Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb au Maroc > Revue de presse
Le matin | Maroc | 26/03/2008
Autant d'obstacles que doivent surmonter les pays de la région MENA
pour permettre aux personnes vivant avec le VIH/Sida d'accéder plus facilement
aux traitements.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, notre région
serait la moins couverte. En effet, sur 77.000 personnes nécessitant
les traitements, seules 5.000 y ont accès, soit 6% contre 28% en Afrique
subsaharienne et 72% en Amérique latine.
Certes, certains pays de la région, notamment le Maroc, la Tunisie et
l'Algérie, ont introduit les trithérapies dès la fin des
90, mais cela reste très insuffisant.
Au Maroc, de nombreux efforts ont été déployés.
Aussi, la situation est loin d'être aussi dramatique qu'elle peut l'être
dans d'autres pays de la région. En Egypte par exemple, le test est institué
et nominatif, de même en Algérie.
Or, au Maroc, nous avons une politique nationale de dépistage claire depuis 1989. Le test est volontaire et anonyme. La formation est obligatoire, la notification anonyme et très prochainement le test à l'initiative du soignant va être lancé. Ajouter à cela la très grande collaboration entre l'Etat et les ONG.
Toutefois, les obstacles persistent. La discrimination et la stigmatisation
subsistent et les accords de libre-échange Maroc-USA n'arrangent rien
quant à l'accès aux traitements. «En fait, c'est même
une nouvelle menace», affirme Othman Mellouk, président de l'ALCS-Marrakech.
En effet, ces accords imposent: l'extension du domaine de brevetabilité,
l'application de brevets sur les nouvelles utilisations d'anciens médicaments,
l'extension de la durée de protection pour des modifications mineures
d'anciens médicaments, l'interdiction des importations parallèles,
l'exclusivité des données et blocage de l'enregistrement des génériques
et la limitation du recours aux souplesses de l'accord ADPIC (Accord multilatéral
sur la propriété intellectuelle).
«Du coup, aujourd'hui, il est de plus en plus difficile d'accéder
aux génériques surtout pour les traitements de seconde intention,
des infections opportunistes et de confection.
La seule solution est donc d'opter pour les licences obligatoires, qui visent à lever la protection par le brevet et autorisent la production, l'import ou l'export d'un médicament. Cette procédure nécessite une négociation préalable et donne droit à une compensation», poursuit souligne O. Mellouk.
Tout le monde est d'accord là-dessus: les prix d'achat des ARV restent excessivement chers par rapport aux prix pratiqués dans les pays similaires à revenus intermédiaires.
Pour y remédier, le ministère de la Santé a demandé une assistance technique à l'OMS. «Nous avons ainsi pu utiliser la base des données de l'OMS -GPRM et la liste de la Fondation Clinton dans le cadre de l'Initiative «CHAI», pour élaborer un tableau comparatif des prix et avoir donc la confirmation des prix élevés en comparaison avec des pays à revenus intermédiaires», explique Dr. Aziza Bennani, chef du service IST-Sida à la Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) au ministère de la Santé.
Des entretiens ont, de ce fait, eu lieu avec les principales firmes pharmaceutiques nationales. Une coordination plus accrue et un comité ad hoc ont été ainsi mis en place avec tous les intervenants au sein ministère de la Santé (DELM, Direction du médicament et de la pharmacie, Division de l'approvisionnement et l'Institut national d'hygiène).
Un plan d'action pour réduire les prix à partir de la commande 2008 a également été élaboré. Et, le ministère a, par ailleurs, pris contact avec la Fondation Bill Clinton pour réactiver la convention signée et la faire valoir auprès des laboratoires concernés et une demande de cotations a été formulée pour faciliter les achats internationaux…
33,2 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde dont 95%, dans les pays en développement, dépendent de la réduction des prix des ARV. La région MENA compte 380.000 personnes vivant avec le Sida, l'Afrique subsaharienne 22,5 millions, et l'Asie du Sud et du Sud-Est 4 millions. Rien que dans notre région, 35.000 personnes ont été nouvellement infectées et 25.000 adultes et enfants sont morts à cause de cette maladie en 2007. «Les études le prouvent: il est moins cher de traiter que de ne pas traiter. Grâce au traitement, il y a une baisse de 80% des décès, une réduction de 90% d'hospitalisation et une baisse du nombre de séropositifs.
Au Maroc, une étude réalisée fait ressortir les mêmes résultats : une baisse de 84% des journées d'hospitalisation et 56% des malades ont pu reprendre leur travail. L'accès universel est donc «co-efficace» et ce n'est pas une utopie que de vouloir le généraliser. Certes, nous sommes des pays pauvres, mais cela ne nous dédouane pas. Les problèmes financiers peuvent être surmontés et grâce notamment aux génériques pour le traitement de première intention.
C'est un combat qui ne fait que commencer et le rôle des associations est capital», conclut Hakima Himmich, présidente de l'ALCS.
Commande 2008
Aujourd'hui, l'objectif du ministère de la Santé est d'accroître
la compétition. Ainsi, le choix des produits a été fait
selon leurs coût et efficacité.
A titre d'information, le NFV, qui coûte 175 USD la boîte, va être
remplacé par le LPV/r (41,10 USD la boîte). De même que l'EFV
(35, 36 USD la boîte) prendra la place de l'IND (98,37 USD la boîte).
«Nous avons encouragé d'autres laboratoires à introduire d'autres génériques avec des conditions incitatives et mis en place une commission spéciale ARV pour faciliter l'enregistrement et utiliser le droit d'importation et d'utilisation pour les produits non enregistrés», précise Dr Aziza Bennani. Parmi les autres actions entreprises pour accroître les opportunités d'achat, le ministère a fait une prévision de manière précoce des besoins en ARV en coordination avec tous les prescripteurs et a impliqué les militaires dans le processus de coordination pour une commande globale.
Un contact a été établi avec la Caisse Nationale des Organismes
de Prévoyance Sociale (CNOPS), des entreprises et assurances privées.
«Mais pour réduire réellement le coût global du traitement,
il faut aussi abolir les taxes, utiliser les prix pratiqués par la Fondation
Clinton, l'UNICEF ou l'OMS et réduire les prix des médicaments
pour les infections opportunistes…
De cette façon, nous pourrons économiser des fonds pour le contribuable
aussi bien sur le budget de l'Etat que sur celui des partenaires internationaux»,
conclut Aziza Bennani.
Par Dounia .z. Mseffer
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.