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Revue de presse

Pr Abdelmoumen Alami Greft : «L'harmonie du travail est parfois plus importante que la connaissance exacte de la maladie»

Le matin | Maroc | 10/05/2006

Entretien avec le président de l'Amicale des cancérologues marocains
L'Amicale des cancérologues marocains (ACM), l'Association marocaine de chirurgie viscérale (AMCV) et l'Association des gastro-entérologues privés de Casablanca (AGPC) organisent une réunion nationale de concertation multidisciplinaire le samedi 13 mai 2006 à l'hôtel Idou Anfa à Casablanca sous le thème «Tous contre le cancer ».

Objectif, mettre toute la lumière sur les facettes de cette maladie qui devient de plus en plus maîtrisable grâce aux avancées thérapeutiques en matière de diagnostic et de traitement. Dans cet entretien, le professeur Abdelmoumen Alami Greft, président de l'ACM, met l'accent sur la nécessité d'une action globale pour lutter contre le cancer. Une action dont les maîtres mots sont : mise à niveau et concertation.

Le Matin du Sahara : La réunion nationale de concertation multidisciplinaire aura pour thème le cancer du sein et colorectal. Pourquoi ces deux pathologies reviennent-elles souvent dans des événements médicaux ?
Pr Abdelmoumen Alami Greft :
Parce qu'il s'agit des cancers les plus fréquents. Leur évolution et l'intérêt que porte la recherche à leur localisation font qu'ils font souvent l'objet de réunions qui ont pour objectif d'informer les spécialistes sur les dernières nouveautés les concernant. Actuellement, en cancérologie, les praticiens ont besoin en permanence de réunions post-universitaires pour discuter des nouvelles avancées.
Sinon, ils sont dépassés en quelques mois. C'est ce qu'on appelle l'enseignement post-universitaire. L'intérêt au niveau national de ce type d'événement, c'est d'avoir des relations et des collaborations étroites avec différents spécialistes d'organes. Ce qui nous permet d'avoir des avis multidisciplinaires avec l'apport de chacun en vue de confronter nos expériences. De cette manière, on offre ce qu'il y a de mieux au malade.

La lutte contre le cancer est un vaste programme qui requiert une stratégie globale. De quelle manière l'approche multidisciplinaire pourrait-elle vous aider à mener ce combat ?
La lutte contre le cancer demande effectivement une stratégie globale. Beaucoup de spécialistes pensent que l'activité cancérologique est une activité de guerre et de commando. Mais avant d'entamer cette guerre il faut d'abord faire un travail d'exploration. Comme dans l'armée, il y a plusieurs corps de métiers qui le composent et chaque spécialité est représentée dans un camp particulier.

Il faut donc avoir une stratégie commune. Nous avons un « service de renseignement » correspondant aux services d'organes qui doivent faire le diagnostic mais également se pencher sur les moyens de ce diagnostic parce qu'ils évoluent en permanence. Les scanners et IRM sont dépassés. On parle plutôt de l'échoendoscopie qui permet de définir le stade de la maladie avant d'opérer et de connaître ce qui se passe dans la paroi et les ganglions sans opérer. Il y a donc cette activité de prise de connaissance du terrain parce qu'on ne peut pas attaquer sans connaissance préalable de ce terrain. C'est le travail des spécialistes d'organes.

Ensuite, nous avons le baroudeur, qui n'est autre que le chirurgien. Avec ses gants, il va attaquer, justement à la lumière des renseignements qui lui ont été fournis. Quand il a besoin d'aide il fait appel au cancérologue pour peaufiner les résultats obtenus sur le terrain. C'est-à-dire pour éviter qu'il y ait des poches de résistance ou métastases. Cette harmonie de collaboration est essentielle pour le traitement du malade.
Encore mieux. A mon avis, l'harmonie du travail est parfois plus importante que la connaissance exacte de la maladie. Il y a 20 ans, cette collaboration n'existait pas. Les médecins ne se réunissaient même pas. Ils étaient presque des ennemis. Aujourd'hui, les choses ont évolué.

Sur quel type de recommandation cet événement débouchera-t-il ?
Les recommandations ne sont pas le pôle d'intérêt de cette réunion. Quand on fait un congrès, on peut parler de recommandations. Là, il s'agit surtout de transmettre des informations. Nous voyageons beaucoup et le voyage de congrès n'est pas une partie de plaisir. On se déplace parce que l'ordinateur n'est pas suffisant. Les réunions dans les couloirs et les prises de contact sont très importantes. Cette réunion sera l'occasion de donner l'information au médecin. Mais cela va se répercuter sur le malade.

