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L'Opinion | Maroc | 12/12/2022
Le Maroc soutient pleinement l’initiative de l’Union africaine (UA) en faveur du développement d’une santé communautaire forte capable de renforcer la résilience des systèmes de santé, de contribuer à la sécurité sanitaire régionale et continentale et de promouvoir les efforts de développement durable, a déclaré, lundi à Kigali, le ministre de la Santé et de la Protection Sociale, Khalid Ait Taleb.
Le ministre a mis en exergue la première conférence africaine sur la réduction des risques, organisée au Maroc, il y a trois semaines et qui a été sanctionnée par la déclaration politique de Marrakech, qui a permis de mettre en évidence les spécificités qui caractérisent la dynamique du secteur de la santé dans sa confrontation dynamique et perpétuelle aux risques les plus divers, et ce, lors de son intervention dans un événement sur l’« Institutionnalisation du personnel de santé communautaire vers un système de santé communautaire durable et résilient en Afrique », tenu en marge de la 2ème Conférence Internationale sur la Santé Publique en Afrique prévue mardi à Kigali.
Par ailleurs, le ministre a affirmé que « c’est aussi grâce à toutes les crises auxquelles nous avons été confrontés, à un moment ou à un autre de notre histoire commune, qu’il est pertinent d’affirmer aujourd’hui que l’Afrique est forte de son expertise et de son recul face aux risques et aux menaces sanitaires ».
Ait Taleb a également abordé la nécessité d’inscrire la question de l’institutionnalisation du personnel de santé communautaire parmi les sujets à débattre, en marge de cette deuxième conférence internationale de santé publique.
Après presque trois années de lutte acharnée contre la pandémie COVID-19, la question est même d’autant plus pertinente qu’elle renvoie à d’autres questions de fond, à savoir la durabilité et la résilience des systèmes de santé, la centralité de la santé et de la protection sociale, dans l’espace des politiques publiques, et la sécurité sanitaire et de la souveraineté sanitaire d’une manière générale, a-t-il ajouté.
Dans le même sillage, le ministre a appelé à la nécessité de développer une politique continentale transnationale concertée, en matière de sécurité sanitaire, afin que l’Afrique puisse faire front commun contre la vulnérabilité commune de ses Nations vis-à-vis des risques sanitaires et environnementaux qui les menacent, mais aussi afin qu’elle puisse relever les défis futurs, désormais vitaux, de développement durable, soulignant la nécessité d’une couverture optimale en ressources humaines qualifiées.
Ait Taleb a cité les exemples de la peste, de la poliomyélite, de la grippe Espagnole, d’Ébola ou encore de la COViD-19, qui ont montré que les répercussions des risques sanitaires peuvent être dévastatrices, tant sur le plan humain que social, économique, financier, politique ou sécuritaire.
S’agissant du volet financier, le ministre a souligné que « Chaque dollar investi dans ce sens verra sa valeur décuplée, directement ou indirectement, si l’on compte les effets multiplicateurs directs de ces investissements et les pertes économiques évitées. Quoi de plus naturel dans ces conditions, que d’investir massivement dans de nouvelles générations de services de santé, avec des prestations intégrées et axés sur la personne, une fourniture viable, dans le temps et dans l’espace, des biens de santé et, surtout, le développement d’un capital humain adéquat, évolutif et pérenne ? »
Et d’ajouter que l’expérience mondiale, et l’expérience Marocaine, en particulier, prouvent que la mise en œuvre, dans des conditions appropriées, d’approches communautaires basées sur des agents issus des communautés qu’ils desservent, permet de créer et d’entretenir une dynamique et une mobilisation collective pour la santé, d’opérer des rapprochements inespérés entre les organisations de santé et la population desservie et de concilier les attentes, les besoins et les contraintes des uns et des autres. Les agents de santé communautaires participent en outre à lever certains obstacles d’accès aux soins et contribuent à réduire les iniquités et les inégalités sociales en la matière. Ils peuvent enfin, dans des contextes d’urgence sanitaire ou de crise humanitaire, renforcer les premières lignes de défense contre les risques de santé publique, a-t-il affirmé.
En outre, la mobilisation d’agents communautaires en faveur de la santé n’a pas d’impact potentiel que sur l’utilisation des services de soins ou l’amélioration du bien-être et de la qualité de vie de la population. Il est tout à fait possible qu’une mobilisation à grande échelle soit susceptible de stimuler le marché du travail, de promouvoir la justice et la cohésion sociale et de multiplier les opportunités de croissance économique, a-t-il expliqué.
À ce sujet, l’initiative de déploiement de deux millions d’agents de santé communautaires en Afrique, conformément à la décision issue des travaux de la 29ème session ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine, organisée en 2017, cette initiative est en harmonie avec les principes de dividende démographique que connait le continent, a-t-il déclaré.
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