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Revue de presse

Déchets hospitaliers : Des plans d'action à mettre en œuvre ; Vers la normalisation du secteur de traitement des ordures médicales

Le matin | Maroc | 23/05/2007

Seringues, lames de bistouris, plâtres, pansements, scalpels, gants, sondes, fœtus, placentas, fragments d'organes, les déchets hospitaliers ne finissent pas de s'entasser. En effet, les hôpitaux marocains produisent chaque année plus de 45 000 tonnes de déchets de toutes sortes.

Comment se débarrasse-t-on de ces produits parfois dangereux et toxiques ? Qu'est ce qui handicape le secteur de traitement des déchets dans notre pays et qu'en est il des perspectives ? Au Maroc, chaque année, les hôpitaux et cliniques dégagent une très grande masse, (5 à 10%) de sous-produits hospitaliers, auxquels viennent s'ajouter ceux issus des cabinets médicaux privés et des particuliers qui font usage de matériel médical (des seringues pour l'injection d'insuline, par exemple).

Il y a quelques années, le ministère de la Santé avait fait l'acquisition de 21 broyeurs - stérilisateurs pour le traitement des déchets médicaux au sein des principaux hôpitaux provinciaux du Maroc, notamment à Casablanca, Safi, Agadir, Kenitra, Settat, Tanger, Fès, El Jadida…), au prix unitaire de 2 millions de dirhams, ce qui fait un budget de 40 millions de dirhams, cela est loin d'avoir résolu le problème.

Le fait est que ces engins sont mal exploités et que les déchets sont toujours mal éliminés.

D'où vient donc la faille ?

Une source du ministère nous a expliqué «qu'un simple ingénieur spécialisé peut s'occuper d'un broyeur- stérilisateur. Une formation dans ce sens a été élaborée.

De plus, le ministère de la Santé s'est engagé dans ce processus en distribuant de nouveaux stérilisateurs et en créant un budget pour certains hôpitaux. Quant aux décrets d'application de la loi 28-00 élaborée le 28 novembre 2000, ils sont en cours de finalisation».
La faute à qui alors ? Est-ce un manque d'engagement de la part des hôpitaux ?

M. Jafaar, chef de service au sein de la direction des hôpitaux, précise que pour venir au bout de cette faille, «Il faut que le secteur privé se mobilise dans ce sens, la création de sociétés de traitement de déchet s'avère importante de nos jours, ces dernières peuvent se doter d'usines ou de stations de collecte, de stérilisation et de destruction» en attendant, poursuit- il, «les services médicaux doivent continuer à sensibiliser et à former du personnel pour trier et collecter les déchets»

Par ailleurs et en attendant l'application de la loi 28-00, qui devrait prendre effet 5 ans après sa signature, la direction des hôpitaux continue le traitement des déchets en faisant impliquer des sociétés privées afin que la sous-traitance des «ordures» se poursuive toujours dans les principales villes. Des guides de sensibilisation sont toujours distribués dans le corps médical spécialisé.

De façon générale, il est incontestable que la non application d'une politique de gestion des déchets, la mauvaise sensibilisation aux risques pour la santé, le manque de ressources financières et humaines, la réglementation inadéquate des mesures d'élimination des déchets, demeurent les problèmes majeurs de la défaillance du secteur de déchets hospitaliers.

La gestion des déchets d'activité de soins exige une attention et une diligence accrues pour éviter une charge de morbidité considérable associée à des pratiques défectueuses, y compris l'exposition à des agents infectieux et des substances toxiques. Toutefois, quelle que soit la technique utilisée, les bonnes pratiques doivent être encouragées pour que le système fonctionne au mieux.

Par ailleurs, l'engagement et l'appui des autorités nationales sont indispensables pour améliorer la situation dans son ensemble et à long terme, même si des mesures immédiates peuvent être prises sur le plan local.

Cependant, la gestion des déchets liés aux soins fait partie intégrante des soins de santé, et si une gestion inadéquate des déchets provoque des problèmes de santé, ce sont les avantages des soins de santé dans leur ensemble qui se retrouvent réduits, voire ruinés.

Rajaa Kantaoui

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