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Libération | Maroc | 11/05/2006
La majorité des malades sont âgés entre 45 et 55 ans. Le cancer du sein HER2-positif, qui touche approximativement 20 à 30% des femmes atteintes de cancer du sein, réclame une attention particulière et immédiate étant donné que ce type de tumeur croît rapidement et est lié à un risque important de récidive.
Pour le Pr Alami Grefft, président de l’ACM “Amicale des cancérologues marocains entends mettre la lumière sur toutes les facettes de cette maladie qui devient de plus en plus maîtrisable grâce aux avancées thérapeutiques en matière de diagnostic et de traitement”.
Pour répondre à des questions relatives aux traitements de cette maladie, l’Amicale des cancérologues marocains organise une réunion scientifique sous le thème “Cancer du sein : de A à Z” le samedi 13 mai 2006 à l’hôtel Idou Anfa Casablanca. La première session de cette réunion sera d’ailleurs réservée à l’aspect diagnostic avec des interventions à propos de la prévention et de dépistage du cancer du sein. La deuxième session se penchera sur l’aspect traitement avec des présentations à propos de la chirurgie et les facteurs de pronostic, la chimiothérapie et la place de la radiothérapie et de l’hormonothérapie.
Cette même session sera l’occasion de débattre de la place de l’Herceptine dans l’arsenal thérapeutique mis à la disposition des médecins par la recherche moderne en biotechnologie.
Dans ce sillage, le Comité européen des médicaments à usage humain (CHMP) vient d’émettre un avis favorable concernant l’utilisation d’Herceptine après intervention chirurgicale et chimiothérapie standard, à titre de traitement adjuvant du cancer du sein HER2-positif au stade précoce.
Cette décision est fondée sur les résultats impressionnants de l’étude internationale HERA (HERceptin Adjuvant), qui a montré que l’herceptine administré après chimiothérapie standard réduit significativement, de 46%, le risque de récidive tumorale par comparaison avec la chimiothérapie seule. Ce bénéfice remarquable a également été observé dans trois autres études majeures menées à l’échelle internationale ainsi qu’aux Etats-Unis.
Lors de cancer du sein HER2-positif, des quantités élevées de la protéine HER2 sont présentes à la surface des cellules tumorales. On parle de positivité HER2. Des taux élevés de HER2 sont observés dans une forme particulièrement agressive de la maladie, qui ne répond que très peu à la chimiothérapie.
Herceptine est un anticorps humanisé conçu pour cibler et bloquer la fonction de HER2, protéine produite par un gène spécifique doté d’un potentiel cancérogène. Outre qu’il s’est montré efficace lors de cancer du sein au stade précoce, Herceptine adjoint à une chimiothérapie a amélioré la survie lors de cancer du sein évolué (métastatique), en la prolongeant d’un tiers au maximum par rapport à la chimiothérapie utilisée seule.
Herceptine a été homologué dans l’Union européenne en 2000, pour être utilisé chez des patientes atteintes de cancer du sein métastatique, dont la tumeur surexprime la protéine HER2. Herceptine est indiqué en association avec le docétaxel en tant que traitement de première ligne chez des patientes atteintes de cancer du sein métastatique HER2-positif. Il est également indiqué en association avec le paclitaxel en tant que traitement de première ligne lorsque les anthracyclines ne sont pas indiquées, ainsi qu’en tant que monothérapie de troisième ligne.
L'Herceptine, l’anticorps monoclonal
Le Dr Slamon a découvert en 1986 une erreur génétique présente chez environ 30 % des femmes atteintes de cancers du sein. Lorsqu'il est présent en surnombre, ce gène, le HER-2/neu, provoque la surproduction d'une protéine qui se traduit par une multiplication incontrôlée des cellules déclenchant le cancer.
L'herceptine est le premier traitement du cancer qui vise une altération génétique spécifique et soit donc capable de tuer les cellules malignes en épargnant les cellules saines", a précisé le Dr Dennis Slamon, responsable des travaux sur cet anticorps.
Testé sur près de 500 femmes et comparé au traitement chimiothérapique standard, l'anticorps a permis d'obtenir une réduction de plus de 50 % de la tumeur, contre seulement 43 % avec le traitement classique. Combiné avec ce traitement chimiothérapique, l'herceptine s'est montré encore plus efficace.
Selon le Dr Slamon, l'herceptine présente en outre l'avantage de ne provoquer ni chute des cheveux, ni effondrement des globules sanguins. "Il peut parfois entraîner des troubles cardiaques mais ceux-ci peuvent être corrigés et le patient peut poursuivre son traitement", a-t-il indiqué.
L'herceptine pourrait aussi être efficace contre certains cancers de l'utérus, puisque 20 % des femmes souffrant de ce cancer présentent la même anomalie génétique.
Nadia Ziane
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