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L'Opinion | Maroc | 05/04/2008
Pr.Mouhcine El BAKKALI, ophtalmologiste dans le secteur libéral et membre de la société marocaine d’implantologie et de chirurgie réfractive, qui vient de tenir son 3ème congrès national à Marrakech, donne son point de vue.
Le Royaume de Maroc a été l’un des premiers pays a innové en matière de greffes de cornée en instaurant une banque des yeux au cours des années cinquante. Convaincue de l’utilité et de la mission noble que devrait jouer cette instance, Feu Le Roi Mohamed V, lui conféra le caractère de l’utilité publique. Elle était la première banque de tissus au monde arabe et africain. Alors comment peut-on expliquer qu’aujourd’hui, notre pays, autrefois leader, est devenu le dernier en matière de greffe de cornée, dans le monde arabe et par apport à des pays comme la Libye, la Tunisie ou l’Egypte ?
Quelles sont donc les origines de cette décadence ?
Les débuts : La cécité d’origine corneénne au Maroc
Lors des années cinquante et avec l’épidémie du trachome au Maroc, le nombre de patients aveugles par atteinte trachomateuse a été très élevé. Cela avait poussé les autorités à réfléchir pour la création d’une banque de cornées au Maroc avec des filières au niveau des grandes des villes Marocaines. Cette instance à l’image des ses paires Européennes faisait des prélèvements de cornée sur des cadavres pour les transplanter sur des personnes vivants, comme une alternative thérapeutique à une affection de la cornée. Actuellement cette banque n’existe que sur les papiers et ne joue plus aucun rôle.
L’éradication du trachome contagieux grâce au programme du Ministère de la santé et ses partenaires, a laissé un lourd héritage de patients présentant une opacité cornéenne entraînant une baisse de la vision dont le seul traitement est la greffe de la cornée. Malheureusement il n’existe aucun programme à nos jours pour prendre en charge ces patients.
En plus des séquelles du trachome d’autres maladies comme les traumatismes, les infections, le kératocône entraînent environ 15% des cas de cécité au Maroc.
La situation actuelle au Maroc
Après l’agonie de la banque des yeux du Maroc, durant les années 1990/200, on assiste à une relance, dans les centres hospitaliers universitaires du Maroc, de prélèvements de cornées sur cadavres. Cela, permettait de réaliser 30 à 40 greffes par an. Mais, hélas, Et depuis quelques années, l’importation des cornées par le biais de l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat, a permis de réaliser une centaine de greffe par an. Mais cela ne répond nullement aux besoins qui sont nettement supérieurs.
Devant ces données quelques constats et réflexions s’imposent. Le Maroc est le dernier en matière de prélèvements de cornée dans le monde arabe et Africain. Notre pays ne dispose d’aucune politique ou vision en matière de greffe de cornée. La forte demande et la faiblesse de l’offre poussent les patients Marocains et même les organismes d’assurance à envoyer les patients à l’étranger, pour greffe de cornée, avec toutes les conséquences de perte de devis et perte de crédibilité des ophtalmologistes Marocains (30% des patients opérés dans certaines clinique privés tunisiens sont des marocains !!!). Le faible taux annuel de greffe est secondaire au fait que le prélèvement est nul (rôle des hôpitaux publiques) et au fait que l’import se limite à une seule structure (Tissu Banque international de Baltimore), alors que d’autres banque de tissus aussi crédibles sont des fournisseurs potentiels, notamment en Espagne. Aujourd’hui, L’hôpital cheikh Zayed est seul établissement, qui offre ce service médical pour tous les patients au Maroc, qui en ont besoin.
Quelles solutions peut-on proposer ?
La politique de certains pays, en matière de prélèvement et de greffes de cornées, ayant les mêmes spécifiés socioculturelles que le Maroc (religion, moyens économiques, indice épidémiologiques...), peut constituer des pistes pour la mise en place d’un programme national pour la promotion de la greffe de la cornée au Maroc. Quelques éléments de réflexion :
Greffe de la cornée : situation du Maroc par rapport à d’autres pays * Ne pas autoriser un médecin ophtalmologiste à greffer, sous prétexte qu’il appartient au secteur libéral, constitue un précédant grave et une contradiction avec les règles de l’éthique et la déontologie médicale ( la transfusion sanguine et la greffe de peau sont une greffe de tissus, alors faut-il les interdire aussi en milieu libéral ?).
Par Pr Mouhcine El Bakkali, Ophtalmogiste à Rabat
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