Sachant que les enfants sont plus susceptibles que les adultes de succomber à la diarrhée car leur corps se déshydrate plus rapidement, un enfant sur 200 en meurt. Ces décès sont principalement dus à la déshydratation. Aussi et dans le souci de progresser vers la réalisation de l'Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD), consistant à réduire de deux tiers, d'ici 2015, la mortalité de l'enfant, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'UNICEF viennent d’annoncer une nouvelle formule pour la fabrication des sels de réhydratation orale (SRO). Ce nouveau traitement permettra de mieux lutter contre les diarrhées aiguës.
La dernière formule améliorée de SRO, qui sont absorbés par l'intestin grêle et qui remplacent l'eau et les électrolytes perdus, contient moins de glucose et de sodium, ce qui permet une absorption plus rapide des liquides, réduit la nécessité du recours aux perfusions et facilite le traitement des enfants souffrant de diarrhée aiguë non cholérique.

L'OMS et l'UNICEF ont conjointement publié des directives pour la production des nouveaux SRO et recommandent aux pays de les fabriquer et de les utiliser à la place de la formule précédente. Elles ont également fait savoir, dans un communiqué conjoint, qu'elles aideront les autorités nationales à élaborer des directives et des procédures de fabrication pour la nouvelle composition. La mise en place d'une production locale de SRO sera une étape essentielle pour permettre aux pays de répondre à leurs propres besoins dans la lutte contre les maladies diarrhéiques, ont indiqué, encore, les deux organisations.
Selon l'OMS et l'UNICEF, la thérapie par réhydratation orale devrait être associée à des conseils en matière d'alimentation. La fourniture de suppléments de zinc (20 mg de zinc par jour pendant 10 à 14 jours) et la poursuite de l'allaitement au sein au cours des épisodes de diarrhée aiguë protègent contre la déshydratation et réduisent la consommation de protéines et de calories, ce qui permet d'obtenir un effet maximum sur la réduction de la diarrhée et de la malnutrition chez l'enfant, ont-elles fait savoir. En fait, la pratique de "mettre au repos le tube digestif" avec l'idée de stopper la diarrhée par cette procédure date des années 1960 jusqu'au début 1970. On recommandait 24h à 48h de jeûne, pendant la réhydratation, puis une réintroduction très lente et progressive des aliments par voie orale, spécialement du lait. A l’époque, on craignait beaucoup l'intolérance secondaire au lactose, et ceci malgré le fait déjà évident que le lait de femme, contenant exclusivement du lactose, était le mieux supporté lors de diarrhées aiguës du nourrisson. Pourtant, il y a plus de 50 ans, des spécialistes recommandaient une attitude plus proche des connaissances actuelles. Il a donc fallu redécouvrir qu'il était nettement préférable de nourrir l'enfant le plus vite possible lors de diarrhées aiguës.

La diarrhée est un symptôme, ce n'est pas une maladie en soi. Elle est causée par un excès d'eau dans les selles, soit parce que le transit intestinal n'absorbe pas assez d'eau, soit parce que la sécrétion d'eau est excessive ou parce qu'il y a une altération de la motilité. Elle est généralement le symptôme d'une infection causée par une bactérie, par un virus ou par un parasite. Les causes les plus fréquentes de la diarrhée sont les intoxications alimentaires (avec un début fulgurant de diarrhée), les intolérances alimentaires, les infections digestives virales (la gastroentérite par exemple), l'anxiété, les émotions intenses (syndrome du côlon irritable et parfois un effet secondaire de certains médicaments (les antibiotiques par exemple). Traitements et prévention La base du traitement est l'hydratation. Il importe de boire des jus de fruits et des boissons gazeuses. On doit éviter le café qui a pour effet d'augmenter l'évacuation. On ne doit pas non plus consommer des œufs crus (particulièrement dans les boissons) et les œufs dont la coquille est sale ou craquée. Dans certains cas, le recours aux antibiotiques est nécessaire.
Pour éviter toute contamination, il est essentiel de laver soigneusement les aliments avant de les consommer, de nettoyer les ustensiles, incluant la planche à découper, ayant servi à la préparation de viande et de volaille, de se laver les mains à l'eau et au savon après avoir manipulé ce type d'aliment, de bien cuire sans tarder la nourriture et de réfrigérer les restes rapidement. La diarrhée du voyageur, communément nommée «turista», est un autre type de diarrhée qui affecte chaque année un nombre important de voyageurs. Ce type de diarrhée se contracte lors de voyages dans des pays où l'eau contient certains germes. Mais pour un organisme qui n'est pas habitué à ces germes, la consommation d'eau ou d'aliments contaminés provoque souvent la turista. En général, quelques précautions suffisent à l'éviter. Ne pas boire l'eau du robinet, ne pas consommer les glaçons faits avec cette eau, ne pas l'utiliser pour se brosser les dents. Ne pas manger de fruits ou de légumes que l'on ne peut pas peler ou cuire, et éviter les viandes et les poissons qui ne sont pas bien cuits. La turista disparaît en général d'elle-même. Les mêmes recommandations qu'en cas de diarrhée aiguë s'appliquent. Si les symptômes persistent, un traitement aux antibiotiques peut se révéler nécessaire.

Nadia Ziane