Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb au Maroc > Revue de presse
Libération | Maroc | 19/12/2007
Las d’être face à cet état Français «
autiste », Léa pour Samy a porté plainte au pénal
contre X pour discrimination à l’égard des enfants autistes.
Elle a revendiqué de l’Etat français la mise en place des
Etats généraux de l’autisme et exige la conformité
aux critères de l’O.M.S pour la pose du diagnostic. Déjà
160 familles sont témoins, dont 30 plaignantes, le dossier est suivi
par le pôle Santé du Tribunal de Grande Instance de Paris, par
le juge d’instruction, Didier Peltier.
De par son statut franco-marocaine, Léa pour Samy fondée et présidée
par M’hammed Sajidi (dont le fils et la famille ont été
victimes du système français), représentant des centaines
de familles marocaines, met en garde le Maroc, en toute légitimité,
contre la politique du Secrétariat d’Etat chargé de la Famille,
de l’Enfance et des Personnes handicapées esquissant une aide aux
familles marocaines. Les familles sont victimes de l’absence de reconnaissance
par l’Etat marocain de cette maladie, de l’absence d’information
et de l’absence de professionnels formés à cette maladie.
Cette maladie, d’origine neurobiologique et génétique, constitue un handicap cognitif sévère. Il s’agit d’un spectre extrêmement large qui enveloppe tous les troubles de développement de l’enfant et exige un traitement efficace au cas par cas. 2000 DH par mois (le SMIC marocain), c’est le coût minimum d’une famille pour avoir accès à 25 % d’un accompagnement scolaire adapté et indispensable pour le développement de l’enfant.
L’Etat ne verse pas un centime aux familles ni aux associations pour
payer cette scolarisation adaptée. L’absence d’intervention
pour combattre cette maladie, laisse l’enfant crouler sous le poids de
l’autisme. Contrairement à l’image que le Maroc veut se donner,
la réalité du terrain est désastreuse.Les enfants sont
enchaînés dans des lieux indignes de notre société,
notre culture, notre religion, et portant atteinte particulièrement à
leur dignité humaine.
Les familles les plus fortes, les plus soudées, parcourent le Maroc à
la recherche d’une aide. Souvent, elles sont face à certains médecins
incompétents, qui posent de faux diagnostics et ne respectent pas leur
devoir de s’informer sur les nouvelles techniques et les évolutions
de la science et de la médecine en matière d’autisme.
Les familles, mal orientées, finissent par errer dans des lieux dits
« sains » où enfants, adolescents et adultes atteints d’autisme
subissent des maltraitances physiques et psychiques les entraînant vers
une constante régression. Une prise de conscience de l’Etat et
de la société marocaine est indispensable pour qu’enfin
commence une véritable action pour combattre cette maladie qui devrait
être considérée comme cause nationale. Education rime avec
discrimination.
Les enfants autistes, qui devraient avoir accès à la scolarisation
(comme chaque enfant), ne sont pas considérés comme des élèves.
Alors s’ils ne sont ni élèves, ni étudiants, que
sont-ils ? Malades? Le Secrétariat d’Etat veut aider les enfants
handicapés, à condition qu’ils soient « nécessiteux
» en exigeant un certificat d’indigence. Qu’en est-il des
enfants autistes faisant partie des classes moyennes ? Ni les uns ni les autres
ne sont aidés par le Secrétariat d’Etat qui creuse toujours
plus le fossé en isolant les enfants autistes de la société.
De même manière, une certaine coutume nationale du corps enseignant accentue cette discrimination envers les enfants autistes. Ces derniers servent d’alibi pour que les enseignants puissent avoir la mutation de leur choix. A cela s’ajoute que certains enseignants exigent d’être payés plein tarif pour n’effectuer qu’une demi-journée de travail, prétextant plus d’efforts à fournir avec des enfants handicapés. Le corps enseignant a malheureusement peu de conscience professionnelle lorsqu’il s’agit de travailler avec des enfants handicapés, les efforts que cela exige ne sont que trop rarement faits : connaissance de l’autisme, besoins humains, adaptation des programmes pédagogiques selon les besoins des enfants…
Chaque problème a une solution
Le projet FuturoSchool consiste à créer des classes basées sur l’approche A.B.A (Analyse Appliquée du Comportement) en milieu scolaire ordinaire. L’A.B.A permet de traiter les troubles du comportement dus à l’autisme, principal frein à l’intégration scolaire et sociale et plus largement à l’apprentissage. Un programme individualisé est déterminé par un psychologue en fonction des difficultés et compétences de l’enfant, des objectifs de travail sont fixés et réévalués régulièrement. Le psychologue forme les professionnels intervenant auprès de l’enfant et aide les parents à interagir à travers la guidance parentale. Des points sont effectués trimestriellement pour réévaluer les programmes. Plusieurs unités « FuturoSchool » ont déjà été créées à Casablanca, Marrakech, El Jadida et d’autres sont en projet à Oujda et Béni Mellal. L’Association travaille activement pour concrétiser ces projets et pouvoir accueillir des enfants au sein de ces nouvelles classes dès 2008, en rencontrant en ce moment même plusieurs délégations de l’Education nationale.
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.