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Le matin | Maroc | 27/02/2008
Comparativement aux années précédentes, l'édition 2008 a connu un accroissement notoire en tout ce qui se rapporte aux chiffres. A commencer par les visiteurs, avec un nombre avoisinant les 2.800, dont 80% sont des nationaux, alors que le reste est composé de Français, d'Espagnols, de Sénégalais, d'Algériens et de Tunisiens. Côté espace d'exposition, celui-ci a culminé à 4.000 m2, dans lequel quelque 70 exposants ont élu domicile.
Sur le plan de la formation, plus de 45 rencontres ont eu lieu, entre conférences, ateliers et tables rondes.
«Officine Expo est le rendez-vous le plus important de la profession et il tourne principalement autour de la formation continue du pharmacien. En ce sens, il constitue le concept idéal et le plus complet du genre. Le salon permet ainsi de former scientifiquement, techniquement et pratiquement les pharmaciens d'officine par rapport à leur métier de tous les jours», explique Younès Belâyachi, pharmacien, organisateur et commissaire du salon.
A ce propos, il est question de cadrer, ou de recadrer s'il s'avère nécessaire, le rôle du pharmacien, celui de donner de l'information scientifique, d'accompagner le patient de sorte à mieux gérer sa maladie. A ce propos, on parle de la notion d'observance, ou de suivi. Il est question pour le pharmacien de consolider le travail du médecin, de s'assurer que le patient suit bien son traitement, de façon à optimiser la thérapie et faire de l'économie en termes de dépenses, aussi bien pour le patient que pour la compagnie d'assurance qui le prend en charge.
Échanges Nord-Sud et Sud-Sud En marge d'Officine Expo s'est déroulé le 2e Forum pour la réflexion et le développement pharmaceutique, «Med'Contact 2008», tenu sur le thème «Les échanges pharmaceutiques Nord-Sud et Sud-Sud». Il en ressort que le principe de l'échange est concrétisé dans notre patrimoine, dans la mesure où les «aînés» du secteur pharmaceutique ont fait leurs études dans des universités étrangères. Le contact Nord-Sud sur le plan de la formation ne date donc pas d'hier. Ces premiers pharmaciens sont rentrés au pays et ont lancé les premiers projets qui allaient constituer l'industrie pharmaceutique marocaine, puis ils ont acquis un savoir-faire et une technologie de pointe, de sorte à ce que le secteur devienne l'un des fleurons de l'industrie nationale. L'une des consécrations de cette maîtrise aura, ainsi, abouti à la naissance du médicament générique marocain.
Aujourd'hui, à la lumière d'une mondialisation rampante et au travers des différents accords de libre-échange, des prémices d'inquiétude commencent à pointer à l'horizon et tournent essentiellement autour de la survie de l'industrie pharmaceutique nationale. La menace est d'autant palpable que, sous d'autres cieux alors que les temps sont à l'union et à la formation de gros mastodontes industriels, les structures chez nous restent petites et isolées, ne dépassant pas le statut de structures moyennes. En effet, les industriels marocains ne cachent pas leurs craintes quant à ce rapport de force qui caractérisera les relations futures avec le Nord. «Que peuvent faire les pays du Sud face à un Nord qui s'impose par sa technologie, son volet recherches et la longueur d'avance qu'il a cumulée ? », c'est la question autour de laquelle étaient axés les débats. L'horizon 2010 n'est pas sans inquiéter le secteur.
On y voit une ouverture des frontières sans que l'on n'y soit préparé et sans une étude d'impact réalisée en ce sens. Il y va ensuite de la concurrence rude dont fera l'objet l'industrie pharmaceutique marocaine, qui risque d'y laisser bien des plumes.
«Nous serons réduits à faire dans la consommation et non dans la production car, dans l'état actuel des choses, notre industrie pharmaceutique ne pourrait survivre, alors que nous avons depuis longtemps atteint notre autonomie. Certes, le consommateur en sortira gagnant, mais l'industrie nationale risque de perdre l'un de ses fleurons», indique ce pharmacien.
Pour bien illustrer cette autonomie salutaire, rien de mieux que de revenir sur la première guerre du Golfe, période durant laquelle le Maroc a été l'un des rares pays africains à ne pas souffrir du gel des importations - sinon de la baisse significative qu'elles ont connue et des délais de livraison trop longs. Par ailleurs, pour faire face à cette concurrence, la solution commence par une union salutaire, au-delà des contraintes politiques ou autres, que doivent établir les industriels des pays du Sud. À ce propos, des tentatives d'accords Sud-Sud ont été initiées, mais elles n'ont tout simplement pas abouti. Il s'agit, il y a une vingtaine d'années, des contacts au niveau des pays membres de la Ligue arabe d'une part, puis dans le cadre de l'UMA (Union du Maghreb Arabe) d'autre part.
