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Hespress | Maroc | 13/10/2022
Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a reconnu l’existence de grandes lacunes dans la répartition des médecins sur le territoire du Royaume. Il a en ce sens affirmé que les médecins, même les natifs de certaines régions, les fuient.
Interpellé par un citoyen concernant l’hôpital d’Erfoud, ville dans laquelle le ministre effectuait une visite, Khalid Ait Taleb a fait un constat des plus glaçants. Les médecins fuient les zones reculées.
Il existe un manque de 32.000 médecins, tous sont concentrés dans des zones précises, a indiqué le ministre, qui a soutenu que le problème de la rareté des médecins dans les zones reculées est « sociétal ».
« Etes-vous au courant de ce qui se passe dans la région de Draa Tafilalet ? Ce qui s’y passe est désolant. Saviez-vous que les médecins viennent ici 2 jours et s’en vont ? », a demandé le citoyen au ministre.
Etalant un cas précis, le sien, le citoyen a indiqué que sa mère est décédée durant le mois de juillet après seulement 4 jours d’hospitalisation à cause de la chaleur insupportable au sein de l’hôpital.
« Tu n’es pas médecin, mais si tu l’étais, tu serais le premier à fuir », a répondu Khalid Ait Taleb au citoyen qui l’a interpellé sur l’absence de médecins et des conditions minimales à l’hôpital Moulay Ali Cherif de Erfoud.
« Tu es issus du coin, c’est ça ? Eh bien je te promets que si tu avais été affecté ici, tu ne serais pas resté », a ajouté le ministre, soulevant l’un des problèmes majeurs que la filière connait, à savoir les déserts médicaux. Ce phénomène traine sur la table de plusieurs ministres, sans solution.
A cause des conditions de travail défavorables dans les zones reculées, les médecins fuient ou refusent leur affectation, préférant travailler dans des cliniques sur l’axe Rabat-Casablanca, où se concentre l’écrasante majorité des médecins.
A noter que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) avait alerté, dans son rapport thématique sur « l’effectivité du droit à la santé », sur le manque criant des professionnels de la santé.
En effet, a relevé le Conseil, le Royaume fait face depuis plusieurs années à une pénurie de professionnels de santé, mise en évidence par la pandémie de la Covid-19. S’appuyant sur les normes de l’Organisation mondiale de la santé, le Conseil national des droits de l’Homme a signalé que le déficit en nombre de cadres de santé s’estime à plus de 32.000 médecins, 23.000 étant seulement en exercice. Le Maroc a également besoin de plus de 65.000 professionnels de la santé (infirmiers, techniciens…).
Le rapport note également que la répartition par région montre que les professionnels de santé sont concentrés essentiellement dans la région de Casablanca-Settat où leur nombre se chiffre à 2.990. Viennent ensuite les régions de Fès-Meknès (1.749), Rabat-Salé-Kénitra (1.688), Marrakech-Safi (1.658), l’Oriental (1.048) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (870). En revanche, les médecins sont moins présents dans les régions de Souss-Massa (584), Beni Mellal-Khénifra (575), Drâa-Tafilalet (395), Guelmim-Oued Noun (216), Laâyoune-Sakia El Hamra (181) et Dakhla-Oued Eddahab (80).
Par ailleurs, les professionnels paramédicaux sont regroupés essentiellement dans quatre régions, à savoir Rabat-Salé-Kénitra (4.962), Casablanca-Settat (4.862), Fès-Meknès (4.390) et Marrakech-Safi (4.080).
En raison de cette répartition inégale, de nombreux citoyens n’ont pas accès aux soins, ce qui contribue au phénomène d’abandon des services de santé, avais mis en garde de CNDH.
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