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Le matin | Maroc | 04/09/2007
Le germe entraîne généralement une infection au niveau des poumons, mais il arrive aussi que d'autres organes soient atteints. La tuberculose se transmet d'homme à homme et la contagion se fait par voie aérienne, surtout à partir d'un patient chez qui les BK sont détectés à l'examen direct de l'expectoration (crachat). Exceptionnellement, les bacilles peuvent être transmis à l'homme par le lait non stérilisé d'une vache malade», explique le Dr. Maria Berrada El Dorr, pneumologue.
Ainsi, lorsque les personnes malades toussent, éternuent, parlent ou crachent, elles projettent dans l'air de minuscules gouttelettes contenant les germes de la maladie et il suffit d'en inhaler quelques-unes pour être infecté. Et une fois inhalés, les germes continuent leur chemin jusqu'à atteindre la trachée et les bronches pour arriver enfin aux poumons qui constituent le foyer initial. Là, ils sont disséminés par la circulation sanguine vers d'autres régions de l'organisme.
Dans les semaines qui suivent l'infection, le système immunitaire, le mécanisme de défense de l'organisme humain, réagit à la présence des germes et empêche généralement leur multiplication et leur dissémination. Cependant, cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'une lutte totale contre la maladie. Non. C'est juste que le bacille tuberculeux, qui est protégé par une épaisse couche immunitaire, reste quiescent pendant des années.
Aussi, ce ne sont pas toutes les personnes infectées qui développeront une tuberculose. D'ailleurs, d'après les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé, environ 90 % des personnes infectées le demeurent pendant toute leur vie sans présenter de symptômes. Seuls les sujets dont le système immunitaire est affaibli sont plus susceptibles de développer la maladie. Il n'y a pas donc de personnes prédisposées, même s'il existe toutefois des facteurs de risque tels que l'alcoolisme, la dénutrition, le déficit immunitaire lié à une maladie (infection au VIH, cancers…) ou à un traitement (chimiothérapie). «La tuberculose peut apparaître à tout âge. Dans les pays à haute prévalence, la plupart des cas apparaissent chez le groupe d'âges 20-49 ans atteignant ainsi le groupe le plus actif de la population. Au Maroc, 70% des patients ont entre 15 et 45 ans.
Et ce sont surtout les personnes vivant dans les zones les plus urbanisées et les plus peuplées qui sont susceptibles d'être contaminées. Car rappelons-le, la tuberculose se transmet par voie aérienne», poursuit Dr. Berrada El Dorr. En principe, le début de la maladie est le plus souvent d'installation progressive.
Les signes de la tuberculose peuvent, de ce fait, être confondus avec ceux de nombreuses autres pathologies. «Les symptômes les plus communément détectés sont : une toux sèche ou accompagnée d'expectoration purulente ou mucopurulente, persistant plus de deux semaines, une douleur thoracique, une dyspnée (difficulté à respirer associée à une sensation de gêne ou d'oppression), une hémoptysie d'abondance variable (rejet de sang issu des voies aériennes sous glottiques, le plus souvent au cours d'un effort de toux). Ce signe est d'ailleurs le plus alarmant et le malade doit consulter un médecin immédiatement.
Il y a également l'apparition de signes généraux : fièvre et sueurs profuses nocturnes, anorexie, asthénie...C'est leur persistance accompagnée d'un net amaigrissement qui inquiète le malade», souligne Dr. Berrada El Dorr. D'ailleurs, d'après notre médecin, seule la tuberculose pulmonaire est la plus commune et la plus contagieuse. Son diagnostic est évoqué sur des critères d'orientation et confirmé par l'examen bactériologique des crachats. Les tuberculoses extra-pulmonaires sont par contre plus rares.
Et généralement, ce sont les examens médicaux, comme les tests intradermiques, la radiographie pulmonaire et l'examen des expectorations qui permettront de diagnostiquer la tuberculose.
Heureusement, aujourd'hui, la tuberculose peut être traitée et le patient peut en guérir à condition de suivre les directives du médecin et de prendre les médicaments conformément aux recommandations. Des mesures qui doivent absolument être respectées car en cas absence de traitement ou de sa non continuité, une personne atteinte de tuberculose peut infecter en moyenne 10 à 15 autres individus en l'espace d'une année.
La lutte antituberculeuse au Maroc
Comme dans de nombreux pays en voie de développement, la tuberculose au Maroc demeure un problème majeur de santé publique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 26.000 nouveaux cas en 2006. Parmi les régions les plus touchées, figurent les zones urbanisées et les plus peuplées du pays. Aussi, vu la fréquence de cette maladie, le ministère de la Santé a très vite considéré la lutte contre la tuberculose comme une intervention sanitaire prioritaire.
Un programme national de lutte antituberculeuse (PLAT) a été mis en place dans toutes les provinces dès janvier 1991 en même temps que l'introduction au Maroc de la Stratégie DOTS (Directly Observed Treatment) de l'Organisation mondiale de la santé. La gratuité de toutes les prestations en matière de tuberculose a été instaurée. Les activités de dépistage des sources d'infections se sont intensifiées par le développement des prestations des services de lutte antituberculeuse.
La disponibilité des médicaments, l'utilisation de la chimiothérapie de courte durée sous supervision directe et la gratuité des soins ont fait augmenter l'adhérence des malades au traitement… Tous ces efforts entrepris ont ainsi très vite montré des résultats puisqu'en 1995, le PLAT marocain a atteint les objectifs assignés par le programme mondial à tous les pays pour l'an 2000 : plus de 70% des cas de tuberculose ont été dépistés et plus de 85% des cas ont été guéris. Une tendance qui a été maintenue jusqu'à nos jours ! Aujourd'hui, un nouvel objectif a été fixé pour la période 2006-2015.
Les buts escomptés sont conformes aux objectifs du millénaire pour le développement et au plan mondial « Halte à la tuberculose ». Des interventions seront ainsi menées dans 19 villes à forte incidence tuberculeuse avec pour mission : d'améliorer la détection et le traitement de la tuberculose par la prévention de la co-infection par le VIH chez les patients atteints de tuberculose, de renforcer le système de santé par la mise en place de l'approche pratique de la santé respiratoire, et enfin de développer une stratégie de communication, de plaidoyer, et de mobilisation sociale.
Repères
La tuberculose en chiffres :
Dounia Z. Mseffer
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