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Albayane | Maroc | 02/05/2008
L’importance du dépistage précoce
Intervenant en sa qualité de directeur exécutif de l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer, le Docteur Rachid Bakkali, a tenu a préciser aux journalistes présents à cette conférence de presse que 90 % des cancers du sein traités à un stade débutant peuvent être guéris, si la tumeur est inférieure à 1cm, sans envahissement ganglionnaire. Et c’est autour de cette information que nos objectifs se dessinent. Nous souhaitons que toutes les femmes deviennent conscientes de l’importance de la consultation précoce.
Poursuivant son intervention le docteur Bekkali à souligner l’importance du dépistage du cancer du sein à un stade précoce, ce qui permet de déceler d’éventuelles anomalies très tôt, en l’absence de tout symptôme. Cela permet aussi de se soigner plus facilement et d’avoir de plus grandes chances de guérison. Ceci dit, afin de sensibiliser les femmes marocaines vis-à-vis du cancer du sein, une campagne de communication de très grande envergure est lancée.
Elle vise non seulement les femmes de tous âges (surtout 40 ans et plus), mais aussi, médecins généralistes, gynécologues, radiologues, infirmières, assistantes médicales, pharmaciens… qui doivent être des prescripteurs. Ils sont généralement reconnus et écoutés par les patientes, et pour certains, les seuls ayant l’opportunité de délivrer un message de dépistage
Ainsi, pour pousser le corps médical à prescrire des dépistages, à expliquer et à contribuer à lever les réticences, un module de formation intitulé: «Examen clinique des seins» a été préparé, par l’Association Lalla Salma de lutte contre le cancer grâce au concours d’un groupe de formateurs (enseignants en gynécologie obstétrique) issus des trois facultés de médecine (Casablanca, Fès et Rabat), à l’intention des gynécologues et des médecins généralistes du secteur public.
Ce module permet aux médecins de participer à la campagne du dépistage du cancer du sein. Il sera proposé durant le mois d’avril sur tout le Royaume.
Au terme de leur formation, ces médecins seront en mesure de pratiquer l’examen clinique des seins pour le dépistage de toute anomalie pouvant faire penser à un cancer du sein et expliquer la technique de l’autopalpation à la population cible.
Par ailleurs, ces généralistes et gynécologues recevront un Kit «salle d’attente» comportant des dépliants et des fiches sur l’auto-examen des seins. 200.000 dépliants présenteront l’ensemble des informations sur le cancer du sein, l’importance du dépistage sous forme de questions-réponses en «Darija» ainsi qu’une explication sur l’auto-examen des seins.
Une campagne de communication de très grande envergure
Une importante campagne multi média et hors média sera lancée et doit en principe toucher l’ensemble de la population, la langue arabe sera majoritairement utilisée dans tous les supports. Selon les organisateurs, ce ton de communication simple et pédagogique est privilégié afin de toucher l’ensemble de la population visée.
Aussi, dans le cadre de cette campagne, le logo international «ruban rose» symbole de la lutte contre le cancer du sein a été choisi afin de respecter le visuel international tout en l’adaptant au Maroc avec l’étoile verte. Quant à l’affichage urbain de presse, il sera largement utilisé dans tout le Royaume avec deux visuels communiquant le message principal de la campagne. Ces visuels seront également déclinés en annonce presse. 10.000 affiches seront également éditées et distribuées largement dans les centres de santé, les cabinets médicaux et les hôpitaux de tout le pays. Dans le même contexte, le média TV sera massivement utilisé afin d’assurer une forte visibilité à la campagne.
Deux spots télévisés seront diffusés tout au long de la campagne sur les chaînes télévisées nationales. Et pour conclure, une émission spéciale sera retransmise le vendredi 26 mai, en soirée sur la 2e chaîne, avec pour thème le dépistage. Cette émission traitera 3 composantes : la problématique du cancer, l’importance du dépistage et les traitements. L’émission témoignera de la présence de plusieurs invités notamment, le ministère de la Santé, la CNOPS, des cancérologues du public et du privé, des ONG marocaines, de personnes ayant été touchées par la maladie et des artistes de renommée.
Au-delà d’un dépistage
Si cette louable initiative que représente cette campagne nationale de dépistage du cancer du sein, qui est une très grande œuvre à mettre à l’actif de l’Association Lalla Selma de lutte contre le cancer, nous réjouit et nous rassure, elle nous pousse aussi à être confiants pour le devenir de toutes ces femmes atteintes dans leur chair par le mal qui les ronge, des femmes souvent seules face à la maladie, sans ressources, et parfois abandonnées à leur triste sort et à la mort. Aussi me permettrais-je de rendre ici un hommage au courage qui anime toutes ces femmes qui luttent chaque jour contre la maladie, sachant parfois que, in fine, elle est inéluctable. Il peut s’agir de femmes jeunes, avec enfants et on comprend tous les drames qui peuvent se jouer. Dès lors, se pencher de façon urgente, importante, sur cette problématique est certainement une priorité de santé publique.
A l’heure où des choix s’imposent, ces constats ne plaident-ils pas pour une prise en charge organisée, systématique et gratuite du cancer en général et du cancer du sein en particulier ? Il y va de la solidarité de notre système de soins de santé et d’une limitation des coûts supplémentaires induits par des prises en charge tardives de patients par la CNOPS et là je voudrais ouvrir une parenthèse pour dire haut et fort ce que des milliers de malades ne cessent de répéter chaque jour «la CNOPS doit absolument revoir ses modalités mises en place pour accorder les prises en charge qui parfois mettent des mois et des mois pour parvenir aux malades, il en est de même pour les rembourser des frais engagés par les malades qui accusent des retards maladifs».
Autre petite remarque au sujet de cette campagne national de dépistage du cancer du sein, c’est le rôle que sont appelés à jouer les structures sanitaires aussi bien publiques que privées en particulier les hôpitaux et plus particulièrement les services de radiologie. Nous savons tous qu’un dépistage réussi repose sur l’élément humain, si de ce coté nous pouvons plus ou moins nous réjouir même si le nombre de radiologues reste en deca des réels besoins , il n’en est pas de même de la technologie qui sera mise a contribution (mammographe, échographe) car ces appareils ne sont pas utilisées au niveau de certains hôpitaux et il n’y a qu’a voir quels sont aujourd’hui les hôpitaux qui réalisent des mammographies pour comprendre tout le gâchis qui est opéré au niveau de ces structures qui sont pourtant bien équipées mais qui n’utilisent pas a bon escient les appareils qui leur a été livré par le ministère de la santé .
Cependant et malgré tout ce que nous venons de voir, nous avons toutes les bonnes raisons d’être optimistes quant aux résultats qui découleront de cette campagne de dépistage du cancer du sein que peu de pays peuvent se targuer de pouvoir organiser. Nous sommes confiant car l’association Lalla Selma de lutte contre le cancer a un parcours exemplaire dans toutes les actions qu’elle entreprend, nous sommes convaincu que cette campagne nationale de dépistage du cancer du sein devrait permettre d’obtenir à court terme une réduction de la mortalité et une amélioration de la qualité de vie des patientes.
Plus un cancer du sein est détecté précocement, plus les chances de guérison sont importantes.
Par Abdelaziz Ouardighi
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