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Albayane | Maroc | 15/10/2007
La prise de kilos est habituellement surveillée pendant la grossesse pour éviter d’avoir un bébé trop gros et un accouchement difficile ou à l’inverse un bébé trop chétif. «La prise de poids de la mère pendant la grossesse a finalement assez peu d’influence sur la corpulence du bébé à la naissance», commente Marie-Aline Charles, directeur de recherche Inserm qui coordonne l’étude EDEN.
«Ce n’est qu’à partir de 15 kg (prise de poids maternel) qu’on commence à voir une influence et à plus de 19 kg qu’on a clairement une influence sur le poids du bébé», explique-t-elle. En fait, la surprise, selon la chercheuse, c’est l’importance du poids (l’indice de masse corporel) de la mère avant la conception. Ainsi, une femme obèse avant de mettre en route son enfant, risque de donner naissance à un bébé trop gros (+ de 4 kg à terme) et d’avoir un accouchement difficile. Par ailleurs, au cours de la grossesse, les femmes obèses prennent en moyenne beaucoup moins de kilos que les femmes maigres, selon l’étude.
Les femmes en surpoids ou obèses ont plus de risque de diabète et d’hypertension pendant la grossesse. Ce diabète, généralement transitoire, risque cependant de reparaître vers 50-60 ans. Quant au gros bébé, en cas de diabète gestationnel de la mère, il encourt un risque de diabète à l’âge adulte.
En moins de dix ans, le poids des mères a beaucoup augmenté : en 1993, 14% des mères pesaient au moins 70 kg, en 2003, elles étaient 21%.
Chez les femmes de forte corpulence, on relève de surcroît un accroissement des taux d’hospitalisation pendant la grossesse et des césariennes avant ou pendant le travail (x 2). Les nouveau-nés de mères obèses vont plus fréquemment en réanimation et en néonatologie.
L’étude EDEN concernant environ 2.000 mères permettra de suivre quelque 1.500 enfants jusqu’à l’âge de 5 ans. Le bilan est pour 2008-2011, selon les responsables qui cherchent des financements complémentaires.
Conduite avec deux équipes médicales de maternités de Poitiers et de Nancy, l’étude analyse de nombreux facteurs (nutrition, environnement psycho-affectif et social, toxiques...) pouvant jouer un rôle sur le développement et la santé ultérieure de l’enfant.
De son côté, le petit poids (favorisé notamment par le tabagisme maternel) est associé à un risque accru à l’âge adulte d’hypertension artérielle, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires.
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