En conclusion, pour pouvoir avoir une relation avec un Nord pourvoyeur en technologie et en licences, les intervenants ont préconisé d'adopter une position commune et de réactiver les structures ordinales de l'UMA. «Dans ce registre, l'Union méditerranéenne pourrait également constituer une plate-forme de dialogue, de concertation et d'union, mais avant d'y songer, il faudra tout d'abord que les pays du Sud accordent leurs violons», conclut-il.
Histoire d'un fleuron de l'industrie
L'industrie pharmaceutique marocaine est née de la volonté des pouvoirs publics durant les années 60 de doter le Maroc d'une autosuffisance en matière d'approvisionnement de médicaments. En effet, au lendemain de l'Indépendance, le Maroc importe la quasi-totalité des médicaments nécessaires à la population par l'intermédiaire de simples comptoirs commerciaux qui se chargent de leur répartition auprès des grossistes et des pharmacies. Face à cette dépendance, les pouvoirs publics décident de se tourner progressivement vers les importations des produits fabriqués localement.
L'Etat prévoit, dans un premier temps, d'encadrer de manière rigoureuse l'exercice de la pharmacie au Maroc par la mise en place du Dahir de février 1960. Ce dernier définit les conditions d'exploitation du médicament, qu'il s'agisse de son importation, de sa fabrication, ou encore de sa distribution en gros et de sa commercialisation. Dès 1965, une circulaire du ministère de la Santé impose la fabrication locale progressive de différentes formes pharmaceutiques, seule l'importation des produits représentant de faibles quantités consommées ou qui nécessitent une technologie sophistiquée et trop coûteuse, est autorisée.
Ce nouveau cadre réglementaire a fortement stimulé l'industrie locale. En effet, alors que le Maroc ne comptait que 8 unités industrielles en 1965, il en est à plus de 25 dans les années 1980. Une grande partie des groupes pharmaceutiques mondiaux a adhéré à cette politique et s'installe au Maroc en investissant dans des unités de production ou en s'associant avec des partenaires locaux.
Sur la période allant de 1980 à 1995, le secteur s'est développé de manière notable, enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 13,2%. Cet essor a été appuyé par une politique d'investissement soutenue, marquée par une cadence annuelle de 25 millions de dirhams à partir de 1985, puis de 100 millions de dirhams en 1990 et 250 millions de dirhams en 1995.
L'ambition et la nécessité de se conformer aux standards internationaux ont, de fait, exigé un renouvellement constant de l'outil de production et des technologies utilisées. Le secteur pharmaceutique marocain est la troisième industrie pharmaceutique en terme de taille et de chiffre d'affaires au niveau africain, les deux premières places étant occupées par l'Afrique du Sud et l'Egypte.
Une activité effervescente
Entre 2002 et 2006, plus de 70% de la production marocaine est constituée de médicaments princeps mais cette part tend à diminuer au profit des médicaments génériques. La production de médicaments est assurée par les principaux intervenants mondiaux (Sanofi-Aventis, Bayer, etc.) mais également par des établissements pharmaceutiques industriels indépendants marocains. Il y a de cela deux années, l'AMIP comptait 35 sites de production de médicaments au Maroc, soit 5 sites de plus que l'année précédente. Lors de l'année 2006, 60% de la production nationale était assurée par des laboratoires marocains (vs. prés de 55% en 2002). L'extension et l'augmentation du nombre des sites et des moyens de production sont nécessaires pour répondre à la demande croissante des consommateurs marocains.
Depuis 1998, les investissements dans l'industrie pharmaceutique s'élèvent, en moyenne, à 300 MMDH par an, permettant ainsi d'accroître significativement l'outil industriel du secteur pharmaceutique local.
L'industrie pharmaceutique marocaine exporte une partie de la production principalement vers les pays de l'Union européenne et de l'UMA (Union du Maghreb Arabe). Le marché pharmaceutique marocain est constitué de 15 classes thérapeutiques répondant à l'ensemble des pathologies observées. En 2006, la classe « appareil digestif et métabolisme » représente 20,7% du marché pharmaceutique privé, soit 42 millions d'unités produites.
Doliprane a été le médicament le plus vendu au Maroc avec plus de 8,6 millions d'unités commercialisées (part de marché en volume de 4,2%) et un chiffre d'affaires de 74,1 MDH (part de marché en valeur de 1,4%). Les autres médicaments ont été commercialisés à des volumes nettement inférieurs, puisque Rifoderm, second médicament le plus vendu au Maroc, a atteint 2,3 millions d'unités, suivi d'Aureomycine qui enregistre 2,2 millions d'unités.
Par Abdelhakim Hamdane
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