Et seuls un traitement, un suivi adapté et le respect de règles hygiéno-diététiques peuvent notablement ralentir la progression de la maladie et donc l'arrivée au stade terminal de l'insuffisance rénale,Aussi pour sensibiliser sur cette pathologie, attirer l'attention des populations, des professionnels de santé et des décideurs politiques sur le fléau représenté par les maladies rénales, sur les possibilités actuelles de dépistage, de diagnostic et de traitement, ainsi que sur les résultats et les perspectives des recherches scientifiques dans ce domaine, chaque année le 2e jeudi du mois de mars est organisée la Journée mondiale du rein, inaugurée en 2006 à l'initiative de la Société internationale de néphrologie (ISN) et de la Fédération internationale des fondations du rein (IFKF). Pour cette année, le thème choisi est «La détection précoce et la prévention», action vitale pour réduire l'insuffisance rénale au stade final ainsi que toutes les maladies cardiovasculaires associées.

Ainsi, de différentes actions de sensibilisation sont menées. C'est ainsi que l'association Reins (Association de lutte contre les maladies rénales) prévoit de développer des actions de communication ciblées sur les maladies rénales. Le 13 mars, lors de la Journée mondiale, un millier d'habitants du quartier Moulay Rachid - Sidi Othmane à Casablanca auront un rendez-vous avec la caravane médicale de dépistage et d'information sur les maladies rénales, organisée par l'association en collaboration avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité.

De son côté, la Société marocaine de néphrologie, en collaboration avec le ministère de la Santé, organise, le 13 mars à Rabat, une conférence-débat sur le thème «Maladie rénale chronique, nouveau défi pour le Maroc». «Notre objectif est de sensibiliser les décideurs, les faiseurs d'opinion sur l'importance de lutter contre cette maladie», explique le Pr. Mohammed Benghanem Gharbi, président de la Société marocaine de néphrologie En effet, aujourd'hui les maladies du rein posent un problème de santé publique majeur. Ses traitements représentent des dépenses importantes pour les organismes de couverture et pour le ministère de la Santé.

Et vu le vieillissement de la population, l'augmentation du diabète et de l'hypertension artérielle, principales causes d'insuffisance rénale, une augmentation rapide des dépenses en terme de traitement est donc à prévoir. «La prise en charge des maladies rénales en phase terminale est effectivement très lourde. A titre d'information, le coût annuel de la dialyse est de 135.000 DH, si on y ajoute les traitements des maladies assorties et le coût social, on est à 200.000 DH. Cette charge financière est la même de par le monde. Aussi, le plus important aujourd'hui est de mettre en place des programmes de prévention, de sensibilisation et de dépistage précoce. Car n'oublions pas que cette maladie est silencieuse, il faut donc agir sur les facteurs qui la provoquent. Il faut également inscrire la prise en charge de l'insuffisance rénale dans les systèmes de santé de base», conclut notre spécialiste.

Plan d'action national

Depuis quelques années, un travail de fond est mené au sein du ministère de la Santé pour lutter contre les maladies rénales. Ainsi le premier axe de travail a porté sur l'élargissement de l'offre en dialyse dans différents centres à travers le Maroc.

Le second axe concerne la transplantation rénale. Ainsi un programme de coopération avec la France a été mis en œuvre pour renforcer les capacités du Maroc.
Le troisième point porte sur l'accès à l'information, élément essentiel pour pouvoir planifier les besoins…

«Deux actions sont en cours. La première concerne la mise en place d'un registre national, MAGREDIAL, de l'insuffisance rénale chronique terminale. Son objectif est de répertorier tous les cas, voire le suivi, le traitement…

La deuxième action a pour objectif de connaître l'état de la maladie rénale chronique afin de pouvoir développer une politique de dépistage et de prise en charge efficace », explique le Pr Benghanem.

Selon lui, le ministère de la Santé, en collaboration avec la société civile, l'OMS…, a lancé une étude il y a deux mois sur deux grandes villes marocaines pour une période de six mois afin de connaître l'ampleur du phénomène au sein de la population et les cas trouvés seront suivis pendant une durée de 5 ans.

Par Dounia Z. Mseffer