Les organisateurs de cet événement comptent bien profiter de cette journée pour justement appeler les décideurs des systèmes de remboursements de maladies au Maroc, à donner la priorité aux malades atteints de cancer et à inscrire dans leurs objectifs, l'accès du patient aux thérapies nouvelles, innovantes et efficaces.
«Il est important que la prise en charge médicale des thérapies innovantes dans le domaine de la cancérologie soit prévue dans les nouvelles dispositions de l'AMO et du RAMED», insistent-ils ainsi. De même, ajoutent-ils, il est urgent que l'ANAM (Agence Nationale de l'Assurance Maladie) inclue dans son programme-santé ces thérapies novatrices, non prises en charge dans la nouvelle nomenclature.
D'aucuns concèdent volontiers que le cancer est une maladie courante dans le monde. En fait, entre huit et neuf pour cent des femmes développent un cancer du sein au cours de leur vie, ce qui rend cette maladie l'un des types de cancers les plus courants chez la femme. Chaque année, plus d'un million de nouveaux cas sont diagnostiqués dans le monde, le nombre de décès dus à cette maladie s'élevant à environ 410.000 par an.
Le cancer du col de l'utérus, avec celui du sein, sont parmi les plus fréquents cancers chez la femme. Le premier tue près de 300.000 femmes chaque année dans le monde et affecte de manière disproportionnée les plus pauvres et les plus vulnérables. Au moins 80 % des décès par cancer du col utérin se produisent dans les pays en développement, en particulier dans les régions les plus pauvres d'Asie du Sud, d'Afrique subsaharienne et d'Amérique latine.
Outre les traitements classiques du cancer (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, qui peuvent être combinés, pour accroître leur efficacité) la recherche sur le cancer développe de nouveaux traitements.
A ce propos, l'arsenal thérapeutique au Maroc à l'instar de l'Europe et des USA s'est enrichi par des nouvelles molécules comme l'anti-HER2 contre les formes les plus agressives du cancer du sein, et qui offre aujourd'hui la possibilité d'une réduction très importante (46%) du risque de reprise du cancer chez des femmes souffrant d'un cancer du sein HER2 positif aux premiers stades après chirurgie et radiothérapie. Quant au cancer du col de l'utérus, cette maladie est susceptible de guérir dans 100% des cas si le diagnostic est précoce. Le vrai combat réside donc dans une véritable organisation de dépistage. Le frottis reste ainsi la meilleure des préventions. Ce test doit être systématique et pratiqué une fois par an, en particulier par les femmes sexuellement actives ou ayant atteint l'âge de 18 ans. En effet, les lésions précancéreuses sont généralement insidieuses et ne donnent souvent aucun symptôme. Le frottis est un examen simple, efficace et indolore. Il consiste à prélever des cellules du col de l'utérus afin qu'elles soient examinées sous microscope. Ainsi, il est possible de détecter très tôt les cellules anormales.
Ainsi le dépistage permet ainsi une plus longue espérance de vie des patients atteints d'un cancer.

Meyssoune Belmaâza