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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 17/01/2023
Rapport : Selon un rapport des Nations Unies, le taux de mortalité infantile au Maroc est passé de 64 décès pour 1.000 en 1990 à 15 pour 1.000 en 2021. Le nombre de nourrissons décédés s’est établi à 10.000 en 2021 contre 45.000 en 1990.
Environ 5 millions d’enfants sont décédés avant leur cinquième anniversaire et quelque 2,1 millions d’enfants et de jeunes âgés de 5 à 24 ans ont perdu la vie en 2021, selon les derniers chiffres publiés par le Groupe interinstitutions des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité infantile (IGME). Ce nombre alarmant de décès aurait pu être évité s’il y avait un accès équitable à des soins de santé de qualité pour les mères, les nouveau-nés, les adolescents et les enfants. Le Maroc a réalisé d’importants progrès dans la lutte contre la mortalité infantile. Selon le rapport élaboré par plusieurs organisations, à savoir l’Unicef, l’OMS, la Banque mondiale et la Division de la population du département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, le taux de mortalité infantile est passé de 64 décès pour 1.000 en 1990 à 15 décès pour 1.000 en 2021.
Le nombre de nourrissons décédés s’est établi à 10.000 en 2021 contre 45.000 en 1990. Pour sa part, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans au Maroc est passé de 81 décès pour 1.000 naissances en 1990 à 18 décès pour 1.000 naissances en 2021, soit une réduction annuelle de 4,8%. A noter que le nombre de décès des enfants âgés de moins de 5 ans est passé de 58.000 en 1990 à 34.000 en 2000 puis à 12.000 décès en 2021. Selon les données du rapport, les garçons de moins de cinq ans sont les plus concernés par la mortalité infantile : 20 décès pour 1.000 naissances, contre 16 pour 1.000 naissances pour les filles. Au fur et à mesure que les enfants grandissent, le taux de mortalité diminue. Au Maroc, la probabilité de décès entre l’âge de 5 ans et 14 ans est de 2 sur 1.000 enfants âgés de 5 ans en 2021, soit 2.000 morts au total.
Les Nations Unies estiment ce chiffre à 6.000 en 1990, soit 9 décès sur 1.000. Malgré ces progrès significatifs en termes de réduction de la mortalité infantile, des efforts sont encore requis, notamment en soins de qualité en périodes pré et post natales pour réduire les décès évitables maternels et néonatals qui constituent une grande part des décès survenant avant l’âge de 5 ans. Des disparités importantes persistent entre les milieux sociaux ainsi qu’entre les milieux urbain et rural. Des efforts supplémentaires s’avèrent nécessaires pour remédier à ces inégalités persistantes. Au niveau mondial, le rapport relève un déclin du risque de mortalité tous âges confondus depuis l’an 2.000. Le taux mondial de mortalité des enfants de moins de 5 ans a ainsi chuté de 50% depuis le début du siècle, tandis que le taux de mortalité des enfants plus âgés et des jeunes a diminué de 36%.
Quant au taux de mortinatalité, celui-ci a enregistré une baisse de 35%. Le rapport note que ces améliorations sont le fruit des investissements supplémentaires consentis pour renforcer les systèmes de soins de santé primaires au profit des femmes, des enfants et des jeunes. Néanmoins, un net ralentissement des progrès a été constaté depuis 2010, et 54 pays n’atteindront pas la cible de mortalité infanto-juvénile fixée dans les Objectifs de développement durable (ODD). En l’absence de mesures rapides permettant d’améliorer les services de santé, les organisations internationales prévoient près de 59 millions de décès d’enfants et de jeunes avant 2030, auxquels viendront s’ajouter quelque 16 millions de mortinaissances. La survie des enfants continue de dépendre de la disponibilité de soins de santé de qualité. La majorité des décès d’enfants survient durant les cinq premières années de vie, voire au cours du tout premier mois suivant la naissance dans la moitié des cas. Les principales causes de décès chez ces nouveau-nés sont la prématurité et les complications lors de l’accouchement.
Plus de 40 % des mortinaissances surviennent pendant le travail. La plupart de ces décès sont évitables lorsque les femmes ont accès à des soins de qualité tout au long de leur grossesse et au moment de l’accouchement. Après les 28 premiers jours, ce sont les maladies infectieuses telles que la pneumonie, la diarrhée et le paludisme qui représentent la plus grande menace pour la survie des enfants. Par ailleurs, la pandémie a alimenté le plus grand recul continu des vaccinations depuis trois décennies, exposant les nouveau-nés et les enfants les plus vulnérables à un risque accru de mourir de maladies évitables.
Risque : Les chances de survie des enfants restent grandement tributaires de leur région d’origine. Ceux nés en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud sont de loin les plus défavorisés. En 2021, seulement 29% des naissances vivantes dans le monde ont eu lieu en Afrique subsaharienne, la région a enregistré 56% des décès d’enfants de moins de 5 ans, devant l’Asie du Sud (26% du total). Les enfants nés en Afrique subsaharienne encourent ainsi le plus haut risque de mortalité infanto-juvénile au monde, soit un risque 15 fois supérieur à celui observé chez les enfants d’Europe et d’Amérique du Nord. En outre, le taux de mortinatalité s’avère exceptionnellement élevé en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Sur l’ensemble des mortinaissances survenues dans le monde en 2021, 77% se sont concentrées dans ces deux régions et près de la moitié ont eu lieu en Afrique subsaharienne, où le risque de mettre au monde un enfant sans vie est sept fois plus élevé qu’en Europe et en Amérique du Nord.
Laila ZERROUR
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