En réaction aux informations rapportées par les journaux et les médias internationaux concernant la propagation du virus du chameau parmi les supporters présents à la Coupe du Monde de la FIFA 2022 au Qatar, le médecin Tayeb Hamdi se veut rassurant.

Alors que nombre de polémiques sont suscitées autour de la Coupe du Monde de football, qui se déroule au Qatar, un Coronavirus surnommé « virus du chameau » fait parler de lui lors de la compétition. De quoi s’agit-il ?

Depuis le coup d’envoi de cette compétition sportive, ni les autorités sanitaires du Qatar ni l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’ont signalé de cas de syndrome respiratoire du Moyen-Orient à Coronavirus (MERS-CoV) circulant entre les supporters.

Les cas de syndromes pseudo grippaux ou grippaux sont des infections respiratoires normales en cette saison hivernale. Il y a une recrudescence de cas et des contaminations respiratoires virales, principalement de Covid-19 qui est toujours là, de grippe saisonnière, de rhume qui touchent les enfants et les adultes. C’est la saison de toutes les infections respiratoires. Jusqu’à présent, il n’y a pas de nouveau virus. Le virus du chameau est un Coronavirus.

En 2001, s’est propagé en Chine le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), dû au premier Coronavirus. En 2011 est apparu dans les pays du Golfe, surtout en Arabie Saoudite, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), qui se propage entre les humains et les animaux. Quand on attrape le MERS, malheureusement, on a une chance sur trois de décès. Actuellement, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de la grippe cameline.

Donc, les personnes atteintes de Covid-19 peuvent-elles être atteintes de la grippe cameline ?

Malheureusement, on constate que les jeunes sont les plus exposés à attraper ce virus même s’ils ne sont pas les plus à risque pour développer des complications graves. Ils propagent le plus ces virus de par leur profil d’activité. Ils se déplacent et se rassemblent beaucoup. Dans cet événement mondial, tout le monde se croise. Il y a des rassemblements dans les stades et en dehors, notamment dans les restaurants, les hôtels, les aéroports… Donc, tous les ingrédients sont présents pour l’explosion de cas d’infections respiratoires virales qui donnent des symptômes : fièvre, céphalées, toux, maux de gorge, irritabilité, diarrhées...

A cela s’ajoute un autre élément. Le décalage horaire et le temps d’escale est évidemment à prendre en compte. Il y a donc un manque de sommeil, l’alimentation n’est pas équilibrée avec moins de légumes et fruits… Tout cela impacte négativement l’immunité et rend les gens plus vulnérables à attraper les virus. Ce sont des cas de Covid, même s’ils ne sont pas diagnostiqués.

Quelles recommandations faites-vous aux supporters - symptomatiques et asymptomatiques - présents au Qatar?

Vaut mieux prévenir que guérir. Il faut prendre toutes les précautions nécessaires. Il faut avant tout être vacciné contre le Covid-19. Il faut également respecter les mesures d’hygiène élémentaires et la distanciation. Concernant les personnes vulnérables, âgées et atteintes de maladies chroniques, de retour du Qatar, qu’elles soient symptomatiques ou asymptomatiques, elles doivent garder leurs distances pendant au moins une semaine pour éviter de contaminer les personnes de leur entourage.

Recueillis par Safaa KSAANI

AGENTS PATHOGÈNES PRIORITAIRES

Une liste révisée devrait être publiée au premier trimestre de 2023

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lance un processus scientifique mondial visant à actualiser la liste des agents pathogènes prioritaires, à savoir les agents susceptibles de provoquer des flambées ou des pandémies, afin d’orienter les investissements mondiaux et la recherche-développement (R-D), en particulier dans les vaccins, les tests de dépistage et les traitements.

L’OMS a réuni, le 18 novembre, plus de 300 scientifiques qui ont passé en revue les données probantes sur plus de 25 familles de virus et de bactéries, ainsi que sur la « maladie X ». La maladie X figure dans la liste pour indiquer un agent pathogène inconnu susceptible d’être à l’origine d’une épidémie internationale grave. Les experts recommandent une liste d’agents pathogènes prioritaires qui nécessitent des recherches et des investissements supplémentaires.

Le processus comprendra à la fois des critères scientifiques et de santé publique, ainsi que des critères liés à l’impact socioéconomique, à l’accès et à l’équité. La liste a été publiée pour la première fois en 2017 et le dernier exercice d’établissement des priorités a été effectué en 2018.

La liste actuelle comprend la Covid-19, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, la maladie à virus Ebola et la maladie à virus Marburg, la fièvre de Lassa, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), la maladie à virus Nipah et les maladies à Henipavirus, la fièvre de la vallée du Rift, la maladie à virus Zika et la maladie X. « Il est essentiel de cibler les agents pathogènes prioritaires et les familles de virus en matière de recherche-développement en vue d’une riposte rapide et efficace aux épidémies et aux pandémies.

Sans les importants investissements en R-D menés avant la pandémie de Covid-19, il n’aurait pas été possible de mettre au point des vaccins sûrs et efficaces en un temps record », a déclaré le Dr Michael Ryan, directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire. La liste révisée devrait être publiée au premier trimestre de 2023, annonce l’Organisation.