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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 05/03/2008
Pour prendre conscience de l’importance du problème, une rencontre organisée conjointement par la société marocaine de psychiatrie et Sanofi-Aventis Maroc aura lieu le 11 mars à Casablanca où seront exposées les possibilités de prise en charge, les solutions proposées aux patients ainsi que le suivi de ces derniers. Les résultats de l’enquête qui a été menée auprès de 6000 personnes âgées de 15 ans ou plus ont montré que 48,9% de la population enquêtée âgée entre 15 ans et plus a connu au moins un trouble mineur psychique au cours de sa vie (insomnie, angoisse, tic nerveux, dépression et autres). La prévalence est de 26,5% pour les troubles dépressifs. Ce trouble est plus fréquent chez les femmes (34,3%) que chez les hommes (20,4%).
Il est également plus fréquent en milieu urbain (31,2%) qu’en milieu rural (21,8%). On note une prévalence de 9,3% pour le trouble d’anxiété et de 5,6% pour les troubles de type psychotique (schizophrénie, trouble délirant…). Cette enquête nationale a aussi permis de déterminer les prévalences de l’abus et de la dépendance aux substances et à l’alcool chez les personnes âgées de 15 ans et plus. Elle est de 2% pour l’abus d’alcool et de 1,4% pour la dépendance alcoolique. La prévalence de substances est de 3% et de 2,8% concernant la dépendance aux substances. Les dépendances à l’alcool et aux substances sont plus fréquentes chez les hommes que chez les femmes et plus particulièrement dans les tranches d’âge 20-29 ans et 30-44 ans. En comparaison avec d’autres pays, il a été constaté que les chiffres sont relativement élevés pour les troubles de l’humeur et ceux du registre psychotique. En effet, l’enquête épidémiologique réalisée en 2005 aux Etats-Unis a montré que 46% de la population souffre d’un trouble récurrent. En France métropolitaine (33 départements), les résultats de l’enquête sur la santé mentale a indiqué que 32% de la population souffre d’un trouble récurrent.
Selon le Dr Mohamed Fouad Benchekroun, président de la société marocaine de psychiatrie, «les résultats de cette enquête montrent de manière très claire qu’il s’agit d’une pathologie touchant une large partie de la population, il est donc important et d’intérêt public de mettre en place les solutions adaptées au plus vite». «Les facteurs à l’origine de la dépression sont multiples. Il y a les facteurs sociaux, psychologiques mais aussi génétiques. Des personnes sont vulnérables génétiquement à la dépression. Ces personnes dont les parents proches souffrent ou ont souffert d’une dépression seraient plus susceptibles d’en être atteintes», indique le Pr Driss Moussaoui, chef du service psychiatrique d’Ibn Rochd avant d’ajouter que «la dépression se soigne grâce aux antidépresseurs et aux psychotérapeutes qui font défaut au Maroc».
L’antidépresseur qui est indiqué dans toutes les formes de dépression est connu pour agir sur l’équilibre des neurotransmetteurs. Il reste le seul traitement médicamenteux qui, s’il est bien conduit, permet d’éviter les récidives.
Par : Leila Zerrour
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