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Revue de presse

Entretien avec le docteur Mustapha Souieh, chirurgien cancérologue à Rabat : «A l'Institut national d'oncologie, nous allons créer un service d'épidémiologie pour avoir toutes les statistiques sur le cancer»

Le matin | Maroc | 11/04/2006

«A l'Institut national d'oncologie, nous allons créer un service d'épidémiologie pour avoir toutes les statistiques sur le cancer» Le cancer du sein reste la maladie la plus meurtrière auprès des femmes. Le manque d'informations sur cette pathologie et le diagnostic tardif réduisent les chances de guérison. Et pourtant, elle peut être guérie si elle est prise en charge à temps. C'est ce que ne cesse de répéter le docteur Mustapha Souieh, chirurgien à l'Institut national d'oncologie, hôpital Sidi Mohamed Ben Abdellah à Rabat, membre du bureau de la Société marocaine de cancérologie et membre organisateur du 14e congrès de cancérologie qui a eu lieu à Tanger les 7 et 8 avril. Entretien.

Le Matin : Le cancer du sein est un véritable problème de santé public. Quel bilan faites-vous de cette maladie au Maroc ?
Docteur Souieh : C'est le cancer le plus fréquent chez les femmes. En général, une femme sur dix en est atteinte. Nous n'avons pas les statistiques exactes au Maroc, mais nous comptons faire des registres régionaux parce qu'on ne peut pas faire un registre national.
Nous avons constaté qu'il y a de plus en plus de cancer dans notre pays et malheureusement, nous sommes face à un manque d'informations frappant du fait que la plupart des femmes ignorent cette maladie. Ajoutons à cela le fait qu'elles viennent nous consulter à un stade avancé, c'est-à-dire avec une tumeur ou un nodule au sein. Ce qui change la conduite thérapeutique et réduit les chances de survie globale donnant ainsi un mauvais pronostic de vie chez ces patientes.

Qu'espérez-vous réaliser à travers des congrès comme celui organisé le week-end dernier à Tanger ?
Nous souhaitons, à travers nos congrès, informer les médecins qui travaillent dans les autres villes des actualités thérapeutiques du cancer. Nous ciblons également les médias qui jouent le rôle de relais entre nous et la population.
Notre objectif principal étant que ces femmes viennent nous voir à un stade précoce. Elles doivent savoir qu'elles seront prises en charge, bien traitées et auront plus de chance pour survivre. Nous ne répéterons jamais assez que le cancer est guérissable quand il est diagnostiqué et traité à un stade précoce.

On a beaucoup parlé du rôle de l'autopalpation dans le dépistage du cancer du sein. Les femmes sont-elles assez informées de cette technique ?
En effet, à partir de 25 ans, la femme doit apprendre à s'autopalper, c'est-à -dire à examiner ses seins. Nous sommes en train de travailler avec des ONG et des associations pour mieux informer et sensibiliser les femmes pour qu'elles puissent le faire. De cette manière, quand elles iront voir leurs médecins généralistes, leur gynécologue ou oncologue, ils les orienteront vers les spécialistes en cancérologie.

Beaucoup de mystères entourent les causes du cancer du sein. Est-ce pour cela qu'on préfère plutôt parler de facteurs de risque ?
Nous parlons de facteurs de risque parce qu'il n y a pas de cause. Du moins, si on les connaissait, on pourrait les traiter. Mais il y a des facteurs de risque qui augmentent celui du cancer du sein chez la femme, à savoir l'âge. C'est-à-dire qu'en avançant dans l'âge, elle a plus de (mal) chance d'être atteinte.
Il y a, également le problème d'alimentation. Les aliments riches en graisse saturée peuvent être dangereux. On incrimine un peu l'alcool quand il est consommé avec excès ainsi que l'obésité. Mais, il n'est pas prouvé à 100 % que ces facteurs sont vraiment coupables. Aucune étude ne le prouve.

Est-ce que les thérapies diffèrent selon le stade de la maladie ?
Bien entendu. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous souhaitions que les femmes viennent nous consulter à un stade précoce. On peut traiter directement par chirurgie et puis associer la radiothérapie. Et quand les ganglions sont atteints, nous associons la chimiothérapie, d'autant plus que le cancer du sein s'infiltre dans l'organisme à travers les canaux lymphatiques et les ganglions. Sans rentrer dans les détails, c'est l'histologie, c'est-à-dire l'étude de la tumeur qui nous permet de définir le type histologique.
Le stade est important parce qu'une femme qui vient pour traiter un cancer, qui est à ses débuts, peut subir un "traitement conservateur". Ce qui signifie qu'on ne procède pas systématiquement à l'ablation quand un cancer du sein est diagnostiqué. C'est justement pour cela qu'on parle de "traitement conservateur".

