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Le matin | Maroc | 06/06/2007
Il faut savoir que l'hépatite virale coûte en moyenne 100.000 DH que les patients sont obligés de sortir de leur poche en attendant que l'assurance maladie les rembourse. Les affiliés à la CNSS ne récupèrent que 70% des coûts. Quant aux 30% restants, ils sont à leur charge.
Pour un malade qui a un salaire de 3.000 DH ou moins, ces charges ne sont pas faciles à assumer, sachant qu'il a, dans sa vie, d'autres besoins et dépenses à couvrir. Et quand on sait que les hépatites touchent 1.000.000 de Marocains, on comprend l'inquiétude de SOS Hépatites, une association qui vient en aide aux patients hépatiques.
Des conclusions sur lesquelles tous les organismes de remboursement ont été d'accord lors d'une rencontre d'information et d'échange entre les acteurs majeurs qui interviennent dans la prise en charge de cette maladie. Autour d'une même table, se sont trouvés réunis des représentants de l'Assurance maladie obligatoire tels que le ministère de la Santé, l'Agence nationale de l'assurance maladie, la Cnops, la CNSS, les assureurs privés et les représentants des médecins généralistes et spécialistes.
Tous avaient un même objectif : débattre des conditions de la
prise en charge des malades atteints d'hépatites B et C au Maroc et ouvrir
le dialogue pour trouver les moyens d'améliorer les taux de
remboursements et d'accélérer les délais. En fait, Driss
Jamil, président de l'association SOS Hépatites, a compris que
le meilleur moyen de faire bouger les choses était de porter le débat
sur la scène politique.
«Nous ne pouvons qu'applaudir les efforts de la Cnops à faciliter l'accès aux soins des patients adhérents. Par contre, la CNSS devrait se pencher sérieusement sur le problème de la quote-part patient. Le malade doit débourser 30% du prix du traitement de sa poche et cela constitue une grande barrière pour la plupart des patients de cet organisme», se plaint-il.
Pourtant, l'Agence nationale de l'assurance maladie (Anam) a définit une liste de 41 pathologies dites maladies graves ou invalidantes nécessitant des soins de longue durée ou particulièrement coûteux. Les hépatites virales B et C figurent sur cette liste et sont reconnues en tant qu'affections de longue durée (ALD). Elles sont donc censées être remboursées chez les deux payeurs de l'AMO, à savoir la Cnops et la CNSS de manière homogène et facilitant l'accès des patients aux soins.
Ce à quoi répond Bouchaib Mourjane, directeur du conventionnement et de la normalisation de l'Anam : «La CNSS, qui est un nouvel assureur, se contente d'appliquer le taux qui est imposé par la loi. A savoir 90% quand le patient choisit le secteur public et 70% quand il va vers les établissements de soins privés. Mais elle est en train de travailler pour améliorer ce taux. Cette réforme constitue un axe prioritaire dans son plan d'action».
Sans avoir apporté des solutions miracles à la problématique
de la prise en charge des hépatites par l'AMO, cette conférence
aura au moins mis sur les rails un processus de dialogue qui devrait mettre
fin à la cacophonie qui sévit entre assureurs, professionnels
de la santé et prestataires
de soin. Pour SOS Hépatites, c'était surtout une occasion pour
lancer un appel à la CNSS afin de supprimer la participation du patient
et d'adopter la même procédure que la Cnops.
Le même appel est adressé aux sociétés privées
d'assurance afin qu'elles s'alignent sur les meilleures pratiques des caisses
de remboursement en matière de maladies coûteuses ou de longue
durée.
Cela pour le bien du patient mais aussi pour réaliser des économies
dans le futur.
Si un patient "coûte" environ 100.000 dirhams aujourd'hui,
il pourra coûter plus d'un million de dirhams dans les 10 à 15
ans à venir, une fois les complications installées…
Les médicaments, parent pauvre de l'AMO
Le remboursement des médicaments comprend ceux qui traitent directement
les hépatites virales. Taxée d'incomplète, la liste des
produits remboursables a été fortement critiquée.
Néanmoins, l'Anam rappelle que cette liste n'est pas figée et qu'elle est appelée à s'allonger. «Une commission de scientifiques sera formée pour proposer au ministre une liste de molécules à introduire. Côté prévention, les vaccins anti-hépatite B sont pris en charge dans le cadre de cette liste.
Par ailleurs, un important chantier est ouvert. Il concerne l'élaboration d'un référentiel de prise en charge», assure Bouchaib Mourjane, directeur du conventionnement et de la normalisation de l'Anam. La société scientifique s'active dans ce sens. Le concours des associations est fortement recommandé pour le compléter.
Même les laboratoires pharmaceutiques se disent prêts à adhérer à ce grand projet.
Kenza Alaoui
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