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Le matin | Maroc | 15/01/2008
«De nombreuses personnes ont beaucoup d'idée reçues sur cette profession. Partout dans le monde, les herboristes ont pu guérir des gens atteints de maladies qu'on croit incurables, notamment le cancer et le diabète» explique Mohamed. Ce dernier affirme que son métier est une discipline à part entière. Régie par un ensemble de règles et de principes, elle nécessite de longues années de pratique et de recherche. «Avant le développement de l'industrie pharmaceutique, les gens utilisaient essentiellement les plantes médicinales pour se soigner.
Il est certain que les médicaments sont efficaces, mais les plantes et les herbes peuvent également être une source de guérison» lance Omar, herboriste en herbe. Agé de 24 ans, il a choisi de pratiquer ce métier après avoir quitté l'école. Depuis quelques mois, il est apprenti chez Mohamed.
Ces deux jeunes hommes affirment que les mélanges de plantes commercialisés dans leur magasin, répondent à des normes bien précises. Selon eux, ces normes datent de plusieurs siècles. Elles ont été établies par de grands herboristes, puis transmises de génération en génération. Dans un étalage, une sorte de petite bibliothèque, Mohamed gardent quelques livres écornés et autres manuscrits.
Une documentation qui contient toutes les recettes et les noms de plantes pour la préparation des soins.
«D'une manière générale, toutes les plantes utilisées proviennent des régions marocaines. Mais on utilise également des plantes importées d'Orient. Certaines recettes nécessitent l'utilisation de plus de 30 plantes à la fois. Notre laboratoire est la nature» déclare Mohamed qui, sourire aux lèvres, reçoit son premier client de l'après-midi, une femme.
Elle désire avoir des soins contre des boutons apparus sur son corps. Tel un médecin chevronné, Mohamed multiplie les questions et demandes. Avant de prescrire telle ou telle recette, il doit d'abord diagnostiquer le problème. Au bout d'un moment, il rassure la dame. Mohamed a un remède pour sa cliente, mais il lui demande de revenir le lendemain, le temps de préparer le médicament adéquat. «Notre clientèle est composée de gens pauvres. Cela dit, on reçoit également des personnes de catégories sociales aisées qui gardent toujours confiance en cette médecine. Globalement, on a affaire à des problèmes liés à l'appareil digestif ou aux organes génitaux.
Pendant l'hiver, on est également sollicités par de gens atteints de maladies respiratoires» informe Omar. Les deux jeunes hommes proposent également des produits de beauté. Achetés en gros, ces produits sont pour la plupart du temps importés de Tunisie, d'Égypte ou d'Arabie Saoudite. Coté prix, Mohamed propose ses médicaments à 50 DH. Un tarif à la portée de tous, affirme t-il.
Depuis qu'il est devenu propriétaire de ce magasin, il est parvenu à se faire une petite clientèle. Au Maroc, de plus en plus de personnes optent pour ce genre de soins qui entrent dans le cadre des médecines alternatives.
D'ailleurs, ces dernières années, ces médecines connaissent un engouement partout dans le monde. Si pendant le siècle dernier, la découverte des vaccins, le développement de l'industrie pharmaceutique et le boom de la chirurgie ont révolutionné la médecine, de nombreux patients continuent à souffrir de malaises quotidiens que les médicaments ne parviennent pas toujours à soulager. C'est pour cette raison que l'engouement pour les plantes bat son plein même dans les pays dit industrialisés.
Les médecines alternatives ont de nombreux points forts. En effet, face aux consultations classiques que certains jugent expéditives et infantilisantes, les médecins “alternatifs” consacrent plus de temps à leur patient et les écoutent. Par ailleurs, les médecines alternatives apparaissent comme des thérapeutiques permettant de traiter en douceur leurs troubles fonctionnels chroniques (migraines, insomnie, maux d'estomac), en faisant l'économie des effets secondaires des médicaments. Enfin, elles représentent l'ultime tentative de soins quand rien ne marche.
Cependant, force est de reconnaître qu'il est bien difficile de distinguer entre un bon herboriste, diplômé dans certains cas et un simple charlatan. «Le domaine des herboristes n'est pas structuré dans notre pays. De nombreux charlatans qui n'ont d'autre souci que de gagner de l'argent, même au détriment de la santé des personnes, exercent librement. Pour assainir la profession et éviter son exercice par des charlatans, les praticiens doivent s'organiser», martèle Mohamed.
Ce dernier est en train de préparer un doctorat dans les sciences de la Chari'â (théologie) musulmane, mais il ne compte pas trop s'éloigner du domaine des plantes et de la médecine alternative. Selon lui, c'est un métier de passion.
Le vert….trop fort !
Alors que les grands laboratoires pharmaceutiques américain comme Merck multiplient scandales et erreurs, les médicaments à base de plantes gagnent du terrain. La botanique séduit des millions de gens de par le monde.
En Amérique du Nord, un tiers des patients ont déjà recouru à des médecines non classiques et de nombreux enfants atteints de maladie chroniques, prennent des vitamines et des thérapeutiques à base de plantes, sans que les pédiatres en aient forcément connaissance. Pas moins de
50 % des enfants victimes d'autisme, une grave maladie psychiatrique, auraient ainsi reçu aux Etats-Unis des traitements alternatifs.
Le grand essor des médecines alternatives est indéniable. Les Américains ont consacré un budget de 21 milliards de dollars à ces pratiques en 1997. Désormais, les grands moteurs de recherche sur le Net fournissent des renseignements sur la phytothérapie, l'homéopathie, les médecines orientales et les autres thérapeutiques dites non conventionnelles. Les plantes médicinales ont d'innombrables vertus qui frôlent parfois le miraculeux. Les plantes contiennent des éléments actifs qui exercent une action biologique directe sur l'organisme. En réalité, chacune d'elle offrirait deux à trois cents composants différents.
C'est de l'interaction entre ces différentes substances que naîtrait l'efficacité thérapeutique. Trop fort, le vert !
Par Mohamed BADRANE
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