La panoplie de prestations médicales au Maroc sera étoffée, dans quelques mois, par l’apport du nouveau test de diagnostic du cancer du sein. Première au Maroc, les nouveaux kits « Made in Morocco » permettront de renforcer le dispositif national de dépistage des cancers.

Le cancer du sein demeure une réalité triste qui inquiète de plus en plus les familles, d’un côté, et le corps médical, de l’autre, surtout en raison des coûts élevés des tests de diagnostic et des longs délais d’attente. D’autant que, si l’on se réfère aux derniers chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’on constate qu’une femme sur huit risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie.

Il reste même la forme de cancer la plus répandue au Maroc avec près de 10.500 femmes diagnostiquées chaque année, mais aussi la plus meurtrière avec une proportion de 28% des décès. Des chiffres préoccupants qui attirent l’attention sur la dangerosité de cette pathologie pour de nombreuses femmes.

C’est pour assurer le diagnostic précoce des patientes et de lutter contre le cancer du sein qu’intervient le nouveau test 100% marocain qui sera disponible dans quelques mois sur le marché national, tel que l’a indiqué Hassan Sefrioui, membre du comité d’administration de la Moroccan Foundation for Advanced Science, Innovation and Research (MASciR).

Si le Maroc reste dans de multiples cas dépendant de l’offre internationale, généralement coûteuse, en matière de tests mais également en termes de médicaments pour le traitement des cancers, les nouveaux kits de diagnostic du cancer du sein, en cours de production depuis 2010, viendront renforcer le dispositif de dépistage des cancers en vue de réduire la dépendance du Royaume des importations de l’Europe et des Etats Unis. Il permettra aussi, selon Dr Hassan Sefrioui, de réduire les coûts et les délais d’attente pour les patients. « Le prix du kit peut être le double du coût de sa fabrication locale », a-t-il précisé.

Et de souligner : « Auparavant, tous les échantillons devaient être envoyés en France pour analyse, prolongeant et retardant le traitement ». Cependant, les nouveaux kits de test fabriqués localement permettront, selon la même source, d’obtenir les résultats en quelques heures seulement.

La production des kits de diagnostic 100% marocains a été saluée par les professionnels de la médecine. Ces derniers comptent sur le diagnostic précoce pour limiter le taux de mortalité des cancers. « C’est une très bonne nouvelle surtout que c’est un test fabriqué au Maroc et par les Marocains », s’est félicité Dr Mounir Bachouchi, oncologue, ajoutant que la production locale est en mesure de rendre le test beaucoup plus accessible, surtout avec l’extension de la couverture maladie obligatoire.

Et d’ajouter : « Le fait que c’est un test 100% marocain montre bien Et d’ajouter : « Le fait que c’est un test 100% marocain montre bien que nous avons les moyens technologiques nécessaires pour développer nos propres tests pour ne plus faire appel aux importations extérieures ».

Dans ce sens, Dr Bachouchi a indiqué que le test salivaire de dépistage pourrait également apporter des réponses aux besoins qui se font sentir en la matière. « Aujourd’hui, des études sont menées en Europe pour s’appuyer sur le test salivaire, au lieu des campagnes de dépistage massives, pour déterminer les groupes qui présentent un risque de développer des cancers. Ces gens bénéficient d’une surveillance plus stricte en matière de mammographie et d’échographie mammaire », précise-t-il.

Outre le test de diagnostic du cancer Made in Morroco, un test de diagnostic de leucémie sera également disponible sur le marché national.

La pénurie des médicaments, hantise des malades du cancer

La cherté des coûts de traitement, voire l’absence de certains médicaments dans les pharmacies, demeure un casse-tête pour les malades du cancer. Un constat que le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb, attribue à l’inadéquation de l’offre et de la demande et aux perturbations que connaît le marché international. Pour surmonter cette situation, le ministre préconise la production de génériques des médicaments pour le traitement des cancers. « Nous devons travailler sur le générique du médicament original pour permettre aux malades de l’acheter à un prix abordable », a-t-il indiqué, lundi 9 janvier, à la Chambre des Représentants.

Afin d’assurer la disponibilité de la morphine pour les cancéreux, Khalid Ait Taleb a indiqué qu’un million de comprimés de morphines seront distribués au niveau national. En termes de soins de santé, le département d’Ait Taleb envisage de doter chaque région d’un pôle écologique pour réduire la pression sur les centres hospitaliers.

Mina ELKHODARI