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Albayane | Maroc | 23/10/2007
Derrière ces chiffres se profile tout le poids des souffrances endurées par les femmes et leurs proches, surtout quand on connaît toutes les difficultés que rencontre ces femmes qui dans bien des cas n’ont pas de moyens pour être correctement prise en charge. Le mois d'octobre a été déclaré «Mois du cancer du sein» par la communauté internationale, et des dizaines de monuments à travers le monde sont illuminés en rose, pour marquer la solidarité de toute les communautés avec les femmes car le cancer est l’affaire de tous. Au Maroc, qu’avons-nous préparé à cette occasion pour venir en aide à toutes ces femmes qui sont atteintes dans leur chair ? Que sommes-nous prêts à faire ensemble ou à consentir pour soutenir toutes celles qui ont besoin de médicaments ou autres pour guérir du mal qui les ronge chaque jour ? Au niveau de la plupart des pays qui accordent à leurs citoyens un intérêt, le cancer du sein fait aujourd'hui l'objet d'actions concertées.
C’est là un haut degré de civilisation et l’expression de la véritable démocratie. La question qui se pose est de savoir si aujourd’hui nous sommes disposés à relever le défi qui consiste à combattre ce mal sur plusieurs fronts : lutte contre la pauvreté, lutte contre l’analphabétisme, lutte contre toutes les formes de discriminations, lutte contre les iniquités, lutte contre la maladieŠ Par ailleurs nous devons regarder la réalité en face, ne plus employer la langue de bois dès lors qu’il est question de la santé des citoyens. Cette santé a un coût qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Un riche se soigne mieux qu’un pauvre et vit plus que lui. Cette inégalité choquante et pénalisante surtout pour les malades démunis doit nous inciter à regarder la réalité bien en face afin de prendre les mesures adéquates susceptibles de sauver des vies humaines.
Il ne s’agit nullement d’avoir de la pitié ou d’éprouver de la tendresse pour toutes ces femmes atteintes du cancer du sein, mais d’agir, de prendre des décisions claires afin de lutter efficacement contre ce mal. Il est évident que c’est un travail qui doit impliquer plusieurs intervenants (gouvernement, médecins du secteur public et du secteur privé, pharmaciens, biologistes, radiologues, sages femmes, infirmières, associations de lutte contre le cancer, autres ONG, mécènes) pour réussir le challenge d’une meilleure prévention. Celles et ceux qui ont une couverture sociale devraient pouvoir l’utiliser, celles qui ont les moyens de payer doivent s’acquitter des honoraires médicaux, mais celles qui n’ont pas de moyens ou les économiquement démunies devraient bénéficier gratuitement des examens de dépistage du cancer du sein.
Nous savons tous que de très nombreuses vies pourraient être préservées par la mise en place, comme cela est actuellement fait dans de nombreux pays européens, d'un dépistage à grande échelle du cancer du sein. Un dépistage gratuit auquel pourraient avoir accès les femmes de 45 ans et plus qui devraient être vivement encouragées à se soumettre tous les deux ou trois ans à une mammographie (tous les ans si elles ont des facteurs de risque).
La mammographie permet en effet de détecter de toutes petites tumeurs à un stade très précoce, lorsqu'elles ne sont pas encore palpables. De plus, elle est très utile pour poser un diagnostic lorsque la palpation se révèle incertaine ou difficile, par exemple lorsque le sein contient de nombreux nodules ou lorsque son volume est très important, parce qu'elle permet de mettre en évidence la taille et la localisation exacte de la tumeur. Il est important de détecter et soigner le cancer du sein à un stade précoce d'autant plus que les petites tumeurs bien localisées offrent de plus grandes chances de guérison que les tumeurs avancées. De plus, le traitement des petites tumeurs n'implique pas toujours une ablation de la glande mammaire (mastectomie).
Enfin il est utile de rappeler que des gestes simples peuvent s’avérer très utiles, comme se palper attentivement les seins une fois par mois (juste après les règles ou le même jour du mois après la ménopause) et consulter le médecin sans tarder en cas de modification suspecte. Il faut formuler le v¦u de voir le cancer du sein faire l’objet d’un intérêt soutenu de la part de nos décideurs, et espérer que cette maladie suscitera dans un avenir proche une dynamique nationale qui sera à même de permettre d’impliquer tous les acteurs pour que le cancer du sein ne passe plus sous silence. Mobilisons-nous tous pour aider les patientes atteintes de cancer du sein à obtenir le droit d’être correctement soignées et les autres femmes à pouvoir bénéficier d’un dépistage gratuit.
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