Lors de la conférence de presse, tenue mardi dernier à Casablanca, deux points essentiels ont été soulevés. Il s'agit des nouvelles méthodes prometteuses de traitement du cancer du sein et de l'importance d'inclure la prise en charge médicale des thérapies innovantes ayant trait à la cancérologie dans les nouvelles dispositions de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et du Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis (RAMED). Les organisateurs de cet événement appellent les décideurs des systèmes de remboursements de maladies au Maroc à intégrer, dans leur programme-santé, ces thérapies novatrices, non prises en charge dans la nouvelle nomenclature.

Houcine Maaouni, président de la Société Royale marocaine de gynécologie obstétrique et Habib Faouzi, président de la Fédération du centre privé d'oncologie, ont présenté lors de ce débat "Les actualités, diagnostics et thérapeutiques du sein et du col localement avancés ". A ce sujet, ils ont exposé les récentes armes anti-cancer du sein comme par exemple les "nouvelles molécules de l'anti-HER2, un traitement contre les formes les plus agressives du cancer du sein, et qui offre aujourd'hui la possibilité d'une réduction très importante (46 %), du risque de reprise du cancer chez des femmes souffrant d'un cancer du sein HER2 positif aux premiers stades après chirurgie et radiothérapie ". Aussi, poursuivent ces médecins, une autre formule de soins, l'anti-VEGF a montré, d'autres part, une efficacité accrue dans les formes avancées du cancer du sein. Pour eux, les thérapies avec le Bevacizumab et le rhuMAb-VEGF en combinaison avec une chimiothérapie, améliorent considérablement la survie, sans progression de la maladie, chez les patientes dont le cancer du sein avec métastases n'a jamais été traité.
Le cancer du sein est l'un des plus répandus chez les femmes et touche près d'une femme sur dix au Maroc. La prévention et le dépistage sont des points capitaux pour sauver les malades atteints de cancer. L'importance de ces aspects a été réitérée lors de ce séminaire tout comme le vaccin face au cancer du col de l'utérus, qui s'adresse en priorité aux jeunes adolescentes, avant le début de leur vie sexuelle. " Les adolescentes pourraient également être sollicitées, car bien que ne souffrant pas directement de cette infection, elles servent souvent de " réservoir " et peuvent la transmettre ", expliquent ces docteurs. Pour eux, la lutte contre le cancer du col de l'utérus repose aujourd'hui sur un dépistage régulier par frottis cervical et par la lutte contre les autres facteurs de risques connus comme les infections sexuellement transmissibles et le tabagisme.

A noter qu'entre huit et neuf pour cent des femmes développent un cancer du sein au cours de leur vie, ce qui fait de cette maladie l'un des cancers les plus courants chez la femme. Chaque année, plus d'un million de nouveaux cas sont diagnostiqués dans le monde, le nombre de décès dus à cette maladie s'élève à environ 410.000 par an. Ces médecins précisent que le cancer du col de l'utérus et celui du sein, sont certainement parmi les plus fréquents chez la femme. Ils soulignent qu'ils tuent près de 300.000 femmes chaque année dans le monde et qu'au moins 80 % des décès par cancer du col utérin se produisent dans les pays en développement, en particulier dans les régions les plus pauvres d'Asie du Sud, d'Afrique subsaharienne et d'Amérique latine. "Cette maladie est pourtant susceptible de guérir dans 100 % des cas si le diagnostic est précoce ", soulignent-ils. Ils concluent que le vrai combat réside dans une véritable organisation de dépistage. Par ailleurs, la Fédération des centres privés d'oncologie organise une journée-débat pour informer, à leur tour, des médecins de diverses spécialités sur ces dernières thérapies encourageantes du cancer du sein et de l'utérus, aujourd'hui au Centre de conférence Mohammed VI à Skhirat.

Latifa Benali