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Le matin | Maroc | 03/07/2007
Des troubles relationnels apparaissent une fois sur quatre avec le conjoint
et qui sont liés aux problèmes somatiques et sexuels.
«La ménopause peut entraîner chez la femme à moyen
terme une sécheresse vaginale et une diminution de la libido»,
explique le Pr Ghazli.
Face à cette situation dans laquelle les femmes sont les premières
à souffrir, peu de choses ont été entreprises.
Il y a eu quelques pas timides faits dans ce sens, telle l'intégration
de la ménopause pour la première fois dans le carnet de santé
de la femme. Mais en règle générale, la prise en charge
en tant que telle incluant l'aspect médical, psychologique et métabolique
fait toujours défaut.
«Nous n'avons pas encore au Maroc des campagnes de dépistage massif. Pourtant près de 31% de la population rurale se trouve à plus de 10 kilomètres d'un établissement de santé et les femmes sont les premières à en pâtir.
Par ailleurs, traiter une femme ménopausée ne veut pas dire traitement
par les hormones.
La ménopause est un tournant important dans la vie d'une femme. Elle
survient vers 50 ans, ce qui signifie que la femme va vivre ménopausée
encore 30 à 35 ans.
Elle a donc besoin d'être épaulée et suivie. Du point de vue socioéconomique, le statut de la femme est en train de changer. Elle est de plus en plus active dans la société. Or, si elle n'est pas traitée convenablement, son rendement va diminuer. D'où la nécessité de prendre en charge ces femmes de manière globale», souligne le Pr. Ghazli.
La prise en charge est d'autant plus importante, puisque ménopause signifie
également maladies chroniques ; c'est
d'ailleurs un des aspects de la vieillesse.
A ce moment-là, l'être humain commence à devenir plus faible
et donc plus vulnérable. Aussi, l'hypertension, le diabète, les
complications cardiovasculaires doivent être surveillés de très
près.
«Mis à part ces maladies, il faut également penser aux tumeurs.
Le cancer du sein est le premier cancer gynécologique de la femme. C'est
un fait, les femmes ménopausées auront plus de risque d'avoir
un cancer à cause de leur âge avancé et de la carence hormonale.
Aussi, il faut voir la ménopause comme une occasion pour les femmes de
se remettre en question, de faire un bilan de santé général
et gynécologique.
La femme a la chance d'avoir des organes accessibles à l'examen clinique contrairement aux hommes. Les examens de dépistage vont être plus faciles et vont nous permettre de découvrir les stades précancéreux et donc de guérir les femmes à 100% avec des moyens thérapeutiques faciles, non coûteux et surtout en évitant de les mutiler», poursuit le Pr. Ghazli.
Une raison donc de plus pour sensibiliser et informer les femmes, généraliser
l'accès aux soins, leur éviter de souffrir et enfin organiser
des dépistages de masse dans tous le pays. Avant d'être une maladie,
la ménopause est avant tout
un phénomène socioculturel qui touche la moitié de la population
!
Le THS, non remboursable
Seules 1 à 2 % des femmes ménopausées suivent un traitement
hormonal substitutif pour atténuer les troubles liés à
la ménopause, et ce pour plusieurs raisons.
L'analphabétisme vient en tête. Peu de femmes en effet savent véritablement
ce qu'il leur arrive et ne cherchent pas à aller se faire soigner.
Il y a donc un manque de communication et de sensibilisation sur la maladie.
La deuxième raison qui explique le faible taux de femmes traitées
est la difficulté d'accéder aux soins.
Et enfin, la cause majeure qui fait que les femmes souffrent de la ménopause
en silence est la cherté des soins.
Le coût du traitement varie entre 100 à 200 DH par mois. A cela, il faut additionner les consultations, les bilans… «C'est la raison principale qui explique pourquoi nous n'avons pas de traitement massif de la ménopause.
Par ailleurs, le THS n'est pas remboursable. On ne peut pas faire de médecine
préventive si on ne rembourse pas.
Et c'est justement sur ça que doivent se mobiliser tous les efforts.
Il est injuste de laisser des femmes souffrir alors que nous pouvons y remédier»,
dit le Pr Ghazli.
D.Z.M.
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