Des chiffres alarmants dans la mesure où l'obésité est une maladie très grave qui touche les composantes vitales de l'organisme. Mais qu'est-ce que l'obésité ? A quel moment peut-on qualifier une personne d'obèse ? Et comment se fait-il que cette maladie soit aujourd'hui un problème de santé publique ?
L'obésité est un excès de masse grasse. Celle-ci étant difficile à mesurer pendant la pratique clinique, la surcharge pondérale et l'obésité sont définies grâce au calcul de l'indice de masse corporelle (IMC).

Celui-ci est calculé comme le rapport du poids en kg sur la taille en mètres au carré, soit : IMC = poids (kg)/taille² (m). En fait, l'obésité se constitue lors d'une période où le bilan énergétique est positif, c'est-à-dire que les apports caloriques sont excessifs par rapport aux dépenses énergétiques.
Plus concrètement, quand l'organisme reçoit plus qu'il ne dépense, il stocke une partie de l'apport, sous forme de graisses dans le tissu adipeux. Cependant le métabolisme de chacun, très différent selon les individus, joue un grand rôle, et certaines personnes vont donc plus facilement devenir obèses que d'autres, et là, ce sont les facteurs génétiques qui entrent en compte.

On distingue les obésités de constitution précoce pendant l'enfance et celles qui se constituent à l'âge adulte, souvent avant l'âge de 40 ans. La personne devenue obèse stabilise ensuite son poids à un niveau excessif. Plus tard et en l'absence de traitement, le poids aura tendance à augmenter progressivement.
Plusieurs facteurs sont responsables de l'obésité. «Il y a un facteur héréditaire et socio-économique. Au Maroc, par exemple, notre cuisine favorise l'obésité dans la mesure où elle est très grasse et fait appel à des mélanges d'huile et de sucre, ce qui est une contre-indication absolue au niveau nutritionnel», précise Dr Richard Abittan, spécialiste et chirurgien de l'obésité.

L'effet Mac Donald, Coca Cola, le manque d'effort physique, la sédentarisation, les problèmes psychologiques, l'alcoolisme… sont également des facteurs qui font que la prévalence de l'obésité au Maroc est en nette augmentation. Aujourd'hui, c'est un fait, on mange plus, on mange mal et on mange vite sans tenir souvent compte de nos besoins. Par ailleurs, de très nombreux aliments sont proposés à toute heure de la journée, indépendamment des repas, ce qui favorise le grignotage.
Par ailleurs, de nombreux aliments proposés sont à la fois gras et sucrés et qui ne "remplissent" pas l'estomac, ce qui dérègle les repères.
Résultats : la satiété n'est pas obtenue alors que les apports énergétiques sont déjà largement suffisants. Et enfin, lorsque l'on ingurgite toujours les mêmes aliments, la perte d'envie de manger indique que l'on a un apport énergétique suffisant ; lorsque les aliments consommés sont inhabituels, cette information est faussée.

Parmi la tranche de la population la plus touchée par cette nouvelle «épidémie», on retrouve les femmes.
Ceci est dû au fait que la masse grasse est relativement plus importante chez la femme (environ 15 à 25% du poids corporel) que chez l'homme (environ 10 à 15%) dans les conditions physiologiques, et que cette masse grasse augmente dans les deux sexes avec l'âge. Quant aux classes sociales, une fois n'est pas coutume, l'obésité n'est pas l'apanage des classes sociales élevées. Les couches démunies n'en sont pas épargnées.

Selon Dr Abittan et de nombreuses études, Il semblerait que l'obésité touche principalement dans le monde les milieux défavorisés et ceux qui vivent dans la campagne. Ceci serait dû principalement au comportement alimentaire.
Mais aujourd'hui, ce qui fait que l'obésité soit considérée comme une véritable épidémie et ce, au niveau mondial, c'est le nombre de pathologies et de complications physiologiques qu'elle peut engendrer.
«Les études le prouvent : l'obésité est un facteur qui raccourcit la longévité. Par ailleurs, cette maladie engendre le diabète, l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie, l'arthrose des genoux, l'apnée du sommeil avec ronflement nocturne…», précise Dr Richard Abittan. Les complications psychosociales sont également importantes. N'oublions pas que l'obésité est responsable de plusieurs désagréments dans la vie quotidienne.

La personne obèse souffre du rejet des autres et est donc victime de solitude, notamment affective.
Malheureusement, Il n'y a pas de remèdes miracle contre l'obésité. Il existe des diètes et des traitements spécifiques quand il est établi que la surcharge pondérale n'a pas d'origine médicale. A ce moment, un régime équilibré aussi bien en quantité qu'en qualité est prescrit assorti d'une activité physique régulière, choisie et pratiquée avec discernement.
Quant aux obèses, le traitement le mieux indiqué est l'anneau gastrique (CF. Explications). Un autre remède est la liposuccion ou encore le By Pass.
Mais le fait est qu'aujourd'hui encore, l'obésité est difficile à traiter car le métabolisme de l'être obèse est habitué à ingurgiter une grande quantité de nourritures.
Aussi, la seule façon d'éviter ce genre d'inconfort est d'éviter de tomber dans le traquenard du laisser-aller. La vie moderne nous a certes facilité beaucoup les choses, mais cela ne doit pas être aux dépens de notre santé !

L'obésité chez l'enfant
Chez les enfants, l'indice de corpulence augmente normalement pendant la première année de vie puis diminue spontanément jusqu'à l'âge de 6 ans avant d'augmenter à nouveau. C'est ce qu'on appelle le rebond d'adiposité.
S'il est trop précoce, il peut constituer un facteur de risque d'obésité ultérieure. Au Maroc, il y a une recrudescence de cas d'obèses et les enfants sont de plus en plus concernés. Encouragés par la consommation (spots de pub TV et radio et affichage), ils sont friands de sucreries, chips… Et c'est justement ce mode de vie et d'alimentation qui favorise l'obésité. Actuellement, ce problème est pris de plus en plus au sérieux mondial.

D'après les experts, l'obésité chez les enfants pourrait produire une génération affectée par des problèmes de santé chroniques.

Repères
Les indicateurs de l'obésité

• Les seuils d'IMC
  • maigreur lorsque l'IMC est inférieur à 18,5
  • normalité lorsque l'IMC est compris entre 18,5 et 24,9
  • surcharge pondérale lorsque l'IMC est compris entre 25 et 29,9
  • obésité lorsque l'IMC est supérieur à 30.
• Classification de l'obésité
  • IMC entre 30 et 34,9 : obésité modérée ou commune
  • IMC entre 35 et 39,9 : obésité sévère
  • IMC supérieure ou égale à 40 : obésité massive ou morbide