Le cancer du col de l’utérus (CCU) et le cancer du sein font partie du top de la liste des pathologies les plus courantes chez les femmes dans le monde et notamment au Maroc. Environ 90% des nouveaux cas et des décès ont été enregistrés en 2020 et se présentent aux pays à revenu faible ou intermédiaire, en outre, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que cette fréquence devrait connaître une hausse à l’horizon 2050.

L’Octobre Rose est ainsi l’occasion pour tous les pays et le Maroc inclut de renforcer la sensibilisation et le dépistage de ces cancers. Dans ce contexte, une campagne nationale a été lancée le 1er du mois par le Ministère de la Santé et de la Protection Sociale et qui se tiendra jusqu’au 31 octobre, sous le slogan « La détection Précoce est une prévention et pour votre santé, une protection », visant la sensibilisation de la population en général et apporte une attention particulière aux femmes marocaines.

“Le mois d’octobre est très important pour nous. Il s’agit d’une occasion pour le personnel de la santé et et pour les acteurs concernés de booster la sensibilisation et le dépistage de ces pathologies qui peuvent nuire à la santé des femmes”, confie une source spécialiste, en ajoutant que “même si nous mettons plus de lumière sur ces sujets en octobre, les centres de santé à l’échelle nationale continuent tout au long de l’année leur mission de sensibilisation et font des dépistages presque chaque jour”.

« Le CCU se positionne après le cancer du sein au Maroc en termes de nombre de personnes touchées et selon les données du registre des cancers, celui-ci représente 8,1% de tous ceux qui ont été identifié », explique la source.
« 53% des femmes dont le test est souvent positif sont âgées entre 40 et 59 ans tandis que 33,9% à partir de l’âge de 60 ans. Cette campagne de dépistage du CCU cible les femmes entre 30 et 49 ans dans le but de détecter n’importe quelle anomalie le plus rapidement possible et avoir plus de chance pour la traiter », souligne-t-elle.

Le GLOBOCAN 2020 a indiqué que 2165 cas et environ 1199 décès sont enregistrés chaque année portant ainsi le taux de létalité annuelle à 55,4%.
« Des équipes pluridisciplinaires se composant de médecins et d’infirmiers, se sont mobilisées tout au long du mois dans les centres de santé ruraux et urbains ainsi que les lieux de travail tel que les usines, et les femmes dont les tests s’avèrent positifs sont généralement référées aux centres de référence de santé reproductive pour confirmer s’il s’agit bien d’un cancer ou s’il s’agit d’un autre problème », indique notre interlocuteur, qui salue les efforts déployés par les préfectures qui « ont organisé au niveau national, des mini-campagnes afin d’atteindre l’objectif tracé par le ministère de la Santé et accélérer les démarches« .

Par ailleurs, « le succès de ces activités est grâce aux campagnes de sensibilisation médiatiques ainsi que celles lancées par les associations, et qui ont aidé d’une manière significative à la communication avec la population à l’extérieur des centres. C’est l’une des raisons pour laquelle plusieurs femmes se sont déplacées pour bénéficier du dépistage et se faire examiner par les unités mobiles », précise la même source et d’ajouter que « les campagnes se sont déroulées sous de très bonnes conditions, nous arrivons déjà à constater son impact positif sur les femmes marocaines« .

Pour conclure, notre interlocuteur insiste sur le fait que les « femmes doivent être plus conscientes et se faire dépister pour le cancer du sein chaque 2 ans et pour le CCU chaque 3 ans. Il s’agit d’une première étape très importante qui contribuera au traitement favorable en cas de détection de tumeur ».

Rappelons que le ministère de la Santé a annoncé précédemment dans un communiqué que « la détection précoce est intégrée dans les soins de santé primaires et renforcée par la construction et l’équipement de 43 Centres de Référence de la Santé Reproductive, de 11 Centres Régionaux d’Oncologie et de 02 pôles d’excellence d’oncologie gynéco mammaire ainsi que par l’acquisition de 22 unités mobiles de mammographie, destinées à assurer l’accès des femmes des zones éloignées ».

Zaina Jnina