En revanche, elle a la même efficacité que celle injectable et peut être administrée soit seule soit associée à la forme injectable selon le protocole de chimiothérapie proposé en fonction du type du cancer», souligne le professeur Abdelkader Acharki, vice-président de l'association Néo Vi House. Et c'est justement là où réside le secret de la cote qu'elle a auprès des personnes atteintes de cancer.

Se présentant sous forme de comprimés ou de gélules, elle pallie aux inconvénients de la chimiothérapie par voie intraveineuse, souvent perçue comme désagréable et contraignante. Elle permet également aux patients de réduire leurs déplacements en hôpital, surtout ceux qui sont obligés de se rendre dans une autre ville pour leurs soins. Toutefois, une surveillance médicale reste toujours imposée. Malgré ces avantages, les malades cancéreux, sous traitement, ne sont pas conscients des bienfaits de la chimiothérapie orale, et ce, par manque d'information.

C'est du moins ce qui a été révélé par une récente étude menée par l'association Néo Vi House en vu de sonder le degré de connaissance de la chimiothérapie orale par les patients et par leurs proches. Elle visait également à déterminer la perception de ce traitement comparé à l'intraveineuse, et ce, par les malades qui sont ou ayant été sous chimio. Il en ressort que 39% des proches des malades connaissent l'existence de la chimiothérapie orale.

Elle est jugée intéressante par 92% d'entre eux, d'abord pour des raisons perçues de diminution des effets secondaires et de moins de toxicité pour 1/3. Parce que ce traitement est oral, il est jugé plus simple et moins contraignant. Pour 1/3, il est intéressant, car il ne nécessite pas d'hospitalisation. Alors que pour 8%, la chimiothérapie orale réduit les déplacements des patients. Pour les 2/3, la voie orale est un point capital dans le choix du traitement, pour les 33%, pour qui elle ne l'est pas, c'est avant tout parce qu'ils pensent qu'elle ne doit pas être efficace (40%), parce qu'ils ne connaissent pas le produit (27%), parce qu'elle laisse les malades sans surveillance (13%) et, enfin, car ils pensent que le traitement est très cher.

Quant aux malades, 22% déclarent connaître la chimiothérapie orale alors que 87% trouvent ce traitement plus intéressant. Pour 50%, il a moins d'effets secondaires et de toxicité, alors que pour 41% il réduit l'hospitalisation, et pour 13% il réduit les déplacements et est donc moins contraignant. 74% des malades estiment que la voie orale est un point important dans le choix du traitement, mais pour la moitié des malades, non convaincus, les raisons avancées sont la crainte que ce soit inefficace, ou pour, à cause du prix imaginé très cher. Pour 18%, c'est parce qu'ils ne connaissent pas le produit et pour 18% car ils imaginent qu'il occasionnera moins de surveillance pour les patients. 6% ont peur de ne pas trouver le produit en pharmacie. A la lumière de ces résultats, le Pr Acharki appelle à une meilleure sensibilisation des patients. « L'information devrait passer par le personnel paramédical puisqu'il est plus en contact avec le malade et dispose de plus de temps pour le faire. En second lieu, elle pourrait être assurée par le corps médical lui-même», précise-t-il.

Qu'est-ce que la chimio ?

La chimiothérapie est un traitement systémique qui inclut des médicaments anticancéreux. Avec la chirurgie et la radiothérapie, elle fait partie des trois armes principales de la lutte contre le cancer. Son but étant de détruire les cellules cancéreuses.

Elle agit sur celles en procréation pour en empêcher la propagation et spécialement sur leur ADN. La chimiothérapie est un traitement puissant qui a des effets sur tout le corps. Par conséquent, elle peut également endommager les cellules saines. Ces dommages aux cellules saines provoquent des effets secondaires.

La plupart du temps, ces dommages sont temporaires et les cellules saines se réparent d'elles-mêmes. Chaque cas étant unique, le cancer, le traitement et les effets secondaires sont différents d'une personne à l'autre.

Par Kenza Alaoui