Le calendrier des actions contre le cancer est chargé. Dans deux mois vous allez organiser un autre événement à Fès, sur quoi portera-il ?
En avril, il y a eu le congrès qui a connu la présence de représentants de l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer. Nous avons discuté de cas sociaux. Le terme « économie » en médecine est un terme difficile qu'il faut assumer. Il faut parler économie mais de santé et non sur la santé. J'ai remarqué par expérience (je suis président de l'ACM depuis 20 ans) que plus on répète les réunions, plus le message passe. Quand on parle du même thème, qui plus est très pointu, il faut le répéter souvent pour que les gens acquièrent le réflexe et pour que la connaissance soit transmise.

Les 7 et 8 juin, un congrès sera organisé à Fès sous le thème « Système de réseau en cancérologie ». Ce sera un grand événement parce que nous allons essayer de créer un système de réseaux marocain. Il s'agit d'une adresse e-mail avec une société marocaine qu'on appellera Oncoma. Ce site permettra aux médecins de prendre des décisions dictées par des experts nationaux ou internationaux via une cellule de décisions. En cancérologie, les choses sont très compliquées. En plus, la cancérologie évolue beaucoup et vite. Les décisions difficiles vont donc être prises par un panel d'experts.
Nous allons inviter des spécialistes qui ont 20 ans d'expérience dans ce domaine. Il s'agit d'une entité française qui permet d'avoir une activité harmonieuse et des indications qui le sont autant. Je pense que ce sera une percée extraordinaire. Il y aura tous les protocoles et tout ce qu'il faudra faire devant un cancer. C'est le médecin qui va y accéder. Mais dans ce cas, il va être obligé d'adapter ce qui est sorti sur ordinateur. Ce sera une attitude univoque pour tous les malades et tous les médecins marocains.

C'est une première au Maroc. Il faut qu'on pousse les choses pour l'intérêt de tout le monde. A Fès, nous nous pencherons également sur le côté chirurgical des métastases colorectales qu'on guérit depuis quelques années. Quand on parle de guérison du cancer, il est important de multiplier les réunions pour transmettre des messages. Nous n'oublions pas non plus le cancer du sein qui évolue très vite. Quand on parlait de réseaux, l'évolution technique pour certains organes va sur 2 ans. Mais, il y a des organes pour lesquels les données évoluent d'année en année.

Les spécialistes marocains ne manquent pas d'assister aux congrès internationaux comme celui d'Atlanta (Géorgie) qui a lieu le 2 juin. A cette date aura lieu la réunion annuelle de l'ASCO (American Society of Clinical Oncology) avec plus de 40.000 participants. C'est une Mecque du savoir, avec les dernières nouveautés. Le médecin marocain doit être au top de la connaissance pour ensuite essayer d'avoir les meilleures possibilités pratiques d'exercice.

Pourquoi, malgré toutes les tentatives d'information, le citoyen marocain reste-t-il mal informé ?
Très souvent, les campagnes de sensibilisation sont mal faites. Entre alarmer le malade et le mettre au courant, il y a tout un monde. Il faut arrêter d'inventer des chiffres qui n'existent pas. Il faut savoir qu'il n'y a pas de registre du cancer au Maroc.
Les chiffres avancés ne correspondent pas toujours à la réalité. Des ONG et l'Association Lalla Salma se sont axées sur tout ce qui est protocole, traitement… Mais nous avons la chance d'avoir Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma en tant que présidente de l'Association de lutte contre le cancer.

Cette dernière œuvre pour déboucher sur une campagne bien réfléchie afin d'informer la population marocaine de ce qui a été fait. En 20 ans, la cancérologie a beaucoup évolué. Il faut qu'il y ait des ONG bien gérées, qui fassent passer des messages. Cela ne sert à rien d'entreprendre de petites actions disparates.

Faut-il privilégier les thérapies de pointe malgré leur coût élevé, sachant que le pouvoir d'achat du Marocain moyen est assez limité ?
Il y a des patients qui viennent me voir pour me dire qu'ils ont lu sur Internet tel ou tel traitement. C'est vrai, mais ils coûtent très cher. Tous les nouveaux protocoles sont très onéreux.
Ces médicaments atteignent les environs de 25.000 DH. En tant que médecins marocains, nous ne proposons pas à un patient qui a un problème d'argent, des médicaments de l'ordre de 25 ou 30.000 DH par mois. Mais nous avons tort de ne pas le faire. Il faut qu'on garde le savoir.

Propos recueillis par Kenza Alaoui

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