C'est l'objectif justement du symposium qui s'est tenu vendredi dernier à Rabat. Organisé par l'Université Mohammed V-Souissi, en collaboration avec l'Académie Hassan II des sciences et techniques, ce symposium visait à établir les différentes perspectives pour développer ce secteur. Rappelons que quelque 40 millions d'euros sont annuellement investis pour améliorer la productivité et la qualité de l'industrie pharmaceutique marocaine. Une industrie qui s'efforce actuellement de jouer un rôle plus actif sur les marchés internationaux.

Des signes encourageants sont déjà décelés dans ce sens et qui concernent notamment une collaboration pionnière entre l'industrie pharmaceutique et la recherche publique. En effet, quelques initiatives de "start-up", ont été relevées dans le cadre d'incubateurs ou de parcs technologiques ; une orientation qui a été particulièrement favorisée par le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie.

"Les biotechnologies, dont le développement a été permis grâce aux formidables progrès des sciences de la vie, sont des technologies clés.
Elles peuvent, encore plus, améliorer nos conditions de vie et constituer un outil de développement de notre pays", souligne le ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami. Autant d'enjeux qui ont poussé le ministère à placer le développement de ce secteur parmi les priorités et à faire émerger "un pôle d'excellence en sciences de la vie", mariant ainsi la recherche académique et celle clinique à la recherche privée à travers le développement d'un programme d'études en partenariat avec les entreprises industrielles.

Le ministère s'est attelé également à créer une base de données de scientifiques travaillant dans les différents domaines de la biotechnologie, afin d'utiliser convenablement cette expertise. "Le Maroc jouit de plusieurs atouts, potentialités et ressources. Plusieurs actions seront donc entreprises pour développer ce secteur. Selon Ahmed Réda Chami, l'ensemble de ces actions constituera les principaux objectifs de la stratégie de développement de ce secteur.

Une stratégie qui fait partie du plan «Envol» et complète le plan Emergence pour le développement industriel. La ministre de la Santé, Yasmina Baddou, a qualifié l'industrie pharmaceutique au Maroc de "pionnière" dans les Etats du Maghreb arabe et de l'Afrique, ajoutant que le Maroc "a adopté depuis les années 80, la technologie de la culture des tissus végétaux, de micropropagation et de multiplication clonale d'espèces horticoles".

La ministre a souligné que le Royaume déploie des efforts louables dans le domaine de la médecine vétérinaire, surtout en ce qui concerne "le diagnostic et la prévention vaccinale". Selon la secrétaire générale du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, Latifa Tricha, des actions et des initiatives concernant les biotechnologies médicales au Maroc sont également soutenues par le département de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique. Dans ce sens, plusieurs structures ont été mises en place, notamment le Réseau Maroc d'incubation et essaimage (RMIE), le Réseau de diffusion technologique (RDT) et le Réseau de génie industriel (RGI).

Développement

Les biotechnologies jouent aujourd'hui un rôle important dans divers secteurs de la santé, de l'environnement, de l'agriculture, de l'agroalimentaire ainsi que dans la mise au point de processus industriels innovants.

En effet, les biotechnologies constituent un secteur stratégique et à fort potentiel.
A noter que le développement de ce secteur n'a pas été restreint aux pays développés, puisque quelques pays en voie de développement (comme l'Inde, la Chine, l'Argentine et l'Afrique du Sud) ont investi des moyens relativement importants dans la mise au point et la production de testes de diagnostic, de vaccins et de médicaments.

Par Yousra Amrani