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Le matin | Maroc | 01/07/2007
Le code du travail en vigueur actuellement au Maroc impose la création de services médicaux dans les entreprises industrielles, commerciales et d'artisanat lorsqu'elles emploient plus de 50 salariés. L'entreprise doit prendre en charge tous les frais liés à l'organisation et de contrôle du service médical. Evidemment, le fonctionnement du service médical ou le suivi des employés est assuré par un médecin du travail.
Ce dernier doit être titulaire d'un diplôme attestant qu'il est spécialiste en médecine du travail. La mission du médecin du travail est avant tous une mission préventive. Elle consiste à la réalisation d'examens médicaux nécessaires. Il doit également veiller à éviter toute altération de la santé des salariés à cause de leur travail, notamment à travers la surveillance des conditions d'hygiène dans les lieux de travail, les risques de contamination et l'état de santé du personnel.
Le code du travail implique également les employés puisqu'il prévoit la formation de deux employés aux techniques et méthodes des premiers secours en cas d'urgence dans les ateliers où s'effectuent des travaux dangereux. Pour parer à ce genre de problèmes, le médecin du travail se voit habiliter par le code à proposer des mesures individuelles telles que des mutations de poste que le chef de l'entreprise doit prendre en considération.
C'est un rôle de conseiller que le médecin peut jouer à l'intérieur de l'entreprise concernant les nouvelles techniques de production et les substances et produits nouveaux.
Un conseil de la médecine du travail
Le code du travail l'annonçait déjà depuis son entrée en vigueur en 2004 et c'est aujourd'hui même que cela se réalise (ou c'est désormais chose faite). En effet, le Conseil de médecine du travail et de prévention des risques professionnels a tenu jeudi 28 juin, sa première réunion, à l'initiative du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle.
Cette rencontre, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du code du travail pour la promotion de la santé en milieu du travail. Présidé par le ministre de l'Emploi, ce conseil est chargé de présenter des propositions afin de promouvoir l'inspection de la médecine du travail. Ces mesures rigoureuses prévues par le Maroc trouvent leur explication dans le nombre important des travailleurs exposés à des dangers, notamment dans le secteur minier et maritime. Seule une politique impliquant tous les acteurs concernés est susceptible de réduire le risque.
Selon l'Institut supérieur des pêches maritimes, 24.000 personnes sont victimes des accidents de mer chaque année à travers le monde. Au Maroc, le taux moyen des accidents mortels s'est établi cette année à 65 pour 100.000 marins pêcheurs. Ces chiffres donnent une idée sur le danger inhérent à ce genre d'activités. Le rôle des ingénieurs de sécurité et des médecins des inspections du travail est capital pour prévenir ces menaces.
L'actuel code leur a donné plus de pouvoirs, «on est devenu ingénieurs
assermentés», lance Anas El Yamin, ingénieur de sécurité
chargée de l'inspection du travail.
A l'inspection du travail de Casablanca, ils sont deux ingénieurs de
sécurité. Leurs missions consistent à prévenir les
risques, à contrôler et à inspecter l'application des dispositions
du code du travail. «Le travail qu'on effectue est beaucoup plus un travail
d'assistance et d'accompagnement des entreprises au niveau de Casablanca»,
poursuit El Yamin.
Les ingénieurs de sécurité apportent leurs assistances
d'abord aux inspecteurs généralistes du travail en donnant des
informations techniques et complexes inhérents à certains secteurs
d'activité.
Ensuite, ils donnent des conseils aux entreprises en matière d'hygiène
et de sécurité et peuvent même intervenir en tant qu'experts
externes. Sécurité dans les entreprises signifie également
une prévention contre les maladies et accidents professionnels.
L'inspection compte des médecins qui font un suivi et un contrôle du travail effectué par le médecin de l'entreprise. Seulement, cinq médecins du travail couvrent les entreprises de Casablanca. Les visites de ces médecins se font sur une demande des salariés, des chefs d'entreprise et des inspecteurs du travail.
Un arrêté du ministère de la Santé a répertorié 90 maladies professionnelles définies comme telles. Les maladies respiratoires comme les pneumoconioses, maladies dues à l'inhalation de poussières d'origine industrielle, sont très répandues au Maroc, selon le Dr Khadija Harourate, médecin inspecteur du travail. Concernant les accidents du travail, il n'existe pas de statistiques précises. La cause est toute simple, aucun organisme ne s'en occupe.
Les acteurs proches de ce domaine comme les assurances se contentent de traiter les dossiers d'accidents qui les concernent. Seules 300 maladies professionnelles sont déclarées chaque année au Maroc. Ce chiffre ne reflète pas la réalité, selon le Dr Harourate, comparé aux risques professionnels. Cela serait dû à plusieurs facteurs, notamment le manque de sensibilisation des employés. C'est l'un des problèmes qui persistent toujours. Certes l'actuel code du travail apporte des innovations importantes en matière de sécurité mais leur application prendra un peu plus de temps.
La mise à niveau de l'entreprise
Le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Mustapha Mansouri, a affirmé, jeudi à Rabat lors de la première réunion du Conseil de la médecine du travail et de la prévention des risques professionnels, que la mise à niveau de l'entreprise marocaine et le renforcement de sa compétitivité sont tributaires de la promotion de la médecine du travail et de la prévention des accidents et des maladies professionnels.
Les accidents du travail ont des répercussions négatives aussi bien sur l'entreprise qu'aux niveaux social et économique, a souligné M. Mansouri. Le ministère prévoit également la mise en place d'inspections de médecine du travail à Tanger, Settat, Marrakech et à Agadir, ainsi que l'organisation de campagnes de sensibilisation pour la mise sur pied de services médicaux du travail autonomes ou communs entre les entreprises et les commissions de sécurité et de santé.
La réunion s'est soldée par la création des groupes de
travail chargé du suivi des questions évoquées lors de
la rencontre de Rabat.
L'une des questions soulevées notamment est liée à la création
de services médicaux interentreprises.
Ces genres de services qui doivent être créés dans les zones industrielles regroupant plusieurs entreprises à la fois n'existent pas au Maroc. Une seule tentative pour la création d'un service médical interentreprises qui date de 1957 avait échoué.
Le Conseil de la médecine du travail va étudier une autre formule pour la création de ses services. Autre problème débattu lors de cette rencontre, les données sur les accidents de travail n'existent pas. Aucun organisme n'est chargé des statistiques sur ces accidents. Le Conseil se penchera sur les solutions éventuelles à ce problème.
M.B
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