement sur cette question. Il m'a répondu que le secteur de la santé n'était pas productif ! Cette réponse m'avait frappé. Au Maroc, notre gouvernement sera, sans doute, davantage confronté à des problèmes de budget dans le secteur de la santé. Notre société est encore jeune mais nous abordons la courbe de vieillissement avec ses pathologies lourdes. Il faudra trouver des solutions mais ne pas passer à une totale privatisation. L'Etat doit garder la maîtrise des choses.

Il y a également le dossier de la réforme des hôpitaux qui est resté en l'état depuis des années malgré de beaux discours. Certains avancent l'idée qu'il faut des responsables qui gèrent les hôpitaux comme une entreprise. Etes-vous d'accord avec cette idée ?

Pas du tout. Je reviens encore à une expérience personnelle, lorsque j'étais en 1995 secrétaire général de l'Union des médecins spécialistes en Gironde en France. J'avais combattu le plan Juppé dont le seul objectif était la maîtrise comptable des dépenses de la sécurité sociale. Nous médecins, nous voulions y opposer la maîtrise médicalisée c'est-à-dire apprendre de nouvelles façons de soigner. Martine Aubry a poursuivi l'idée de Juppé et il est arrivé aux médecins de rembourser la sécurité sociale. Au Maroc, la sécurité sociale ne touche qu'une petite minorité… Avec mes confrères nous allons tenter d'adapter des stratégies internationales de soins. Chaque année, un consensus s'établit dans le monde médical concernant sept problèmes donnés de prises en charge, du diagnostic, et du traitement. Nous devons réfléchir en matière d'adaptation de ce diagnostic à notre système.

La ministre de la Santé, Mme Baddou entreprend dans un contexte difficile une série de réformes. Quel serait le problème le plus urgent à prendre à bras le corps ?

Celui de l'hospitalisation, à commencer par les urgences. Mon idée est qu'il faudrait développer l'hospitalisation à domicile. En tant que directeur de l'hôpital Averroès, je disposais d'un budget de 21 DH par jour et par malade hospitalisé. Que voulez vous faire avec ce budget ? Les hôpitaux sont encombrés par des malades qui peuvent être soignés chez eux. Il y aussi ceux qui ont été opérés et qui ont besoin de soins mais qui peuvent les faire à leur domicile. Cela suppose bien sûr que le malade a un logement, il faut également des structures. Il faut compter sur les médecins et les infirmiers qui se déplacent. Car la visite à domicile n'est pas développée au Maroc. On pourrait par le biais d'incitations fiscales par exemple développer ce secteur. Nous avons un conseil de l'ordre des médecins qui pourrait se pencher sur la question, mais il n'est pas le seul. Le gouvernement pourrait procéder à l'élaboration du cadre juridique qui serait une sorte de cahier de charges. L'hospitalisation à domicile qui doit être faite sur la base du volontariat permet de garder le malade dans son environnement au milieu des siens.

Ce confort psychologique n'a pas de prix, à condition bien sûr que les soins soient assurés par le médecin et l'infirmière qui assurent la coordination. Le second point que je souhaiterais voir développer c'est la sensibilisation des malades atteints de maladies chroniques. Un patient atteint de diabète ou d'hypertension est traité mais dès la stabilisation de la maladie, il arrête le traitement. Je suis même endocrinologue et j'ai souvent retrouvé des malades dans des situations plus complexes car la pathologie a évolué et il y a des complications qui rendent les soins plus lourds. On se retrouve ainsi avec des gangrènes, des paralysies qui étaient tout à fait évitables si le malade avait continué son traitement.
Dans le cadre associatif, nous avons fait une matinée de dépistage du diabète à Casablanca, j'ai été frappé par le nombre de cataractes enregistré.

Vous encouragez beaucoup le travail associatif ?

Dans notre société, celui-ci peut être déterminant. Les défis que doit affronter notre pays sont immenses, nous le voyons à travers les différents classements du développement humain. L'action de l'état doit rester déterminante, mais les associations participent aux formes de régulation publiques et à l'émergence de politiques publiques. Les associations donnent en effet par leur action de la visibilité à des problèmes non apparents. Je propose dans ce sens à l'association à laquelle j'appartiens «l'âge d'or» de faire des actions ponctuelles pour opérer les personnes âgées de la cataracte.

Que faudrait-il faire pour concrétiser cette idée ?

Il faudrait que des confrères acceptent de le faire bénévolement.
Il faudrait aussi que les hôpitaux et les cliniques puissent réserver le bloc opératoire pendant une matinée afin qu'il soit aménagé pour de telles opérations. J'ai vu et constaté la transformation que pouvait apporter cet acte chirurgical. Une personne qui retrouve la vue est littéralement transformée psychologiquement.
Elle retrouve son autonomie et commence une nouvelle vie. En tant que diabétologue et endocrinologue, je mets mes compétences au service de cette dynamique.

Dynamique qui pourrait être lancée par des fondations par exemple ?

Oui, tout à fait, je réfléchis actuellement sur ce chapitre des cataractes et sur celui des problèmes dentaires qui font un ravage et qui nécessitent des ressources et des moyens. En fait, il faut cibler et se concentrer sur des créneaux précis. J'ai favorisé des contacts dans ce sens entre «l'âge d'or» qui prend en charge les problèmes des personnes âgées qui sont dans la difficulté et une association des médecins urologues à Casablanca. Je donnerais également une conférence le 24 Mai prochain à l'ISCAE, dans le cadre de l'association «l'âge d'or» sur le thème : Quel statut hormonal et nutritionnel et de santé à l'âge d'or c'est-à-dire sur les personnes de plus de soixante ans. J'y aborderai les questions de vieillissement et les maladies gériatriques. Il faut commencer par sensibiliser le maximum de personnes.

Par Farida Moha

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