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Hespress | Maroc | 15/11/2022
C’est une nouvelle aventure dans laquelle s’est lancé le Maroc. Celle de produire des traitements et médicaments à base de cannabis. Pour se faire, et après la mise en place du cadre légal, la formation des cadres est l’une des étapes non négligeables pour le lancement de ce processus qui haussera le Maroc au rang des pays qui produisent des traitements médicaux à base de cannabis.
L’Association marocaine consultative d’utilisation de cannabis (AMCUC) en partenariat avec un laboratoire pharmaceutique, a lancé la troisième phase du programme « Kif Takwine », pour former 20 médecins et pharmaciens aux usages médicinaux et thérapeutiques du cannabis.
« C’est une formation organisée en collaboration avec des professeurs et chercheurs en cannabis, israéliens notamment. C’est une formation qui consiste à connaître très bien cette plante médicinale, ses constituants et ses composantes, puisque chaque année on découvre de nouvelles composantes. Mais on va s’intéresser cette année aux composantes déjà valides par des chercheurs depuis 30 ou 40 ans, notamment l’Israélien, Pr. Raphael Mechoulam, reconnu comme le père de la science du cannabis », nous confie Pr. Redouane Rabii, Président de l’AMCUC.
Dans les détails, Pr. Rabii nous explique que cette formation a pour but de bien connaître comment ces substances agissent, quels sont les effets secondaires et les avantages pour certaines maladies.
« Une fois le mécanisme maîtrisé, c’est comme un prérequis. Et de là, on va enchaîner sur les indications validées par les recherches au niveau de ses médicaments, et comment les manipuler parce qu’ils sont très différents des médicaments normaux. Il faut une surveillance pour adapter la posologie à chaque patient dans l’avenir » , explique l’expert.
Les médecins et pharmaciens sélectionnés dans le cadre du programme « Kif Takwine » ont déjà une formation de base. « La formation sera donc beaucoup plus interactive pour répondre à toutes leurs questions et interrogations, afin de leur faciliter les choses. Ceci permettra d’avoir un langage commun. Et même dans l’avenir, s’il y a des prescriptions pour des pathologies, on saura très bien quelles indications sont validées », nous explique Pr. Rabii.
Le but étant de permettre à ses médecins et pharmaciens d’avoir une connaissance approfondie en la matière, pour que dans un an, lors de la mise en place du projet de production de ses médicaments à base de cannabis, et après réalisation des recherches nécessaires et validations des résultats, « tout le monde parle le même langage », nous confie le président de l’AMCUC, qui précise que l’important pour lui, « est d’éviter d’avoir des effets secondaires pour nos patients ».
« Lorsqu’on maîtrise une chose, on maîtrise aussi bien ses effets que les indications génétiques », souligne-t-il.
Il s’agit donc de la première formation sur les usages médicinaux et thérapeutiques du cannabis au Maroc.
En collaboration avec des chercheurs spécialisés dans le cannabis, le processus avait démarré bien avant le lancement de la formation, nous indique Pr. Rabii, expliquant qu’il fallait comprendre sur « ce qui se fait ailleurs dans les pays qui nous ont précédés et qui ont bien clarifié le fonctionnement et la prescription ».
« Dans l’avenir, il y aura de plus en plus de formations ponctuelles sur des pathologies précises, décortiquées au profit des personnes intéressées dans ce domaine », annonce le président de l’AMCUC.
L’Association a signé auparavant plusieurs partenariats avec des universités nationales et internationales, des laboratoires, des acteurs dans le secteur de l’industrie médicale, des centres de recherche et des organismes internationaux pour tracer un programme de formation couvrant tous les domaines industriels en lien avec le cannabis, et particulièrement ceux visant la fabrication des médicaments.
Le Maroc a adopté, il y a près d’un an, la loi organisant les utilisations à légales, à des fins pharmaceutiques, médicinales et industrielles du cannabis. Pour se faire, le Royaume a également créé l’Agence nationale de régulation du cannabis (ANRC), chargé de délivrer les autorisations nécessaires aux laboratoires pharmaceutiques souhaitant se lancer dans cette aventure.
Khadija KHETTOU
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