En quoi consiste cette thérapie ?
Elle consiste à faire une exérèse de la tumeur après que celle-ci soit confirmée suite à une histologie effectuée par un anatomo-pathologiste. Vous voyez que c'est un travail multidisciplinaire qui fait appel à plusieurs spécialistes : oncologue, chirurgien, radiothérapeutes, radiologue… On peut indiquer ce traitement conservateur et faire, par la suite, un traitement complémentaire. Ce qui est bien, c'est qu'actuellement, de plus en plus de femmes viennent demander une reconstruction mammaire. Quand on procède à l'ablation du sein ou d'une partie, on peut le reconstruire. Il existe plusieurs méthodes pour cela : les prothèses siliconées ou encore la reconstruction par lambeau myocutané.
Mais pour effectuer ce genre d'opération, il faut d'abord être carcinologiste pour bien traiter le cancer, ensuite il faut attendre pour définir le délai dans lequel l'opération pourrait être effectuée et voir les indications qui définissent sa faisabilité ou non.
Beaucoup de femmes sont très satisfaites du résultat parce qu'elles sont heureuses de retrouver leur sein, qui constitue le plus bel organe chez la femme.
C'est l'organe de l'amour de la progéniture et de la sexualité. Une femme qui se voit amputée de son sein est privée d'une grande partie de sa féminité. Ce qui peut occasionner des problèmes socioprofessionnels, psychologiques et même conjugaux.

Vous avez parlé de traitement conservateur, ce qui implique l'existence d'un autre traitement ?
Il y a ce qu'on appelle le "traitement radical". Dans notre jargon il est connu sous l'appellation de "mastectomie plus curage axillaire", "l'intervention de "Patey" ou "Halsted" Il s'agit de l'amputation de tout le sein avec un curage.

Qu'en est-il de la prévention contre cette maladie ?
Il y a des compagnes de sensibilisation qui se font au Maroc à l'échelle nationale. Avec l'arrivée de l'Association Lalla Salma, les choses commencent à bouger. Nous sommes en train d'organiser une stratégie pour voir comment organiser des compagnes. Il y a également beaucoup d'ONG dans presque toutes les régions qui travaillent dans ce sens.

Pensez-vous que le ministère de la Santé joue son rôle dans la prise en charge des malades ?
Ces dernières années, le ministère de tutelle a commencé à bouger dans ce sens. Le cancer du sein est un véritable problème de santé public. Il y a des études qui estiment à 40.000 cas par an le nombre de femmes atteintes. En plus, une patiente qui vient nous consulter précocement est traitée avec des moyens moins coûteux que lorsqu'elle vient à un stade avancé.

L'augmentation du nombre de femmes recensées est peut-être due au fait qu'elles sont plus comptabilisées ?
C'est la question que nous nous posons nous-mêmes. Est-ce que les femmes commencent à consulter parce qu'on commence à en parler ? Peut-être qu'il y ait des régions où il y ait plus de cas que d'autres. Pour avoir une meilleure visibilité sur ce point, nous sommes en train d'élaborer une carte géographique.
D'ailleurs, à l'Institut national d'oncologie, nous sommes sur le point de créer un service d'épidémiologie pour avoir toutes les statistiques et un carnet d'adresse des malades atteints en vue de leur assurer un meilleur suivie. Le problème c'est que nous ne pouvons pas recenser tous les malades parce qu'il y en a ceux qui vont dans d'autres centres ou chez des médecins privés.

Qu'est-ce que les femmes doivent savoir sur cette maladie ?
Il faut que toutes les femmes soient informées de cette maladie et sur la manière dont elles peuvent être traitées. Nous œuvrons pour instaurer ce genre de stratégie. Il faut que toute femme qui vient pour un examen gynécologique soit palpée. Il faut que cela devienne systématique.
Les gens devraient également comprendre que les moyens traditionnels retardent le traitement et aggravent la maladie et que toutes les femmes n'ont pas le même cancer.
Ce n'est pas parce qu'une amie ou une parente est décédée d'un cancer qu'il en devient fatal et impossible à soigner. D'où la nécessité d'un dépistage à l'échelle nationale pour détecter le cancer à des stades précoces.

Propos recueillis par Kenza Alaoui

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