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Revue de presse

Amali, une bribe d’espoir : L’appui aux familles de personnes souffrant de troubles psychiques

L'Opinion | Maroc | 28/07/2007

De création relativement récente, les associations d’aide et de soutien aux familles de malades mentaux sont une aubaine pour les familles. Celles-ci ne sont plus seules face à une maladie qui ploie sous les pressions sociales, les superstitions et les tabous. Ces associations dont le nombre peut être compté sur les doigts d’une seule main (il y en a deux à Casablanca, une à Marrakech, une à Rabat) constituent un réconfort très important pour les malades et leur famille grâce à la rupture de l’isolement, à l’information et à l’échange qui résulte des rencontres. Faisant partie d’un mouvement associatif relativement nouveau, elles peuvent être une force de proposition importante à partir de la description claire et de proximité des besoins spécifiques.

Une nouvelle association, l’Association marocaine d’appui, de lien et d’initiation des familles de personnes souffrant de troubles psychiques Amali vient d’être créée récemment. La plupart des membres faisaient partie de l’association al-Oumnia. Le bureau est très dynamique puisque presque chaque semaine il y a des rencontres entre les familles pour des conférences et des témoignages autour de praticiens qui donnent leur point de vue sur maintes questions relevant des maladies mentales. Parmi les objectifs principaux de Amali figure celui de soulager la grande souffrance des familles et celle de leurs proches, des malades souffrant de troubles psychiques. Il s’agit aussi de briser le tabou qui entoure la maladie et en fait une plaie qu’on cache alors qu’elle doit être considéré comme tout autre maladie organique. Cette souffrance particulière est ignorée par toute la société tant qu’elle n’est pas vécue de l’intérieur.

On sait que les familles restent le seul soutien pour les malades aussi bien pour la prise en charge financière que pour partager leur grande souffrance.

« Le fait de voir son proche isolé, coupé du monde réel, sans aucun appui, sans aucune aide financière (surtout pour les familles les plus démunies) reste un problème majeur à tout point de vue » soutient Mme Latifa Tihami du bureau de l’association Amali.
Il faut que la famille soit unie par des liens bien soudés pour tenir bon et continuer à se battre pour soigner le malade, lui permettre de vivre, d’atténuer ses souffrances. Seulement, la maladie, comme d’autres handicaps, peut-être pire que les autres handicaps, provoque des déchirements au sein des familles disloquées des suites de l’épuisement à assurer le suivi de la maladie.
« Tant de familles ont été déchirées par un divorce parce qu’elles ont un proche malade souffrant de troubles psychique et souvent c’est la mère qui prend sur ses épaules tout le poids et toute la responsabilité de son enfant malade » soutient Mme Tihami.

Et c’est encore plus dramatique lorsque la mère est veuve. Elle doit assumer seule toutes les responsabilités, c’est-à-dire, assurer le gîte, le couvert, les études, les soins de sa famille et en plus gérer son enfant Schizophrène (aucune femme de ménage ne veut prendre cette responsabilité) toute sa famille lui tourne le dos et elle est donc marginalisée et pointée du doigt comme si elle était responsable de la maladie de son enfant.

Pourtant, la schizophrénie (ou autres troubles psychiques) est une maladie du cerveau comme n’importe quelle autre maladie qui peut atteindre n’importe qui, n’importe quand (à partir de l’âge de l’adolescence et au-delà) c’est une maladie démocratique qui ne fait aucune distinction ni de race, ni de religion, ni de statut social (1 % de la population mondiale en est atteinte).
Les familles ont besoin de respirer de temps en temps, reprendre de l’énergie pour faire face à la maladie de leur proche. Mais lorsque la famille tombe malade ou vient à mourir, qu’adviendra-t-il de ces malades souffrant de troubles psychiques et donc handicapés.

Nul doute qu’ils seront livrés à eux-mêmes et deviendront des clochards errants ? Et c’est là l’importance de la création d’un centre qui permettra de soulager bon nombre de familles et de malades.
C’est l’important projet de l’Association Amali « mon espoir ».

« Il sera un centre pilote qui sera réalisé avec nos partenaires et tout ceux qui viendront pour s’associer à notre action » conclut Mme Tihami.

Ce projet sera présenté au mois d’octobre prochain au cours d’une rencontre à Casablanca plus précisément le 10 Octobre (28 Ramadan) à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, dont la date est fixée par l’OMS, une grande manifestation à l’hôtel Royal Mansour avec ftour, avec deux conférences animées par les professeurs Driss MOUSSAOUI (Directeur de l’hôpital psychiatrique Ibn Rochd) sous le thème : l’accompagnement des malades en souffrance psychique et Y. MOHI (Directeur du centre psychiatrique de Berrechid) sous le thème : l’estime de soi. Lors de cette rencontre une soirée de musique andalouse sera animée par BAJEDDOUB.

L’association Amali œuvre pour l’accompagnement des malades schizophrènes ou atteints de troubles apparentés, à travers divers ateliers artistiques, sportifs, intellectuels ou autres selon leurs besoins, leurs spécificités et leurs capacités. Dans ce sens, l’association AMALI a signé une convention avec l’hôpital Ibn Rochd pour équiper la cellule d’ergothérapie. Objectif permettre aux malades hospitalisés et en voie de stabilisation de pouvoir bénéficier de ces ateliers au sein du Centre Psychiatrique Universitaire “cpu ibn roche”. D’autre part plusieurs artistes ont accepté d’accompagner cette action en encadrant des ateliers de théâtre, peinture, musique, chant, travaux manuels, informatique, sport... Le démarrage de ces activités a eu lieu le 5 juin 2007.

Pour en revenir au CAT (centre d’aide au travail), c’est une structure intermédiaire entre le l’hôpital et le retour des malades dans leurs familles après stabilisation. L’objectif étant de permettre à ces personnes de se reconstruire, d’apprendre l’autonomie, de retrouver l’estime de soi, de réintégrer la société avec un encadrement spécialisé.
« Nous souhaiterions que la santé mentale soit parmi les priorités de la santé publique, car il n’y a pas de santé sans la santé mentale » conclut Mme Tihami

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