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Revue de presse

Sida : Une situation alarmante au Maroc ; L'endémie occulte les autres IST en augmentation constante

Le matin | Maroc | 27/11/2007

Le monde célèbre le 1er décembre de chaque année la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Pour faire le point sur l'évolution de l'endémie au Maroc, l'OPALS (Organisation panafricaine de lutte contre le Sida-Maroc) a organisé une rencontre avec les médias. En effet, le nombre des séropositifs au Royaume avoisine les 20.000. Un chiffre qui est très préoccupant. Il s'agit bien évidemment des cas déclarés. Le nombre de porteurs du virus n'est pas réellement connu. Depuis début 2007 et jusqu'à la fin du mois de juin, 137 nouveaux cas ont été recensés par le ministère de la Santé. Alors qu'en 2006, les responsables ont dénombré quelque 291 séropositifs.

Concernant la répartition des personnes atteintes du Sida selon le sexe, une prépondérance du sexe masculin est à relever avec 61%. Les femmes représentent quant à elles 39% des cas découverts. Le périmètre urbain affiche 83% des séropositifs, alors que 12% des personnes atteintes du virus proviennent du milieu rural. Parallèlement, le Sida accuse une dynamique focale intéressant cinq régions sur seize qui englobent presque les trois-quarts des cas déclarés.

Il s'agit en premier lieu de Souss-Massa-Draâ (21% des cas), Casablanca (15%), Marrakech-Tensift-El Haouz (15%) et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër (9%). Cependant, la sur-médiatisation du Sida, a occulté d'autres IST (Infections sexuellement transmissibles) très dangereuses.

Les Infections transmises par voie sexuelle sont un problème de santé publique majeur avec 600.000 nouveaux cas déclarés chaque année, selon les chiffres du ministère de la Santé. Le hic est que la relation entre IST et Sida est très étroite. «La relation entre les IST et le Sida a été démontrée. Toutes les infections sexuellement transmissibles favorisent la propagation du Sida. Une personne atteinte d'une syphilis est potentiellement exposée à une contamination au VIH. Il faut préciser également que les IST sont guérissables à des coûts relativement à la portée, mais ce n'est pas le cas pour le Sida», informe Dr Nadia Bezad, présidente de l'OPLAS. Le premier colloque national de lutte contre les IST en mars dernier a permis de dresser un état des lieux dans notre pays, notamment sur les IST. Le nombre des Infections sexuellement transmissibles a connu une augmentation régulière. 350.000 cas ont été notifiés en 2005, dont 72% étaient représentés par des pertes vaginales.

La part des vraies IST étant de 53%, dont 111.507 cas de cervicites chez les femmes (33%), 57.681 d'écoulement urétraux chez les hommes (17%) et 10.263 ulcérations chez les deux sexes.

Le nombre total a presque doublé en l'espace d'une année. La situation nécessite vraiment une implication de tous les acteurs concernés.

L'OPALS donne le ton. Les responsables au sein de l'Organisation se sont fixés comme objectif le confinement des IST à l'horizon 2012.
Bientôt, un projet quinquennal sera dévoilé pour lutter contre ces infections.

Les IST chez la femme

Les femmes ont une vulnérabilité double vis-à-vis des IST. Il s'agit d'une vulnérabilité anatomique et biologique. En effet la transmission des IST se fait à partir des organes génitaux vers l'abdomen. En outre, au cours de la grossesse l'infection peut atteindre le produit de conception, embryon et fœtus. Elle peut entrainer une infection néonatale lors de l'accouchement ou au cours de l'allaitement.

La vulnérabilité est également sociale et économique lorsque la femme ne dispose pas de moyens ni de pouvoir de contrôler les risques de contracter une IST. Dépendance sur le plan matériel, analphabétisme, ignorance et pauvreté sont les principales causes des infections chez les femmes. Il faut également ajouter le manque d'accès aux services de santé appropriés alors que le traitement coûte 50 DH en moyenne. Ces infections provoquent fréquemment des complications graves chez la femme notamment la stérilité, les douleurs pelviennes, l'atteinte du fœtus et du nouveau-né et le cancer du col.

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