Il faut compter entre 3 et 5 ans avant qu’un établissement puisse recevoir son accréditation. Mais une fois la faculté accréditée, on va accueillir ses étudiants et ses professeurs à bras ouverts partout dans le monde», explique Houssaine Louardi, doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et initiateur du projet. Plusieurs pas ont cependant été franchis. En effet, l’OMS (Organisation mondiale de la santé), sollicitée en juillet 2006 afin d’accréditer les études médicales à la faculté de médecine de Casablanca, a conseillé d’élargir cette démarche au niveau national. Ainsi, les six partenaires (4 facultés de médecine et de pharmacie et 2 facultés de médecine dentaire) ont entrepris une démarche collective en collaboration avec l’OMS. Ils ont mis en place un comité national et des comités locaux chargés de l’accréditation.

Depuis, le travail va à un rythme soutenu. Cette année 2007 a ainsi connu l’élaboration de normes nationales. Il s’agit de normes de base que chaque école doit impérativement satisfaire. Des normes de qualité, conformes au consensus international sur les pratiques optimales relatives au fonctionnement des écoles de médecine et à l’enseignement médical, doivent également être appliquées. «Tout ceci se base sur la gestion», insiste le professeur Louardi.

D’autres démarches doivent suivre. Le processus d’accréditation comprend en effet l’autoévaluation de la faculté de médecine ainsi que l’évaluation externe basée sur le rapport d’autoévaluation en plus des visites des sites. L’évaluation externe est assurée par des visiteurs externes et des experts nationaux et internationaux. Par la suite, un rapport final de l’équipe de visite contenant des recommandations est élaboré avant de rendre la décision d’accréditation. Il est à noter que cette décision est basée exclusivement sur la satisfaction ou non des normes, valide pour une période limitée dans le temps, en général entre 5 et 12 ans. La démarche d’accréditation nécessite ainsi une mobilisation générale ainsi qu’une prise de conscience de tous les partenaires. «Il faut avoir le courage d’entrer dans ce processus, qui est un processus irréversible. L’accréditation peut en effet nous être refusée. Mais je pense que nous avons les potentialités requises pour y parvenir», tient à souligner M. Louardi.

L’accréditation en bref

L’accréditation est la vérification qu’une institution répond à un ensemble d’exigences formelles, voire légales, formulées par une autorité politique ou scientifique pour promouvoir l’excellence en matière d’enseignement et de recherche. Ce processus est devenu de nos jours une obligation sociale, imposée notamment par le courant d’internationalisation du marché de l’emploi des universitaires et du recrutement des chercheurs et professeurs comme la mobilité croissante des étudiants. L’accréditation doit être basée sur des normes, soutenues par un instrument législatif.

Hajar DEHHANI